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03/12/2012

Il est là !!!

En librairie !

Depuis quelques jours, cher lecteur de ce blog, vous pouvez trouver ceci dans votre rayon préféré :

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Je recommande chaudement l'achat et la lecture de cet ouvrage, foi de tonton Beorn et en toute objectivité, bien entendu.

09/10/2012

Les derniers Parfaits

Chers lecteurs de ce blog, vous les héros, les derniers survivants qui venez encore céans après 7 mois sans nouvelles, je reviens ici aujourd'hui dans le but de faire de l’auto-promo éhontée.

Un nouveau roman de votre serviteur sortira en librairie le 20 novembre 2012 aux Editions Mnémos et il aura pour titre « Les derniers Parfaits ».

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Je reprends ici ce qu’en dit l’éditeur en interview :

« Actusf : En octobre vous publiez Les derniers Parfaits de Paul Beorn. De quoi s’agit-il ? Que peux-tu nous dire sur ce roman ?

Frédéric et Nathalie Weil : Paul Beorn nous propose un roman que nous pouvons qualifier de fantasy dantesque ou boschienne, tant les images qu’il crée en nous nous rappellent certaines des images de ces deux créateurs du Moyen Âge.

Les derniers Parfaits entraîne le lecteur dans une course poursuite au travers d’un pays présentant des similitudes avec l’Occitanie cathare, ravagé par une guerre démoniaque menée par des fanatiques religieux. Nous sommes au plus près de Cristo, un prisonnier en fuite et enchaîné à des malheureux compagnons d’infortune et dont les destins vont basculer lors de ce voyage. Haletant, sombre, sans retour, Les derniers Parfaits compose un roman d’aventure, empli de péripéties, des bruits de la guerre médiévale, des cris des mourants mais aussi tissé d’images surprenantes comme ces tours-statues de lionnes datant d’un empire antique, disparu suite à une vaste catastrophe naturelle ou cette magie talismanique s’incarnant dans des bijoux reliques provenant de l’empire. Paul Beorn avec ce roman continue de tracer une voie originale et personnelle dans la fantasy, celle qui ne fait appel aux poncifs tolkienniens et donc anglo-saxons mais celle qui s’empare enfin du folklore si riche du passé médiéval de notre pays. »

Certains auront peut-être remarqué que Mnémos avait d’abord annoncé cette sortie pour octobre 2012, (plusieurs sites de vente en ligne affichaient la date du 4 octobre 2012).

Ce sera donc quelques semaines plus tard. Et non, je jure devant le Dieu des écrivains que je n’ai même pas rendu mes corrections en retard.

18/02/2012

Les dangers du changement de point de vue

Aujourd'hui, chers inconnus, j'ai décidé d'écrire deux notes pour me faire pardonner de vous avoir infligé le lien vers mes tables-rondes.

Je vais donc vous parler du point de vue et de ses pièges à éviter. Vous avez sans doute déjà entendu parler de tout cela et si vous lisez les explications qui suivent en diagonale, non seulement je vous le pardonnerai, mais personne ne le saura jamais... Cependant, même si vous êtes un auteur expérimenté, je vous invite à vous reporter à la conclusion, car les erreurs sont parfois insidieuses et peuvent vous ruiner bêtement un texte pourtant bien écrit.

Comme vous le savez, ou ne le savez pas, un récit est toujours narré selon un certain point de vue. En gros et pour simplifier, vous avez trois façons de raconter une histoire. On pourrait nuancer cela de bien des manières, mais euh, ce n'est pas vraiment le sujet.

La narration en "je"

Je ne m'étendrai pas sur les avantages et les inconvénients de cette technique. Pour aller vite : vous collez au plus près du personnage donc vous pouvez en ressentir fortement les émotions. Vous colorez votre récit de sa façon de parler (gouaille, ton guindé, langage suranné ou argotique...) et de penser (timidité, effronterie, obsessions...). En contrepartie, vous limitez votre champ narratif à ce seul personnage : vous ne pouvez rien décrire qu'il ne puisse percevoir lui-même. Vous ne pouvez rien dire qu'il ne pense lui-même. Vous vous retrouvez avec de grosses difficultés à manier l'ironie dramatique (voir la note à ce sujet : le fait de donner une information au lecteur que vous cachez au personnage).

La narration en "il", en focalisation interne

Vous racontez votre récit à la troisième personne du singulier, mais en ne quittant pas d'une semelle un personnage-point-de-vue. C'est le "point de vue interne". Vous êtes dans la tête d'un seul personnage, vous connaissez tous ses secrets, ses doutes, ses pulsions et ses remords. Mais vous ne pouvez pas entrer dans la tête des autres et vous ne pouvez pas montrer quelque chose que votre personnage-point-de-vue ne voit pas lui-même. Cette technique ressemble à la première, mais vous pouvez vous affranchir du langage particulier de votre personnage, puisque ce n'est pas lui qui parle.

Ces deux techniques ne suivent qu'un seul personnage. Toutefois, ce personnage peut varier au cours du récit : d'un chapitre à l'autre, il est possible de changer de narrateur. Ce "truc narratif" ouvre bien des possibilités, mais il existe un danger certain de perdre votre lecteur.

La narration en focalisation zéro ou le "point de vue omniscient"

Vous vous affranchissez complètement du point de vue des personnages : vous êtes omniscient. Vous pouvez musarder dans la tête de Tartempion, puis faire un petit tour dans celle de Jeannette, et enfin vous coller au point de vue du poisson rouge qui les regarde. Vous pouvez aussi aller sous la table jeter un oeil sur la bombe qu'aucun personnage n'a encore vue et spéculer sur la suite de l'histoire, ou vous lancer dans des digressions historiques si le coeur vous en dit. Cette technique est délicate à manier, et elle risque de vous compliquer la tâche lorsque vous voudrez faire partager les émotions de vos personnages. En contrepartie, elle vous laisse une totale liberté de manoeuvre.

Conclusion

En tant qu'auteur, vous êtes libre de faire votre choix. Cependant, cette liberté a un prix : une fois que vous aurez choisi, vous ne pourrez pas revenir en arrière. Vous passez un pacte avec votre lecteur.

(bon euh, en fait, vous pouvez très bien le faire, vous pouvez même le faire exprès, il n'y a pas de loi en littérature, il y a juste des questions... mais si vous le faites, soyez-en bien conscient).

La narration à la première personne pose moins de problème à cet égard. Cependant, les deux autres peuvent facilement se confondre. Or à chaque fois que vous passez de l'une à l'autre, vous affaiblissez considérablement votre texte.

Vous me direz : "haha, mais tonton, je sais déjà tout ça, voyons !". Mouais. Je ne suis pas convaincu alors lisez quand même la suite.

Si vous avez choisi de suivre un personnage : refusez-vous tout commentaire qui ne passe pas par sa tête, interdisez-vous toute ironie sur son compte, empêchez-vous d'entrer dans la tête d'un autre. Et là, je ne vous parle pas de grands paragraphes : je vous parle de petites phrases, de petites piques qui vous semblent pleines d'esprit mais qui ruinent votre texte.

ex : "Max passa à travers la fenêtre et atterrit dans une mare de boue. Il se retourna et croisa le regard furieux du capitaine derrière lui. Ce fichu prisonnier lui gâchait sa journée."

Vous utilisez Max depuis le début comme personnage point-de-vue ? Alors stop ! Vous êtes entré dans la tête du capitaine ! Vous pouvez vous autoriser à imaginer ce que Max pense du capitaine, mais vous n'avez pas le droit d'entrer dans sa tête. Sinon, vous rompez le contrat avec votre lecteur. Bon, je vous accorde que ce n'est pas une règle de français, ni une règle absolue, mais c'est quelque chose à surveiller de près.

Les changements de point de vue sont presque invisibles, mais bien souvent, ils empoisonnent le texte. On se retrouve avec une impression confuse de quelque chose qui ne va pas. Le texte ne percute plus, il perd de sa force et vous vous demandez pourquoi : c'est peut-être une question de point de vue. Traquez les changements involontaires de point de vue et voyez s'ils sont vraiment nécessaires. La plupart du temps, si vous vous en tenez à ce que vous avez décidé au départ, votre texte y gagnera en force.