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23/11/2010

Interview radio l'Autre Monde

Cher lecteur, aujourd'hui, je dévoile une partie intime de mon corps de rêve (hum) : ma divine voix.

http://lautremonde.radio.free.fr/interview.php?id=413

L'interview dure 15 minutes, elle a été réalisée pendant les Utopiales, dans cette grande et mystérieuse salle où les gens peuvent boire du café et du jus d'orange gratuitement (contre 2 euros au bar), remplie d'ordinateurs avec connexion à Internet. J'ai nommé... la salle de Presse !

J'ai bien notion d'avoir une voix horrible et une élocution misérable. Personnellement, j'ai eu un mal fou à l'écouter jusqu'au bout sans grincer des dents. Mais je me suis presque senti quelqu'un d'important pendant ces quelques minutes, si si (presque seulement).

17/11/2010

Les dédicaces (3 et fin)

 

Ensuite vient une autre dédicace, en librairie, cette fois. C’est une grande surface de la ville où j’ai mon antre.

Nous sommes vendredi soir –moins bien que samedi, mais on n’a pas eu le choix. C’est toujours la pénurie de carburant. Dehors, à cinquante mètre, il y a une file immense de clients devant… la pompe à essence, mais le magasin est désert.

Comme c’est grand, les gens passent à côté de moi sans avoir à me regarder. Parfois, certains me jettent un œil surpris du genre « Tiens, c’est quoi, ce tas de livres sur cette table ? ». Les couvertures attirent l’œil, parfois, mais quand les gens comprennent que c’est de la « fantasy » (oh my god) ils fuient à tire d’aile. Je me tourne les pouces, je souris, je dis bonjour à tout ce qui s’approche, cette fois. Je fomente le plan machiavélique de jouer avec les enfants des clients en espérant (nierk nierk) attirer les parents, sait-on jamais. Evidemment, je ne le fais pas. Parfois, quelqu’un vient lier conversation mais je dois être un très mauvais vendeur parce qu’ils n’achètent pas.

La vendeuse (je la connais, c’est une voisine et une amie) m’envoie un monsieur qui a lu Twilight et qui cherche un roman « qui ressemble ». J’essaye désespérément de lui trouver des points communs avec La Pucelle, sans pour autant mentir effrontément (ce bouquin n’a strictement rien à voir avec Twilight). Heureusement, sa compagne accroche et m’achète les deux. Elle ne lit pas de fantasy d’habitude mais les premières pages lui plaisent bien.

Victoire ! Un vrai client !

A peine remis de mes émotions, je m’apprête à replonger dans le sommeil, quand un couple plus âgé vient me voir. Ces gens-là ont lu l’article dans la presse et ils sont venus spécialement pour moi ! Ils achètent les deux tomes pour leurs petits enfants. Bon, ma petite femme vient aussi, m’achète le tome 2, quelques amis viennent étoffer les ventes. Tout cela n’est pas très brillant, mais vu le contexte, c’est honorable. J’en ai vendu 10. 

Les dédicaces suivantes, chers amis, sont moins intéressantes, parce qu’elles se sont divinement passées.

Celle de La Rochelle, où tous les gens qui m’ont fait sauter sur leurs genoux quand j’étais petits sont venus acheter leurs deux tomes (une bonne vingtaine de ventes)

Celle de la librairie du centre-ville, chez moi, surtout. J’y ai vendu plein de bouquins à des collègues, des amis de ma femme, des grenouilles de CoCyclics et même à de parfaits inconnus (jeunes, vieux, amateurs de fantasy ou non, pour eux, pour un ami, leurs enfants, un public très divers en fait) qui étaient là par hasard ou à la suite de l’article paru dans le journal. La commerçante d’en face en a même acheté un en me voyant discuter avec les gens ! C’est un bonheur, les mots me viennent facilement dans le stylo : les gens parlent beaucoup, chacun attend quelque chose de différent de ce roman (du rêve, de l’aventure, du dépaysement, de l’action, une héroïne…).

A certains moments, il y avait même deux ou trois personnes qui attendaient. Impressionnant, non ? Et quand il n’y avait personne, le libraire venait gentiment discuter avec moi – mais cela n’est pas arrivé souvent.

La meilleure, je la garde pour la fin… La soirée de lancement de La Pucelle à Paris ! Celle-là, je l’ai déjà racontée ici,  http://tintamare.blogspot.com/2010/10/le-dernier-article-..., pour ceux que cela intéresse.

09/11/2010

Les dédicaces (2)

La seconde plus désastreuse eut lieu dans un petit salon que je ne nommerai pas non plus, mais juste parce que les organisateurs sont adorables et qu’ils n’ont sont pour rien.

Il n’y avait pas un chat – enfin, sauf Griffe d’encre. J’ai ma petite table dans un angle au fond de la salle, à côté du micro. Ma pile de Pucelles, avec laquelle je fais des tours, des châteaux forts, des éventails… J’ai mon stylo décapuchonné, prêt à l’action. Et heureusement, j’ai aussi ma chaise, qui sera ma plus fidèle amie pendant toute cette journée à attendre le chaland.

Je ne parlerai pas de désastre, cette fois, parce que j’ai rencontré Menolly et que j’étais avec Bénédicte Taffin avec qui on a bien rigolé, et qu’une des employées du libraire est venue me voir en me disant des choses absolument divinement gentilles sur mon roman. Mais de client, point. Des gens –peu nombreux– passant devant mes bouquins, totalement insensibles à mon sourire tendu. Que dois-je faire ? Leur dire Bonjour ? Rester assis ou me mettre debout ? Décontracté ? Sérieux ? Et si je faisais semblant de téléphoner sur mon portable, est-ce qu’ils auraient moins peur de s’approcher ?

Les gens jettent parfois un regard sur la 4ème de couverture, ou sur moi (pas souvent). Il y a moins de clients que d’auteurs. Un gamin de 4 ans vient jouer sous ma table. C’est avec cet inconnu-là que j’aurais mes échanges intellectuels les plus intenses. Je repars avec l’impression d’avoir volé le libraire qui avait acheté 20 exemplaires et qui repart avec 18 (j’en ai dédicacé 1 à Menolly et l’autre à l’employée en question)

 Le salon suivant, celui de Villepreux, m’a appris davantage sur les techniques d’alpagage du client.

C’est un salon de littérature générale assez coté. Les auteurs sont publiés par Albin Michel, Mercure de France, Grasset, enfin, ce genre de noms qu’on ne voit pas dans les rayons SFFF. Ma voisine de table est charmante, on rigole beaucoup, elle a un nom un peu connu, une cinquantaine d’année et une dizaine de romans derrière elle publiés dans de grandes maisons.

Je l’observe : elle dit bonjour (je note) quand elle voit des gens de sa génération, elle sort ses romans jeunesse et donne l’âge quelque cela peut être lu (je note) elle commente la couverture (ouais ouais !) elle raconte en quelques mots l’intrigue du livre (Waouh). Mais à la fin, elle ne vend rien du tout, et moi, je ne vends qu’à des gens qui achètent « pour leurs enfants ». Ils me demandent « c’est à partir de quel âge ? », question que je trouve tellement pertinente, moi aussi, que j’ai du mal à leur répondre. « Euh, c’est pour adulte, en fait. Mais ce sera sûrement très bien pour vos enfants. »

Je meure de honte quand, après avoir bafouillé, hésité, bégayé pendant dix minutes devant un monsieur pour lui expliquer de quoi ça parlait, il me répond avec un grand sourire embarrassé « euh, alors bonne chance ! »

Il n’y a presque personne à Villepreux. Ce n’est pas de chance : on est en plein grève des transports et c’est la pénurie de carburant. J’en vends trois (on progresse, me direz-vous).