Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/02/2012

Bêta-lecture, talent, travail acharné

Bonjour, chers vous tous,

Ce week-end, je suis allé au salon de Zone Franche à Bagneux, où convergent toutes sortes de gens bizarres, amateurs de genres bizarres.

C'est un lieu de perdition, où l'on trouve des romans de SF, des bouquins sur la vie de Tolkien, des peintures de dragons et de créatures étranges. Et tout au fond, devant la buvette, au milieu du brouhaha et devant quelques festivaliers fatigués qui ont trouvé là une chaise pour s'asseoir, on trouve parfois des gens qui débattent d'un thème devant des micros et qui appellent cela des "tables-rondes".

On donne son avis, on répond aux questions tout en observant le public ronfler, acheter une bière ou papoter librement.

Dans deux de ces tables-rondes, j'ai eu l'honneur de poser mon auguste fessier.

La première, hum, commença sur un thème (écrire : travail acharné ou talent inné) et dévia sur des sujets fort fort lointains.

La seconde, suivit de près son sujet (la bêta-lecture) et fut selon moi plus intéressante.

Je mets un lien ici vers les videos pour les quelques courageux qui affronteront publicité, son pourri et coupures sauvages. Vous y trouverez aussi toutes les autres tables-rondes du festival.

http://www.fantasy.fr/articles/view/19305/zone-franche-20...

09/01/2012

Le second roman...

Chers lecteurs de ce blog,

Je ne vais pas vous souhaiter une bonne année. Je suis sûr que la terre entière a déjà dû le faire avant moi... Je vous souhaite plutôt de belles publications, ou à défaut, de beaux petits bonheurs d'écriture et de lecture.

Donc ça c'est fait. Et maintenant, je vais vous parler du second roman. Le second publié, j'entends.

Caser le premier, on le sait, est à peu près aussi facile que de démolir un mur de brique à coups de poing. Ce qu'on sait moins en revanche, c'est que le cap du second est loin d'être une partie de plaisir, lui aussi.

D'abord parce que beaucoup d'auteurs sont des auteurs-d'un-seul-roman, eh oui, c'est d'ailleurs l'une des grandes craintes des éditeurs quand ils jettent leur dévolu sur un nouvel auteur. Ensuite parce que, même s'ils en écrivent un second, les auteurs n'arrivent pas toujours à le faire publier : leur premier bouquin s'est-il bien vendu ? Leur second est-il dans le même créneau que le premier ou sort-il de la ligne éditoriale de leur maison d'édition ? Ou est-il tout simplement mauvais parce que l'auteur était stressé, qu'il a voulu faire trop bien, trop vite ?

En tout cas, le second roman est un cap. Il paraît que Wikipédia refuse les pages des auteurs n'ayant  publié encore qu'un seul roman. Pas assez fiable, selon eux.

En ce qui me concerne, j'ai triché, puisque La Pucelle est en deux tomes. Héhé. Mais inutile de se leurrer : c'est un seul roman.

C'est pourquoi je suis fier comme un pape de vous annoncer que mon second roman publié paraîtra aux Edtions Gründ (si si, vous connaissez : "Où est Charlie ?" "L'histoire de France pour les nuls" ?) pour un roman destiné à la jeunesse.

29/09/2011

Un outil pour dynamiser l'intrigue : l'ironie dramatique

Sous ce nom un peu bizarre se cache une idée toute simple : pour dynamiser une histoire, dissimulez des choses à vos personnages. L’ironie dramatique consiste à donner au lecteur des informations qu’un ou plusieurs personnages ignorent et à regarder ces malheureux tâtonner plus ou moins près de la vérité.

Il recouvre des situations variées.

 

Exemple N°1 : un ou plusieurs personnages ignorent un fait que le lecteur, lui, connaît.

Tartempion frappe au 5 rue de la gare, il ignore que le professeur BoumBoum vient de piéger la maison à la dynamite et qu'elle est sur le point d’exploser. Personne ne vient lui ouvrir : Tartempion hésite, va-t-il essayer la porte de derrière ? Va-t-il rentrer chez lui ?

Si on ne sait rien de la bombe, on voit juste Tartempion hésiter sur le pas d’une porte close, ça n’a rien de passionnant... Et s'il finit vraiment par exploser, vous aurez l'impression d'avoir assisté à la scène en spectateur, sans ressentir beaucoup d'émotion pour le personnage.

 

Exemple N°2 : un personnage ignore un fait que le lecteur connaît, ET qu’un autre personnage connaît

Depuis dix ans, M Tartempion est secrètement amoureux de Mme BoumBoum, ce que le lecteur sait pertinemment. Or un jour, Mme BoumBoum sonne à sa porte, en larmes, et lui explique que son mari la trompe.

Tartempion rougit, pâlit, bafouille. Il souffre pour elle, mais ose croire à sa chance.

Si on ne sait rien de l’amour de M. Tartempion, la scène perd pas mal de sa tension, non ?

 

On pourrait décliner les exemples à l’infini sur ces deux modèles, l’idée étant toujours la même : le lecteur regarde un ou plusieurs personnages errer dans l'ignorance.

 

A quoi cela sert-il ? Eh bien, en principe, cela sert à créer un suspense, une attente, un espoir ou une crainte... Bref, cela donne de l’émotion au récit. Parfois aussi un certain plaisir intellectuel.

Comment l’exploiter ? L’ironie dramatique ne peut se conclure que de deux manières : soit le personnage n’apprend jamais rien du fait qui lui est caché, soit il l’apprend.

Les petits manuels de l'écrivain nous enseignent que la plupart du temps, il est préférable qu’il l’apprenne. La scène de cette découverte nous permettra de nous sentir proches de lui et de créer une forte émotion, c’est un scène de « paiement » de l’ironie dramatique.

Notez que de mon côté, je pense qu'il n’existe aucune règle en la matière, l’auteur fait ce qu’il veut. Mais se passer d’une scène de paiement, c’est se priver d'un moment fort : il faut donc avoir une bonne raison à cela.

Vous connaissiez déjà cette technique ? Fort bien. Maintenant, vous en connaîtrez aussi le nom…

 

Comment exploiter au mieux l’ironie dramatique ? Faut-il la préparer, la calculer, la provoquer intentionnellement ? Faut-il se laisser au contraire porter par son intrigue ? Je n’en sais rien, les p’tits loups, débrouillez-vous.

De mon côté, je n’ai jamais écrit intentionnellement une scène de ce genre, mais je m’aperçois que mes romans en sont quand même truffées, donc je pourrais dire que… hum hum, cet article ne sert strictement à rien ? Et pourtant non, car cette petite astuce m’a permis récemment de me rendre compte d’une erreur flagrante que j’avais commise. J’avais refusé à mon lecteur une scène de « paiement », c’est à dire qu’on ne voyait pas le personnage apprendre le "fait caché".

Je peux vous dire que ça gâchait une bonne partie du sel.

Savoir ce qui cloche, c’est déjà important, non ?