Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

31/03/2015

5 conseils de base pour ne pas se griller auprès d'un éditeur

Chers lecteurs de ce blog,

 

Adresser un texte à un éditeur, quel que soit le texte (nouvelle, roman, série, poème…) et l'éditeur (numérique, papier, revue, fanzine…), c'est presque toujours un moment à la fois d'espoir et d'angoisse - en tout cas d'émotions fortes. Il arrive qu'on perde la tête et qu'on commette des erreurs. C'est humain mais c'est dommage, d'une part parce que vous gâchez la vie des éditeurs, d'autre part parce que vous risquez de vous griller, vous et votre texte.

Sans doute certains penseront-ils que j'enfonce des portes ouvertes. Peut-être d'autres se demanderont-ils quelle sorte de légitimité je peux bien avoir pour parler de ces choses là. Je répondrais que tout ce que j'énonce ici, je l'ai vu moi-même ou entendu de la bouche d'un éditeur. J’ai maintenant publié 7 romans et une douzaine de nouvelles. Et j'ai été membre d'un comité de lecture il y a quelques années. Bien entendu, ce post ne prétend pas être exhaustif et je peux me tromper, mais je vous promets de vous donner mon point de vue en toute honnêteté. Je vous invite à prendre la parole dans les commentaires pour apporter votre éclairage personnel ou poser vos questions si vous souhaitez en savoir plus.

Il y a des pratiques sur lesquelles je ne m'exprimerai pas (aller voir un éditeur en salon avec son manuscrit, par exemple), parce que dans certains cas, ça peut agacer, dans d'autres, ça peut fonctionner. Je vais donc m'attacher aux comportements dont je suis pratiquement SÛR qu'ils seront mal perçus, quelle que soit la personne et quel que soit l'enjeu.

 

1) Une fois le texte envoyé, contactez le moins possible l'éditeur avant d'avoir une réponse

Vous n'avez pas eu d'accusé de réception alors que selon le site de l'éditeur, vous êtes censé en recevoir ? OK, bien sûr, envoyez un mail ou prenez votre téléphone. Vous n'avez eu aucune nouvelle de votre roman au bout de 6 ou 10 mois ? Là aussi, sans problème, contactez l'éditeur, demandez gentiment si le manuscrit ne s'est pas perdu.

Dans TOUS les autres cas, je vous déconseille fortement d'entrer en contact avec lui après avoir envoyé votre manuscrit : ça ne vous apportera que des ennuis et, si vous êtes trop insistant, vous allez peut-être finir sur sa "black list".

 

2) N'essayez pas de devenir ami avec les gens qui choisissent les textes

On vous a peut-être parlé de réseau, de l'importance du carnet d'adresse, des contacts, etc. Je ne vais pas nier que ça existe. Bien sûr, si un éditeur vous a déjà répondu que votre précédent manuscrit n'était pas pour lui, mais que votre prochain pourrait l'intéresser, n'hésitez pas à vous rappeler à lui le moment venu.

Mais n'essayez pas, JAMAIS, de vous rapprocher de la personne qui tient votre manuscrit entre les mains, de lui proposer un verre, de le contacter sur facebook, de lui sauter dessus en salon pour lui proposer un resto ou d'aller voir toutes ses conférences en posant plein de questions pour vous faire remarquer. Vous pouvez essayer de multiplier vos chances d'être lu par différents biais (Appel à textes, annuaire d’éditeurs, rencontres organisées par un festival ou un collectif quand l'éditeur vient pour chercher des manuscrits, échanges d'infos sur les forums ou avec vos amis), mais pas devenir ami avec un éditeur.

Un éditeur ne publie que les textes qui lui plaisent. Il souhaite choisir en toute sérénité. Si quelqu'un lui semble lourd, insistant, agressif... Il va fuir en courant. En tout cas, il ne va certainement pas donner une chance supplémentaire à votre manuscrit.

 

3) Ne commentez jamais un refus

Si un éditeur vous fait un mail personnalisé, il est de bon ton de le remercier par une réponse polie. Mais il est très fortement déconseillé de faire plus. Dans tous les cas, il est absolument à proscrire de contester un refus. Ça ne sert à rien. L'éditeur se fie à un ressenti : aucun argument de votre part ne pourra changer cela.

Peut-être pensez-vous arriver à le convaincre que vous pouvez modifier votre texte ? Peut-être voulez-vous lui ouvrir les yeux sur un contresens ou un aspect qu'il n'a pas vu ? Oubliez. S'il estimait qu'il pouvait vous faire retravailler le texte, alors il vous aurait dit "oui". S'il n'a pas vu quelque chose ou l'a mal compris, alors c'est que le texte n'est pas pour lui.

Vraiment, vraiment, vous avez zéro chance d'arriver à vos fins de cette manière. Et vous avez toutes les chances de l'horripiler.

 

4) Ne comptez pas sur un vague lien avec la personne qui a un pouvoir de décision

Ne croyez pas que, parce que vous connaissez vaguement quelqu'un dans le comité de lecture, que vous l'avez croisé(e) en salon, que vous êtes amis sur facebook ou que vous fréquentez le même forum, il va vous soutenir. Ne pensez pas que vous pouvez être familier avec lui, lui envoyer plein de messages ou attendre de lui une attention particulière. Surtout pas. Faites la différence entre un échange dans un lieu public, comme un forum ou facebook, et la relation avec un éditeur.

Il va vous trouver intrusif. Il a des textes à choisir et à défendre (ou non) auprès des autres membres du comité. Il va se comporter comme un de ces assesseurs dans les bureaux de vote : neutralité, refus de toute ingérence, agacement voire inquiétude si on se montre familier. A sa place, vous feriez sans doute la même chose.

 

5) Ne dites pas que votre texte a été travaillé sur tel ou tel forum ou bêta-lu par telle ou telle personne

Il existe des forums d’entraide et de travail, et c’est une excellente chose. Mais l'éditeur se fiche totalement de votre parcours personnel et de la façon dont vous avez travaillé. Sous les yeux, il n'a que votre texte et c'est celui-ci qu'il juge. Vous allez l'agacer à vous croire meilleur que les autres avec des arguments pareils ou à essayer de passer au-dessus de la pile.

C'est lui l'éditeur : il choisit le texte et fait les corrections éditoriales. La bêta-lecture qu'il y a eu avant ou non, ce n'est pas son affaire.

 

Peut-être allez-vous vous retrouver dans l'une ou l'autre de ces recommandations. Peut-être à tort, peut-être à raison. On ne se rend pas toujours compte que notre comportement n'est pas le bon et pour cause : ce n'est pas notre métier pour la plupart d'entre nous, le monde de l'édition est en général mal connu. Si vous pensez avoir commis une erreur, ne vous morfondez pas : l'avenir est devant vous et un auteur averti en vaut deux. :)

Commentaires

Mais l'éditeur se fiche totalement de votre parcours personnel

Pas tout à fait.
Joindre un CV littéraire, ça peut aider à - un peu, beaucoup - montrer que vous savez écrire.

Ensuite, c'est clair. En tant qu'être humain, on préfère travailler avec quelqu'un de sympa qui nous laisse faire notre boulot plutôt qu'avec un chieur ou une chieuse acariâtre. De toute façon, le chieur ne sera jamais content de rien, autant s'en passer le plus vite possible.

Après, il n'y a pas que le texte qui parle pour vous.
Tous vos textes parlent pour vous... parce que les éditeurs lisent, ou leurs lecteurs (auteurs) lisent pour eux, les fanzines, les blogs, etc.
(Sans compter ce que vous racontez sur vos profils Facebook et autres réseaux sociaux. ;-) Pas difficile de googeliser quelqu'un)

L'éditeur ne fait pas qu'attendre la poule aux oeufs d'or ou même la poule aux oeufs d'argent, s'il veut tenir la route, il a un oeil vigilant et il la cherche... quand son planning n'est pas plein à craquer.

De toute façon, il faut bien le savoir, vous n'avez pas le temps d'ennuyer un éditeur, vous avez un autre texte à écrire. Et si un éditeur ne vous a pas répondu avant six-dix mois, vous l'avez déjà envoyé ailleurs. C'est tout. Vous aussi vous êtes en chasse. :-)

Et tant mieux si vous avez le choix entre plusieurs éditeurs qui se réveillent, vous avez un deuxième texte sous le coude : hé hé !

C'est pour ça qu'il ne faut pas attendre. Jamais.
Ni perdre son temps à ergoter les décisions d'un éditeur, un auteur a mieux à faire.
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 13/04/2015

Coucou cher Amibe :)

Ce que je veux dire, c'est que la manière de travailler un texte (l'avoir fait bêta-lire ou non, avoir des copains dans telle ou telle communauté, l'avoir corrigé trois fois ou fait relire à sa grand-mère poète de village), ce n'est pas quelque chose à mettre en avant.
Dans une lettre de présentation, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.

Écrit par : Beorn | 23/04/2015

En ce qui concerne la beta lecture ou le travail avec tel ou tel groupe, non seulement ça n'apporte rien (c'est le résultat qui compte), mais ça peut même être un handicap. Certains éditeurs n'aiment pas certaines méthodes de retravail. Mieux vaut laisser parler le résultat sans s'attarder sur la façon de l'obtenir.

Écrit par : Mia- | 23/04/2015

Bonjour Mia. Bienvenue. :)
Oui, ça peut. Ou non. En tout cas, en effet, je ne conseille pas de le mettre en avant.

Écrit par : Beorn | 27/04/2015

@Beorn

Non, c'est sûr !
Ce genre de recommandations, ce n'est pas utile.

Suppose que tu mettes, ma maman, ma mamie et mon petit-frère l'ont beaucoup aimé, alors je vous l'adresse...

En plus, si on met bêta-lu à tel endroit, et que le texte est pourri de fautes, pas terrible, c'est toute la communauté qui passe au panier.

Mauvais plan, s'il en est un.

Cependant, ne pas oublier son CV littéraire.
Concours gagnés, texte déjà publié par d'autres éditeurs.
Voilà des points qui comptent.

Sinon, vous pouvez jouer comme certains auteurs, avec un nouveau pseudo et une autre adresse postale pour voir si votre éditeur vous apprécie vous ou votre texte. Certains l'ont fait et ont reçu une belle lettre de refus basique.

Le nom d'un auteur, c'est important.

Comme être bêta-lu par une personne sans pitié, bon ok, exigeante. Stephen King se sert de sa femme. Si elle n'apprécie pas, à fond, c'est basket panier, et on recommence.

Pas de gentillesses en bêta-lecture. On doit être au top quand on n'est pas encore connu. Mais le bêta-lecteur n'apparaît pas, et n'a pas à apparaître en tant que tel.
C'est l'auteur qui assume son texte. Et lui seul. :-)
l'Amibe_R Nard

Écrit par : l'Amibe_R Nard | 29/04/2015

Les commentaires sont fermés.