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Rechercher : point de vue

Trouver des idées / Construire un plan / Rédiger le texte

Voilà comment je fonctionne, en espérant que ça puisse aider ceux qui se posent les mêmes questions.

1) Trouver des idées

Les idées, il faut les chercher, les faire pousser, les stimuler. Oui, c'est possible. Inutile d'être un génie pour cela, il suffit d'être venu au monde avec un petit peu d'imagination et d'avoir une bonne dose de motivation.

Les idées, on en trouve en lisant (surtout), en se promenant, en discutant, en ouvrant les yeux, bref, surtout pas en restant devant son écran blanc.
Une idée peut commencer minuscule, ce n'est pas grave. Souvent, elle en attire une autre, il faut tout noter.
Une idée, ça peut être une réplique de dialogue, une carte de tarot, un bout de scène, un personnage, un objet bizarre, une phrase choc, un chat vert, ça peut être n'importe quoi.

Très souvent, on s'aperçoit qu'une idée nous entraîne vers un domaine qu'on connaît mal, alors on se renseigne. Se renseigner, ça donne énormément d'autres idées.
Un ex : j'avais imaginé une scène sur un marché, au moyen-âge
d'où question : qu'est-ce qu'on vendait sur les marchés ?
je cherche et je trouve (entre autres) : du maquillage
d'où : c'était quoi le maquillage à l'époque ?
je cherche et je trouve : plein de choses, dont le "blanc de céruse", qui donnait des maladies de peau et le cancer
d'où : tiens ! Et si je créais le personnage d'une marchande qui raconte à tout le monde comme le blanc de céruse donne des maladies ?
d'où : tiens ! Et si les autres marchands essayaient de l'assassiner pour la faire taire, ou payait la garde pour la faire emprisonner ?
d'où : tiens ! et si notre héros était en prison, et rencontrait cette marchande ?
d'où : pourquoi serait-il en prison ? Et s'il avait cherché querelle avec un cousin de sa province, et qu'en fait, le cousin était devenu chef de la garde dans cette cité ?
d'où : et en prison, il va rencontrer quelqu'un d'autre ? Un prisonnier mort, qui aurait un petit animal mystérieux avec lui ?

Bref, se documenter un peu : c'est une mine d'idées.
Et encore, je n'ai pas développé sur le maquillage, mais on aurait pu se demander par où passaient les routes commerciales des produits de maquillage, qui les achetaient (riches, saltimbanques, prostituées etc.) tout cela peut donner des idées. Par exemple, sur le carnet d'adresse de la fameuse marchande (marins, maquerelles, domestiques d'aristocrates etc.)

On laisse bouillonner, on ne s'interdit rien, on note tout ce qui passe, même si ça semble n'avoir aucun rapport.
Les idées sont contagieuses : quand on en a déjà quelques-unes, il faut se forcer à en imaginer d'autres, souvent, une fois dans le bain ça vient tout seul.
Toute idée est bonne à noter (MEME LES CLICHES)
Je le fais avec des numéros :
1) une marchande en prison parce qu'elle a voulu révéler un scandale sur la céruse
2) notre héros en prison pour avoir cherché querelle à son cousin chef de la garde
3) dans la même cellule, un troisième prisonnier vient de mourir, son petit animal familier, un drôle de petit écureuil qui porte une amulette ancienne autour du cou, vient se blottir entre les mains de notre héros.
4) un chat vert

2) le plan

Une fois qu'on a un petit bouquet d'idées (dix, vingt, trente, le plus possible) même si elles n'ont à priori aucun rapport, on essaye de faire des liens entre elles. Parfois, il y en a une qui ne colle pas avec les autres, tant pis, on la laisse de côté, on ne cherche pas à la faire rentrer de force.

Par exemple, j'ai comme idée :
6) le dragon meure en laissant un oeuf.
zut, je n'ai pas de dragon dans mon histoire. Ben voilà, la N°6, je la laisse tomber, ce sera pour une autre histoire.

Une fois qu'on a ces liens entre les idées, c'est comme un jeu de mécano : un petit groupe d'idées, ça permet d'en attirer d'autres.

Petit à petit, il se dessine les grandes lignes d'une histoire qui s'articule scène après scène, avec certaines scènes qu'on visualise assez bien, d'autres pas encore. C'est que j'appelle, moi, un "plan", avec si possible, une fin.

3) la rédaction

Et une fois qu'on a un plan, on peut rédiger. En principe, avec un plan, on est immunisé contre la page blanche (sauf si le plan est mal fait, mais ne pas se décourager : on peut le reprendre, il n'est pas gravé dans le marbre).
Une fois qu'on a ce plan, il ne faut pas trop attendre : commencer à rédiger au calme. Ne jamais s'arrêter quand ça vient tout seul, ne s'arrêter que quand ça bloque, attendre que ça se débloque dans la tête, reprendre. Se forcer à ne pas laisser la rédaction en plan : retourner aux charbons dès que c'est possible, se prendre par la main, se motiver jusqu'à ce qu'on mette ce fichu point final.

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Ce que j'aime dans vos textes

Ce que j'aime dans vos textes


Après "ce que je déteste dans vos textes", je me lance dans l’exercice inverse : "ce que j‘aime dans vos textes", ce qui est sacrément plus coton, vous en conviendrez, eh eh, c’est toujours plus facile de critiquer que de se coller à la barre.
Ce sera moins précis, ce sera plus souvent sous forme de métaphores obscures, mais j’ai fait ce que j’ai pu.

Attention, c’est sans doute encore plus personnel que l’autre article : c’est juste ce que j’aime, moi, Beorn, 31 ans et trois dents de sagesse.

Si certains peuvent y trouver des pistes pour s'améliorer, tant mieux. Pour les autres, contredisez-moi, complétez, surenchérissez, ne soyez pas timide.


Ce que j’aime, donc :

J’aime des dialogues riches.

1) Quand les personnages parlent, l’auteur n’a même pas besoin de mettre « fit Saint George » à la fin, parce que c’est évident que c’est Saint George qui parle.
Pourquoi ?
Parce que Saint-George parle comme ça, voyez : « Montez en croupe, belle damoiselle. »
Et quand Bécassine lui répond, on sait que c’est Bécassine, parce que quand elle parle, c’est pour dire : « Jamais de la vie, goujat ! ça vous fait des galanteries par devant et ça vous trousse les filles au coin d’un bois ! »
Franchement, a-t-on besoin d’ajouter « répondit-elle » ?

Désolé, j’improvise, ce n’est pas peut-être pas génial, mais c’est l’idée.

2) quand ils parlent, les gens, eh bien on s’amuse, on tend l’oreille.
Les dialogues, c’est vivant : les personnages s’énervent, ils s’émeuvent, ils se tombent dans les bras ou se mettent une main aux fesses, ou une gifle sur la joue. Ils se répondent à côté de la plaque, ils ne s’intéressent pas aux mêmes choses. Il y en a un qui veut parler, l’autre qui rêvasse, un qui a une question brûlante, l’autre qui tourne autour du pot. Il y en un a qui a de l’amour pour l’autre, ou qui le méprise, ou qui le prend pour ce qu’il n’est pas.

Bref un dialogue, ce n’est pas juste un tiret et le narrateur qui rentre de force dans le corps de son personnage, qui lui écarte les mâchoires et qui parle par sa voix. Ça, ça s’appelle un viol de personnage. Ouh, ce n’est pas joli à voir, croyez-moi.

3) J’aime reconnaître une idée ou un thème universel, qui me fait réfléchir.

Mais non, ce n’est pas si difficile : voyez comme le thème de la dépendance (alcool, drogue, tabac, jeu ou toute autre forme de dépendance) est contenu dans le seigneur des anneaux ?
Eh bien, ce genre de chose, ça me plaît.
Ça peut être intime ou ça peut être des thèmes de société comme le racisme, l’exploitation, l’écologie, ça peut être la fraternité, l’amitié, la jalousie… enfin, quelque chose d’universel, caché derrière une magie ou une intrigue un peu originale.
Tiens : « Luke, je suis ton père ! ». C’est le thème du lien filial : nous, moi, vous, votre voisin, sommes-nous des êtres indépendants ou juste le produit de nos parents, destinés à les imiter ?
Et : « Laisse toi envahir par le côté obscur de la force ! ». Je ne dis pas que ce soit renversant, comme trouvaille, mais c’est universel : maîtrisez votre colère, soyez forts sans être mauvais.
Ça ne paye pas de mine, mais ça touche quand même tout le monde. Qui n’a jamais shooté rageusement dans un caillou à la première contrariété ? mmh ?

Ne croyez pas que seuls les écrivains confirmés y parviennent : certains textes de débutants
sont très bons de ce côté là.

4) J’aime un niveau de langage cohérent.

Ça peut être soutenu ou familier, ça peut-être complètement délirant, ça peut être mâtiné de vieux François, ou de patois local… m’en fiche : le tout, c’est que ça reste le même pendant tout le récit.
Si ça change, il faut que ce soit pour une bonne raison (un autre narrateur par exemple).

Je n'ai rien contre un langage soutenu et des mots compliqués (j'adore par exemple "Le dernier des Gris", dans le Dernier Solstice, comment ça, c'est moi qui l'ait écrit?). Le problème, c'est que trop souvent, entre deux mots compliqués, on trouve une tournure familière. Et là, ces pauvres mots compliqués ont l'air soudain ridicules.

5) J’aime une histoire prenante, logique, surprenante et émouvante.

Mais oui, tout ça.
Comment faire ? euh, bonne question.

Quelques points d’interrogations pour savoir si vous êtes sur la bonne voie :
— pouvez-vous visualiser votre personnage ? là, devant vous ? Fermez les yeux. Tendez la main et touchez le, flairez-le du bout du nez, tendez l’oreille, faites le tour et parlez-lui, est-ce qu’il vous répond ? est-ce qu’il est tout gris et plat derrière comme une photo découpée ?
— est-ce que la fin est logique ? Voyez ce que fait une pierre quand vous la jetez devant vous : elle monte, elle suit une trajectoire, puis elle retombe. Est-ce que votre fin est bien au bout de votre trajectoire ? Est-ce qu’elle n’est pas décalée de trois bons mètres ?
— est-ce qu’il y a une idée forte dans votre récit, qui dépasse de toutes les autres et qui est présente du début à la fin ? est-ce que vous pouvez dire, à n’importe quel moment du récit : là, le fil rouge passe par ici. Il est peut-être au second plan parfois (dans un roman, pas dans une nouvelle) mais quand il va revenir en force, on se dira : tiens, oui, il était là tout du long, et le revoilà qui nous fait coucou.
Ex :
dans le Trône de fer : la famille.
Dans Pern : la lutte contre les fils
Dans Autant en emporte le vent : l’amour entre Scarlett et Reth Butler
Etc.

Bon, c’est peut-être un peu obscur tout ça, désolé.

6) J’aime les descriptions « sans grumeau »

Moi, ce que j’aime, c’est que ça vienne tout seul.
Qu’on ne me dise pas : viens, lecteur, en me tirant par la manche et en me montrant une direction du doigt. Regarde par là, abruti !
Il y a mille techniques pour décrire : externe, interne, allégorique, liée au personnage ou pas, et même dialoguée pourquoi pas, du genre
« Tu as vu le balafré avec une tête de tueur ? »
« le grand avec un capuchon et une sorte d’anneau idiot dans le nez ? »
« Il a tourné la tête à notre passage ».
Voyez tout ce qu’on a décrit en trois répliques.

La bonne technique, elle n’existe pas : elles sont toutes bonnes et elles sont toutes mauvaises. J’aime quand c’est varié.

Le tout, c’est que la description ne fasse pas comme un gros grumeau de farine dans un gâteau au chocolat : elle est mélangée, voyez, on ne la sent pas, elle donne du corps sans être fadasse. Elle ne doit jamais laisser voir que votre gâteau, c’est juste trois ou quatre trucs immangeables séparément (en général beurre, sucre, farine, œuf que l’on peut comparer à dialogues, action, descriptions, personnages), que vous avez juste touillés ensemble avec une spatule.

7) La psychologie : j’aime bien voir que l’auteur a appris, au cours de sa vie, que les humains sont des petites choses très très compliquées.

Je veux sentir qu'il en connaît long sur nous-mêmes. Qu’il nous parle bien de nous, qu’il nous respecte dans toute notre complexité, notre folie. Qu’il n’essaye pas de nous faire croire qu’un personnage, c’est un bout de chiffon qu’il peut agiter sous nos yeux et utiliser comme un pion. En croyant qu'on va gober ses singeries.

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Testé pour vous : faut-il relancer les éditeurs ?

(je prie les habitués de Cocyclics de me pardonner, cet épisode a déjà été relaté sur le forum)

 

Alors voilà.

Quand on a écrit un roman, qu'on l'a relu, re-relu, re-re-relu, qu'on l'a fait corriger par d'autres, qu'on l'a relu, peaufiné, dégraissé, subtilifié, relu, et encore relu... Il y a un moment où fatalement, ça vous prend : vous avez envie de l'envoyer aux éditeurs.

C'est idiot, je sais, mais je n'ai jamais prétendu que j'étais malin.

J'ai donc envoyé mon manuscrit le 15 octobre dernier à 21 éditeurs. Je vais vous exposer ici le résultat de cette entreprise : les trois premiers mois, j'ai eu 12 réponses négatives et les sept mois suivants, rien. Pour les 9 autres, aucune nouvelle.

Au bout de dix mois, j'ai fait ce que je n'aurais jamais pensé faire un jour : je suis venu grossir les rangs de ces abominables auteurs qui appellent les maisons d'éditions pour savoir où en est leur manuscrit. Je suis donc passé à l'attaque, téléphone en main et cœur battant.

   1) premier éditeur (un gros)

Une dame charmante m'a dit qu'elle allait se renseigner et me rappeler. J'ai dit poliment merci et j'ai pensé « cause toujours, tu ne rappelleras jamais. »

   2) deuxième éditeur (un gros)

Au bout du fil : un commissariat de quartier de la région parisienne. Malin l'éditeur.

   3) troisième éditeur (un gros)

On m'a dit : Lui : « Tiens en effet, dix mois, c'est anormal »

Moi : « Ben euh oui » (certes, je n'ai pas fait preuve d'une grande éloquence, mais mettez vous à ma place aussi...)

Lui : « Ah mais en effet, je vois votre titre à l'écran ; il est bien arrivé en octobre et il y a un point d'interrogation. »

Moi (plein d'espoir) : « Hum hum, ah bon, vraiment ? Et qu'est-ce que ça veut dire, exactement ? »

Lui : « Qu'il n'a pas encore été lu, que c'est une erreur, on a dépassé nos délais. »

Moi : « Oh. Je vois. » (une vague de déception m'a submergé)

Lui : » Je vais le passer en lecture en priorité. »

Moi : « Merci beaucoup monsieur, au revoir monsieur »

   4) Quatrième éditeur (un gros)

Lui : « Oui, il est bien arrivé en effet. »

Moi : « Ah. Et alors ? »

Lui : « Il n'a pas encore été lu. »

   5) Cinquième éditeur (un petit)

« Le numéro que vous demandez n'est pas attribué, veuillez consulter le service des renseignements... »

Celui là avait une bonne raison de ne pas répondre : il avait coulé entretemps. Et un éditeur crevé, un.

   6) Sixième éditeur (un petit)

« Vous êtes bien sur le répondeur de... Veuillez laisser un message et nous vous contacterons dès que possible »

Finalement, j'envoie un mail, on me répond dans la journée : le manuscrit n'a pas encore été lu.

   7) Septième éditeur (un gros)

Celui-là n'indique aucun numéro de téléphone sur son site.

Je laisse un e-mail, à ce jour sans réponse.

   8) Huitième éditeur (un gros)

Elle : « Je suis désolée, nous n'avons plus personne au service manuscrit depuis 6 mois. »

Moi (je lui donne le titre)

Elle : « Nous n'enregistrons plus les manuscrits à leur arrivée, ils sont stockés en attendant... »

Moi : « Ah bon » (je n'en mène toujours pas large)

Elle : « Rappelez fin septembre, il y a aura peut-être de nouveau quelqu'un au service manuscrit et je pourrais vous faire une réponse moins triste. »

   9) Le 9ème(un petit) : comme le 7ème

 

Le lendemain, la dame du premier me rappelle ! Ô miracle !

«  je suis désolée, je n'ai retrouvé aucune trace de votre manuscrit, j'ai cherché partout, il a dû se perdre, ça arrive souvent. »

Elle s'est excusée platement.

 

Les quelques conclusions que j'en tire, dans l'ordre d'importance :

1) Les gens que j'ai eu au téléphone étaient tous absolument charmants et je ne regrette pas une seconde ma démarche.

2) 2 éditeurs sur 21 ont disparu en 10 mois. Gloups. (le deuxième était dans les 12)

3) Euh... J'en suis sorti un peu déprimé.

Question, juste comme ça en passant, qui me vient à l'issue de cette expérience : les 12 qui ont répondu avant trois mois, ils l'ont vraiment regardé, ce manuscrit ? Notez que je ne dis pas "lu", je ne suis pas naïf, juste regardé ?

 

Je ne sais pas vous, mais moi, je me dis que la recherche de nouveaux talents n'est pas tout à fait la grande priorité des éditeurs... Je sais, on va me dire, « ils en reçoivent des milliers », oui, les malheureux, je le sais bien... Mais... et si je vous disais que je trouve quand même le résultat assez attristant ?

Peut-être que les éditeurs devraient laisser ce boulot-là à des agents littéraires.

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Les dialogues à plusieurs ”bandes”

Un bon dialogue, c’est un dialogue où « tout » entre en résonnance. Il fait un joli « tziiiiiiing », vous savez, comme le verre en cristal, quand on tourne son doigt mouillé dessus ?

Oui, je sais, ce n’est pas très explicite.

Par « tout », j’entends que le dialogue doit suivre plusieurs fils à la fois, ou plusieurs bandes, appelez-les comme vous voudrez. On doit pouvoir en faire différentes lectures simultanées.

Ce n’est que mon petit avis à moi, de moi, par moi. Libre à vous de m’envoyer des pistaches à la figure si le cœur vous en dit (j’adore les pistaches).

 

D’abord, un personnage qui parle révèle au lecteur et à son interlocuteur une information utile à la scène : ça, c’est le premier fil, le plus évident, le « premier degré ».

Par exemple :

X : « Tu as peur ? »

Y : « Non, mais j’ai faim. »

Vous savez donc X s’inquiète de savoir si Y a peur. Et que Y affirme que non, mais que, en revanche, il a petit creux. C’est un premier point. Il faut bien commencer par quelque chose.

 

Ensuite, un personnage qui parle révèle sa personnalité ou la renforce aux yeux du lecteur.

X : « Tu as peur ? »

Y : « Non, mais j’ai faim. »

Y n’est pas un trouillard, en revanche, c’est un gros morphalou. Ou peut-être un frimeur.  Ou quelqu’un qui cache sa peur.

Le reste du texte vous a déjà donné des indices sur sa personnalité : ce dialogue la renforce.

 

Et puis, un personnage qui parle révèle ses relations avec les autres personnages : amour, haine, mépris, etc.

X : « Tu as peur ? »

Y : « Non, mais j’ai faim »

X révèle son intérêt pour Y : il veut le protéger, par exemple parce qu’il est son père. Ou le rassurer parce qu’il est amoureux de lui/d’elle. Ou se moquer de lui, car c’est son rival.

Avec le contexte, vous le saurez, et le dialogue « entrera en résonnance » avec cette relation.

 

Et puis, un personnage qui parle révèle une façon de parler ou de penser bien à lui, en rapport avec son histoire ou son milieu social (pas toujours, mais parfois).

X : « Ressens-tu le frisson de la peur ? »

Y : « Non. Ce que je ressens, c’est que j’ai la dalle »

Y révèle une façon de parler familière, peut-être un milieu social mois éduqué. Ce qui peut créer un contraste avec X qui, lui, a un langage plus soutenu.

Hop, cet élément entre en résonnance avec le passé ou l’histoire de chaque personnage.

 

Et puis encore, un personnage qui parle révèle ses propres failles, ses buts. Tout cela va avec sa personnalité, me direz-vous, eh oui, tout s’emmêle, tout entre en résonnance. Je l’ai déjà dit, je crois ? Alors arrêtez de m’interrompre tout le temps, zut quoi.

X « Tu as peur ? »

Y « Non, mais j’ai faim ».

Si Y est un personnage trouillard (si c’est sa faille) ce dialogue montre comment il la traite : il la nie, il la cache par un trait d’humour, il essaye même peut-être de tourner en ridicule ceux qui le mettent à l’épreuve.

 

Et puis, enfin, un personnage qui parle peut révéler les thèmes et les symboles de l’histoire

X : « Tu as peur ? »

Y : « Non, mais j’ai faim »

Y est pâtissier de son état, l’intrigue se déroule dans les cuisines du château, nous sommes à la veille d’un concours international de macarons, le prince a été empoisonné par une tarte aux fraises, nos personnages sont en train de voler dans la réserve de farine d’un concurrent... La réponse de Y fait référence à tout cela, et « entre en résonnance » avec l’univers présenté, la situation et les thèmes principaux.

 

Et voilà !

Enfin, j’en oublie sûrement, j’ai une mémoire de poisson rouge. Mais je pense que vous aurez saisi l’idée : un dialogue raté est souvent un dialogue à une seule bande, plat, coupé du reste, qui n’apporte rien d’autre que lui-même. Au contraire, il doit avoir du relief, il doit exprimer de nombreuses choses à la fois, même en peu de mots.

 

Et comme je suis un tonton plein d’attentions, je vous livre en plus un lien sur l’art d’écrire des dialogues,

En anglais ici : http://blog.nathanbransford.com/2010/09/seven-keys-to-wri...

Traduit en français là : http://tremplinsdelimaginaire.com/cocyclics/phpBB3/viewto...

 

Vous trouverez également la même question, traitée d'une autre manière, dans L'anatomie du scénario de John Truby.

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La Pucelle de Diable-Vert, coup de coeur de la FNAC !!!

Tout est dans le titre, chers lecteurs de ce blog. Eh oui, désolé, je suis comme tous les autres auteurs, je vais encore vous parler de La Pucelle de Diable-Vert... Mais je ne vais pas faire long, promis, voilà ce qui motive cet article :

coupcoeur.gif

Merci à Christophe, de la Fnac St Lazare !

Et puis non, finalement, tout n'est pas dans le titre.

Je vous laisse aussi le sentiment de Laurent, de "atemporel", qui vient de poster une critique : "original, bien écrit et surprenant, nous ne pouvons que vous recommander La Perle et l'enfant."

C'est ici : http://www.atemporel.com/accueil/livres/liste-livres/335-...

Et aussi celui de Xavier de "Radio l'autre monde", une critique comme on en rêve : http://lautremonde.radio.free.fr/litterature.php?id=765

 "Avec ce premier roman, Paul BEORN va marquer les lecteurs. La magie du roman va se propager à travers les pages, jusqu’à vous posséder. Il vous tardera de connaître la suite des péripéties de Jéhanne une fois la dernière page achevée. Mais rassurez vous, l’attente ne sera pas longue, le second volume sortira à la fin du mois d’octobre. Comment expliquer cette attraction irrépressible qui s’emparera de vous ? Je ne vois qu’une réponse : ce livre est magique."

Si quelqu'un veut un bisou, c'est ma TOURNEE GENERALE !!

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La couverture de La Pucelle de Diable-Vert !

COUVERTURE DE JEHANNE 1.jpg

Oyez oyez bonnes gens, venez admirer cette peinture qu'on dirait tout droit sortie du Louvres, exécutée par le sieur Julien Delval - béni soit son nom et son crayon !

Je rappelle le titre de ce tome 1 : "la perle et l'enfant". Comme ça, vous pouvez jouer à "qui est Charlie" version perle et enfant (attention, débutants s'abstenir).

Maintenant, il reste la maquette à faire et après, n'y aura plus qu'à imprimer le roman (hein, quoi, qu'est-ce que vous dites ? ah oui, les corrections, euh, oui bien sûr, il faut que l'auteur finisse les corrections, aussi. Hum).

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Varier les formes de description

D'autres que moi ont déjà dressé des listes des différentes formes de description, (voir l'excellente typologie de Jean Claude Dunyach : http://sf.emse.fr/AUTHORS/JCDUNYACH/jcdecr.html).
Je vais essayer d'apporter ici ma petite pierre à l'édifice.

1) Dans un pavé

C'est la description classique. Un paragraphe entièrement consacré à donner un maximum d'informations sur une scène ou un objet.
Dans ce cas, on conseille en général de suivre un regard imaginaire sur la scène : ce qui saute aux yeux d'abord, puis les plus petits détails. D'un côté à l'autre, de bas en haut, ou du fond vers le devant, comme ça vous arrange, mais que ça ne heurte pas la logique.

2) Dans les paroles des personnages

« Plutôt mignon, le garçon là-bas, à côté de la machine à café. »
« Laisse tomber, je n'aime pas les blonds. »
(on sait donc que... le garçon est blond et qu'il est à côté de la machine à café. Et il est mignon, en plus !)
[Ne pas abuser de cette technique]

3) A travers les réactions d'un personnage

Plutôt que de décrire de façon extérieure, on rentre dans la peau d'un personnage et on étudie ses réactions.
Après avoir commencé par : « la jeune fille se retrouva nez à nez avec Dracula » plutôt que de dire : « le vampire était vraiment effrayant » dire : « la jeune fille poussa un cri et se jeta en arrière ».

4) Dans l'action

L'œil de l'auteur suit l'œil du personnage ou du mouvement de la scène.
« Il posa la main sur la poignée de la porte, c'était un bouton de cristal dur et froid, aussi brillant qu'un diamant. La lourde porte s'ouvrit sans un grincement et découvrit un hall désert, au sol de marbre... »

5) Entre deux autres informations

a) entre deux répliques
ex :
« Donne moi cette fleur ! »
Elle se jeta sur lui et il roulèrent sur un tapis de pissenlits qui s'étendait depuis la rive de l'étang jusqu'au bosquet de sapins.
« Je l'ai eue ! »

b) dans les réflexions d'un personnage
ex :
« Elle n'aimait pas les voitures allemandes. Elle les trouvait laides, avec leurs immenses pare-brise carrés, leur avants prétentieux, leurs lignes agressives. Celle-là était grise, allongée, elle la trouva confortable mais presque trop spacieuse, elle avait l'impression de flotter comme une bouée sur cette immense banquette en cuir. »

 

Conclusion

Il existe de nombreuses formes de descriptions, n'hésitez pas à passer de l'une à l'autre et à varier vos techniques afin d'éviter un effet de lassitude, y compris dans la même scène.

Vous aimez la pizza et le gâteau au chocolat ?
Eh eh, comme moi.
Et pourtant, vous n'auriez pas tellement envie d'en manger trois jours de suite, si ?
Alors souvenez-vous que pour les descriptions, c'est la même chose.

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Le ”crayonné” initial de la couverture

crayonné de Jéhanne.jpg

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03/05/2010 | Lien permanent

La couverture définitive de La Pucelle !

Oyez oyez, citoyens, et admirez la frimousse de Jéhanne sur la maquette définitive...

 

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Voilà comment elle vous apparaîtra, un jour merveilleux du mois de septembre 2010 (octobre pour les paresseux qui n'y vont pas souvent) dans le rayon SF de votre librairie préférée.

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Rêve de gosse

Certains rêvaient d'être Superman ou Sharon Stone, moi, je rêvais juste de dédicacer au Salon du Livre de Paris.

Du coup, j'ai peur d'avoir été un peu gourmand sur les horaires...

Demain vendredi de 18h à 22h, samedi de 14h à 20h et dimanche de 11h à 17h, je vais sentir le goût du rêve qui devient réalité...

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