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Les répétitions : éradiquer ces bêtes bizarres

Vous êtes peut-être fatigué d'entendre parler de La Pucelle, cher lecteur, et je vous comprends. Ce blog étant fait à l'origine pour discuter de technique d'écriture, revenons un peu à nos moutons. Cette petite malotrue de Jéhanne sera bien capable de retrouver toute seule le chemin de ce blog, lorsqu'elle aura de nouveau une actualité tonitruante à nous faire partager.

Les répétitions, donc... On parle un peu partout sur les forums de ces bêtes bizarres, qui ne sentent pas bon et qu'on ne veut pas chez soi. Je ne vais pas faire de dissertations là-dessus, le sujet est assez rebattu comme ça. En gros, la règle mathématique, ce serait à peu près :

(Nuisance de la répétition) = (rareté du mot répété) X (nombre de répétitions) / (distance entre ces mots)

On peut remplacer « rareté » par « marque que le mot laisse à l'esprit du lecteur » pour être plus précis.

Solutions possibles : le synonyme (attention, à utiliser avec la plus grande prudence), la suppression d'un morceau de phrase, la réécriture du même morceau. Noubliez pas de voir si l'autre occurence de la répétition n'est pas plus facile à éliminer.

Je vais juste rappeler en passant que si une répétition est vraiment insupportable, vérifiez que son remplacement n'est pas encore pire que le mal. Et pour ceux qui ne connaissent pas, je présente l'outil de Gaddy (http://www.gaddy.fr/repetitiondetector/index.php), vraiment trop chouette (même si, comme le correcteur orthographique, ce n'est qu'un outil : ça ne remplace jamais une bonne relecture, ça la complète).

Bien sûr, certaines répétitions sont trop communes pour être gênantes et d'autres sont parfaitement volontaires. Mais même pour celles-là, posez vous la question au moins une fois : ne sont-elles pas de trop ? Décidez ensuite en votre âme et conscience.

Maintenant que les banalités d'usage sont dites, je vais m'attarder sur d'autres formes de répétitions :

1) La répétition d'idées.

Je viens de lire un bouquin ou la même idée était utilisée pour deux descriptions à cent pages d'intervalle. Je ne vais pas reprendre l'exemple exact, je vais en donner un fictif :  « Ses cheveux étaient si longs qu'ils auraient pu lui chatouiller les pieds. »

C'est une idée assez rare pour qu'on ne l'ait jamais vue ailleurs. Ils doivent être drôlement longs, les bougres. Eh bien, il me semble tout à fait gougnafier, de la part d'un auteur, de redire exactement la même chose cent pages plus loin dans une autre description. Mettons, un autre personnage, d'autres cheveux fichtrement longs eux aussi, assez pour chatouiller de pauvres petits pieds. Ne croyez pas que le lecteur oublie ce qu'il a lu, ou plutôt, sachez qu'il oubliera peut-être le plus important mais qu'il retiendra toujours ce que vous aurez voulu cacher sous le tapis.

2) La répétition de tournures de phrase.

Sujet/verbe/complément, c'est bien, c'est simple, ça plaît à tout le monde, c'est comme les spaghettis. Mais les spaghettis à tous les repas, c'est une torture.

Variez les tournures : appositions, participes présents, inversions, impératif... ayez de l'imagination. Pas trop. Ne faites pas n'importe quoi non plus, mais par pitié... PAS DE SPAGHETTIS A TOUS LES REPAS !

3) La répétition de sonorités.

Vous êtes malin, vous avez évité d'employer deux fois les mêmes mots dans votre paragraphe. Mais voilà que vous vous retrouvez avec un « ment/mant » ou un « à a » , un « que / que » ou une allitération en "f"... N'ayez aucune pitié pour votre texte : changez-le.

4) La répétition de procédés narratifs.

Votre héros a échappé aux lépreux en colère en fuyant par les toits en page 120 ? Fort bien. Alors quand il devra trouver un moyen de fausser compagnie aux trolls éméchés en page 310, faites le passer par la porte. Ou la fenêtre de la cuisine. Ou la trappe de la cave. Mais si possible PAS par les toits.

Cet exemple a beau être caricatural, qu'il ne vous empêche pas d'analyser sous le même angle une histoire d'amour ou de révolution.

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6) Que faut-il corriger ?

Quelques petits problèmes que l'on peut rencontrer.

 

1) les lecteurs ne sont pas d'accord entre eux.

Réponse : croisez les commentaires, voyez ce qui ressort le plus souvent et le plus fort. Si vous avez un doute, fermez les yeux, inspirez un grand coup et zou ! Choisissez ce qui vous plaît le mieux, à vous... mais n'oubliez pas d'être honnête avec vous-même !

2) ils vous suggèrent de revoir tout le texte trop profondément.

Réponse : si cet avis est isolé, ignorez-le. Attendez les autres commentaires et s'ils sont convergents, c'est que vos bêta-lecteurs ont raison alors décidez-vous : revoir un texte en profondeur, c'est possible ; d'autres que vous l'ont fait et ne le regrettent pas.

Vous pouvez aussi le mettre dans un tiroir et en écrire un autre. C'est souvent une bonne solution.

 3) votre bêta-lecteur veut constamment réécrire vos phrases.

Réponse : que le lecteur pointe des défauts ou repère des lourdeurs récurrentes, rien de plus normal, c'est son boulot. Mais vouloir changer le style d'un roman, c'est comme de vouloir planter des cocotiers au Pôle nord : ça ne marchera jamais.

Où se trouve la limite entre les deux ? C'est à vous de voir ; en général, vous le saurez. Si c'est bien le cas, alors dites-le lui ou ignorez ses remarques quand elles vont trop loin dans la réécriture.

4) il a pointé un vrai problème, mais vous n'arrivez pas à le corriger

Réponse : déplacer le changement à un autre endroit, une autre phrase, un autre chapitre, parfois, ça décoince le problème. Sinon, apprenez aussi à tailler dans le vif ou à écrire un nouveau passage et à l'insérer si c'est nécessaire. C'est difficile, mais on y arrive.

5) Vos bêta-lecteurs sont dithyrambiques. Ils ont des remarques à faire, mais ils adorent.

Hohoho, je vous ai bien eus, hein ? Ça, ce n'est pas un problème, c'est ce que l'auteur peut vivre de mieux dans sa vie d'auteur - mais le boulot n'est pas terminé pour autant.

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Les corrections demandées par l'éditeur : comment ça se passe ? (2)

Second motif de correction : j’ai appris que Mnémos allait devoir couper le roman en deux. Je me suis arraché quelques cheveux pour trouver l’endroit de la coupure. Ce n’était pas un gros travail en soi, mais cela entraînait quelques changements insidieux : le lecteur du tome 2 était censé le lire un certain temps après le tome 1. Il fallait donc que je lui rappelle plus fermement certains éléments qu’il aurait pu avoir oubliés.
En outre, je devais marteler la césure pour qu’elle donne un beau poli bien mat, plutôt que l’aspect d’une vilaine déchirure artificielle.

Mais ce n’était qu’une mise en bouche, bien entendu.
Le jour est arrivé où Hélène m’a dit « je t’envoie le fichier du tome 1 annoté, tu as jusqu’à samedi prochain pour tout corriger. » Argh.
Ses instructions étaient :
« Quand je pointe un souci, soit tu corriges, soit tu refuses, mais alors je veux que tu argumentes et on en rediscute. » et aussi « Je te fais parfois des suggestions, mais au final c’est toi qui décides de la manière de corriger »

De quoi s’agissait-il concrètement ?
De répétitions. De tournures lourdes ou maladroites (ou tout simplement perfectibles)
De termes peu appropriés. De petits soucis de clarté ou de compréhension.

Combien de commentaires ? Très précisément 283 pour 215 pages. Presque toutes ces remarques me sont tout de suite apparues comme justifiées –ou pour certaines, elles ne changeaient rien d’important pour moi et je faisais confiance à l’expérience de ma directrice d’ouvrage.

Vous vous dites peut-être que pour un manuscrit retenu, c’est une honte qu’il reste encore de ces choses-là ? Détrompez-vous : un texte est toujours perfectible.
Pour Hélène, il s’agissait d’une correction « a minima » pour un texte « nickel », et je n’ai aucune raison de le mettre en doute. Il faut donc imaginer à contrario que les demandes de corrections peuvent être bien plus importantes.

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Ce que je déteste dans vos textes

Du haut de ma grande expérience… d’auteur débutant, je me propose de dire ici publiquement tout ce que je déteste dans vos textes d’auteurs débutants, vous tous bandes d’affreux, ouais, ça s’adresse à tout le monde.

[note du tonton Beorn de 2015 : je ne suis plus tout à fait débutant, maintenant ^^ ]

Je précise que j’en ai lu pas mal au cours de ma vie. Assez, je pense, pour que leur compilation en papier suffise à alimenter une cheminée de fort tirage pendant tout un hiver de Picardie (et les hivers y sont longs et froids, c’est moi qui vous le dis).

Je précise aussi que j'ai fait partie du comité de lecture nouvelles de 5S.

Je ne vois peut-être pas la poutre dans mon œil, les copains, mais la paille dans celle du voisin, attention : je ne la loupe jamais !


LES DIALOGUES

I) Epargnez-nous les dialogues nunuches en pleine action

Conando entendit une lame siffler dans son dos, et, dans un réflexe désespéré, se jeta au sol et évita de justesse l'épée tranchante de l’homme serpent :
« Encore à m’attaquer par derrière ? Tu es vraiment incroyablement fourbe, Satanus »
Un second coup, porté avec une stupéfiante rapidité, entailla son pourpoint de cuir et c’est par miracle qu’il parvint à détourner le coup d’une parade réflexe.
« Hin hin, forcément, sinon je ne m’appellerais pas Satanus, ducouillon »
Nul n’avait jamais vaincu Satanus en combat singulier, et c’est avec une terreur grandissante que le guerrier humain se recula jusqu’au mur de pierre, détournant les attaques de son ennemi avec l’énergie du désespoir.
« Décidément, tu as une sale mine vieux frère, tu as encore bouffé trop de pizza, hier soir ? »

Pour votre gouverne, le lecteur ne s’est peut-être jamais battu à l’épée, mais ce n’est pas M. Ducouillon : il sait bien que ça doit être fatigant, qu'on doit se concentrer sur le combat, crever de trouille et économiser son souffle.

II) Arrêtez de coller à chaque réplique des verbes de dialogues :

-déjà là ? s’étonna-t-il.
-ben comme tu vois, minauda-t-elle
-tu es en avance, précisa-t-il
-j’avais hâte de te voir, roucoula-t-elle
-t’es trop chou ! s’extasia-t-il
-pas autant que toi, rétorqua-t-elle
-oh si alors ! protesta-t-il
-ah non vraiment, confirma-t-elle

Les verbes de dialogue, un peu ça va, mais pas plus de deux à la suite par pitié, et faites les simples : « fit-il » « dit-il » à la limite « répondit-il ».

III) Economisez les points d’exclamation et d’interrogation, et les trois petits points

-Oh... Eh bien! tu es belle !
-Mmh… Merci !
-de rien !
-si ! ça me fait plaisir !
-Ah ?! vraiment ??!
-Mais oui ! Comme je te le dis !!!
-Waouh ???!!!!! Génial !!!!!!! Je suis veinard…

IV) Evitez les dialogues linéaires, où chaque réplique répond trop directement à la précédente

-tu étais chez Francis ?
-Oui, chez Francis.
-Dans sa cabane ?
-Oui, dans sa cabane.

Préférez plutôt :
-tu étais encore chez Francis ?
-Tu as une sale mine toi.
-Dans sa cabane ?
-Tu as passé toute la nuit à m’espionner, c’est ça ?

LES DESCRIPTIONS

I) Pas de descriptions uniquement physiques des personnages !

« il était grand et beau, il avait des yeux bleus, des joues bronzées, des cheveux blonds »
heurk. Les personnages ne sont pas en photos ! Ils bougent, ils sourient, ils font la gueule, et puis ils n’ont pas que des yeux, hein, ils ont des vêtements, des bijoux, ils ont des mains et des oreilles, et même des grains de beauté, parfois… et puis ils ne sont pas tous blonds, grands et aux yeux bleus nom de nom !

II) Que ce soit un personnages ou une scène, surtout, pas de descriptions pseudo poétiques de la part d’auteur qui ne sont pas plus poètes que moi, et qui enchaînent les clichés et les petits ridicules :

a) Les clichés de « trucs beaux »
« la neige était un manteau blanc »
« Ses cheveux d’or cascadaient sur son dos »

b) Les trucs qui sont censés faire beau, mais qui font rigoler
« ses cheveux onctueux » (comme le dernier yaourt de chez Danone)

c) Les métaphores trop concrètes pour des idées abstraites
« son chagrin était un parpaing gris foncé coincé dans sa gorge »
« sa déception était une perceuse qui jouait à saute-mouton dans ses cotes »

III) La description d’un monde inventé : méfiance, laissez votre monde se faire découvrir au fur à mesure de l’action, ne nous en mettez pas plein les yeux !

a) Ma sainte horreur : les explications sur le monde inventé qui font « article d’encyclopédie »
« Il tira son épée, se retourna, et damn it ! se trouva face à face un Zagouzar géant !
Les Zagouzars géants sont de grands fauves ovipares que l’on trouve principalement au nord du fleuve Tini-Tana, de couleur mauve, ils possèdent un buste de cheval et les pattes avant d’un ours blanc. La femelle, plus grosse que le mâle, peut en période de nidation s’avérer extrêmement agressive, surtout si un intrus… »

b) Ne dites jamais que ce que vous décrivez est extraordinaire. C’est au lecteur de se faire une idée.
« la bataille navale dépassa l’entendement. Assister à ça, c’était ahurissant. Franchement, c’était stupéfiant, incroyable, carrément inimaginable ! »
Vous avez déjà vu une pub pour une voiture à la télé ? ça fait le même effet.

c) Ne tuez pas votre ambiance en mélangeant les genres :
« le monstre était gigantesque, il bavait comme un ogre et rugissait en s’approchant, ses bras noueux s’élevèrent au-dessus de la tête de la jeune fille, ils étaient prolongés par des pinces qu’il claquait l’une contre l’autre.
Un peu comme celles d’un homard, mais vert caca d’oie, et en 12,3 fois plus grosses environ, voyez. »

IV) Pas non plus de surcharge, quel que soit ce que vous décrivez :

a) Méfiez-vous des excès d’adjectifs
« c’était une riche et belle épée en solide acier bleuté dont le grand pommeau brillant portait une énorme gemme superbe, sur la large garde dorée figurait le magnifique blason secret de la noble famille elfique… »

b) Vous avez le temps, ne faites pas des phrases qui veulent dire trop de choses à la fois :
« La peur des elfes était si grande de voir ces monstres venus de l’âge des Dieux quand la Terre était jeune et que la faille n’était pas encore ouverte avant que surgissent les titans de leurs abîmes secrets, c’est à dire juste après la genèse et encore après l’âge du chaos, qu’ils ouvrirent leurs grands yeux, qui voyaient la nuit et détectaient toutes les créatures mauvaises qu’ils voyaient automatiquement en rouge, et qu’ils décidèrent d’attaquer en formation en quinconce, en l’honneur du maître de guerre Wotal, qui était le premier chef elfe à avoir jamais… »

c) Variez vos tournures de phrases, variez vos sujets, variez vos verbes !
"Elle avait le tournis. Elle vit un petit enfant avec un jouet entre les mains. Elle avait mal à la tête. Elle se fit bousculer. Elle était en colère. Elle était encore malade, tout de même !"

d) Les points d’exclamations, d’interrogation et de suspension : même topo que pour les dialogues.
Il était grand ! Son épée était belle ! Il monta sur son cheval, hop, comme on monte sur une chaise ! Et ses yeux, waouh, ils lançaient des éclairs ! Un vrai chevalier, oui !




De la simplicité !
Pas de mots compliqués juste parce qu'ils sont compliqués !
Soyez clairs, NA-TU-RELS !
Compris ??????? !!!!!!! ......


L’INTRIGUE

I) Ne laissez jamais un élément de l’intrigue oublié sur le bord du chemin !
Du genre, nos deux héros rencontrent une vieille sorcière dont ils se demandent si elle est ou non la princesse perdue royaume elfique, déguisée. Elle leur donne une super potion pour tuer le dragon, et à la fin, on ne sait toujours pas si la vieille était ou non la princesse.

II) Ne terminez jamais votre nouvelle par « c’était un rêve ! »
(sauf si les liens entre le rêve et la réalité sont tels que, en fait, ce n’était pas seulement un rêve)

III) Ne bâclez pas la fin parce que l’AT demande 10 000 ou 20 000 caractères.
Du genre pendant les 18 000 premiers, les humains montent une armée immense en alliant tous les royaumes des terres du milieu contre l’envahisseur orc, et à la fin, on nous dit :
« ce fut une gigantesque bataille, et les orcs furent vaincus. »
Plus vous aurez fait monter la pression, plus on attendra quelque chose d’extraordinaire ou de surprenant.

IV) Ne créez jamais de « coïncidence impossible »
Du genre : « aujourd’hui, mon fils, puisque je meure sur ce lit de souffrance, je vais te confier le secret qui me ronge depuis vingt ans : autrefois, j’ai défié Rug le Balrog et lui ai volé son rubis sacré.
Soudain la porte s’ouvrit à la volée sur une énorme créature rouge et fumante, et le père mourant s’écria : par tous les Dieux, justement, le v'là, Rug le Balrog ! »

V) Pour une nouvelle, ne faites pas deux intrigues sans rapport : ayez en tête votre idée principale et laissez-la devenir la star, à laquelle tout le reste est relié.
Si deux amis décident de chasser un monstre d’une grotte sacrée, et qu’ils rencontrent en chemin une énorme chauve souris géante qu’ils trucident en trois pages, alors ne me dites pas qu’après cela, ils vont trouver le monstre et oublier la chauve-souris. Quoi ? Elle n’avait finalement aucun rapport avec le schmilblick ?


Alors quoi ?
Vous trouvez ça caricatural ? Vous, ouarf ouarf, jamais vous ne feriez cela ?
Ouais, eh bien, relisez soigneusement vos textes, Padawans. Ce n’est pas toujours aussi caricatural en effet, parfois, c'est insidieux, mais le texte en pâtit quand même.
Et si, on y trouve TOUT ça, croyez-moi.
Vous n'êtes pas d'accord ? Vous voulez laisser une note rageuse ? N'hésitez pas ! La vérité ne sort jamais de la bouche d'un seul...

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Pourquoi j'écris un billet par mois

Pour donner quelques éléments de réponse à monsieur l'Amibe sur ce point, je vais me contenter de citer ce que dit ActuSF de mes projets actuels. :)

(en ajoutant quelques précisions tout de même) : http://www.actusf.com/forum/viewtopic.php?t=13202

Les romans 

Je suis en plein dans l'écriture d'un roman de fantasy pour adultes, dans un univers proche de l'Europe où les cathares ont résisté à la croisade et fondé un royaume indépendant. Un petit groupe de captifs français s'échappe et doit traverser le pays. Si si, c'est de la fantasy : il y a de la magie aussi.

J'envoie la semaine prochaine un nouveau manuscrit tout chaud pour Mnémos. Pour ceux qui ont suivi ce blog depuis longtemps, il s'agit de Le jour où tous les adultes se sont endormis. A l'origine, c'était un roman pour "adolescents et jeunes adultes" mais un gros éditeur jeunesse m'a invité à le rencontrer dans son bureau parisien pour m'expliquer que ça lui plaisait bien mais que vu la loi de 49 sur les publications destinées à la jeunesse, il ne pouvait pas le prendre...
Ce sera donc un roman pour les adultes puisque, eux, on a le droit de les "démoraliser", muahaha (art 2 de la loi du 16 juillet 1949 : "les publications visées à l'article 1er ne doivent comporter aucun récit (...) de nature à démoraliser l'enfance ou la jeunesse (...)"
Ce n'est pas de la fantasy, pas vraiment de la science fiction, quelque chose comme de l'anticipation, ou du fantastique, ou une "dystopie", puisqu'il semble que ce soit le terme consacré. 

Les nouvelles

Un texte à paraître dans l'antho des Imaginales sur le thème "Bourreaux et victimes", dans le même univers que "La Pucelle".

Et en prévision d'ici la fin de l'année, un texte pour enfants pour "Chaudron magazine" (Milan Presse).

Les dédicaces et les rencontres 

4 au 6 mars : Zone Franche (Bagneux). Dédicace et une conférence sur "l'aide aux jeune auteurs : le collectif CoCyclics".

Le samedi 12 mars : dédicace et conférence sur les littératures de l'imaginaire à Niort, librairie des Halles, avec Hélène Ramdani de Mnémos.

Le dimanche 6 à 15h 18-20 mars : Le Salon du Livre de Paris. Dédicaces pour la nocturne vendredi soir, le samedi après midi et le dimanche matin.

23 et 24 avril : Trolls et légendes à Mons.

14 et 15 mai : Les Futuriales à Aulnay sous bois.

26-29 mai Les Imaginales à Epinal.

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Imaginales 2015

Chers lecteurs et lectrices de ce blog, voici aujourd'hui une page d'auto-promotion et de rendez-vous avec les lecteurs,

Les 29, 30 et 31 mai (c'est à dire vendredi après-midi, samedi et dimanche de cette semaine), je serai au Festival des Imaginales 2015 dans la bonne ville d'Epinal. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'un des plus importants festivals des mondes de l'imaginaire en France, c'est gratuit, on y trouve des auteurs (plein d'auteurs) des livres, des jeux, des peintures et euh, plein de choses qui figurent sur le site officiel, bonnes gens.

http://www.imaginales.fr/

Merci, ô mon éditeur à qui je fais de gros poutous, Les Editions Bragelonne, notamment pour la sortie de Le Septième Guerrier-Mage.

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J’ai pillé, brûlé, tué. Puis j’ai déserté l’armée la plus puissante du monde. Je voulais être libre, vivre la belle vie loin de cette foutue guerre… Mais voilà que je dois défendre un village de paysans contre cette même armée dont je portais les couleurs. Des milliers de soldats sont en marche. 
Former des combattants, monter des fortifications, trouver des armes… Ces culs-terreux croient dur comme fer que je porte le pouvoir d’un Guerrier-Mage. Moi, je ne donne pas cher de nos peaux. Mais il y a au moins une personne dans cette vallée que je ne pourrai jamais abandonner, alors j’irai jusqu’au bout. 
Mon nom, c’est moi qui l’ai choisi : je suis Jal, celui-qui-ose.
 
 
Je serai aux "cafés littéraires" suivants (pas de café servi au public,
j'en suis navré : il semblerait que cette
dénomination soit légèrement abusive sur ce point) :
 
Samedi à 10h
Mercenaires et tueurs professionnels
Les mauvais mecs de la fantasy...
Café littéraire
avec Paul BEORN, Fabien CERUTTI, Jean-Philippe JAWORSKI, Brent WEEKS
Lieu : Magic Mirrors 2

Dimanche à 16H
Théocraties imaginaires...
Et fanatiques religieux !
Café littéraire
avec Samantha BAILLY, Paul BEORN, Jean-Laurent DEL SOCORRO, Gabriel KATZ
Lieu : Magic Mirrors 2

Dimanche à 18H
Un dernier pour la route !
Pourquoi être écrivain ?
Café littéraire
avec Paul BEORN, Lionel DAVOUST, Patrick MC SPARE
Lieu : Magic Mirrors 1
 
Et bien sûr, le reste du temps, je serai à ma table de dédicaces pour Le septième Guerrier-Mage, mais aussi tous mes autres romans (on peut les acheter sur place ou venir avec son propre roman, je suis toujours ravi de voir du monde)

J'aurais peut-être l'occasion de voir quelques-uns ou quelques-unes d'entre vous à cette occasion, j'en serai très heureux.

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Les bonnes questions à se poser pour réussir un dialogue

A chaque dialogue, posez-vous les questions suivantes :

1) Pourquoi ai-je choisi un dialogue ? J'ai une vraie bonne raison ?
Est-ce que je ne pourrais pas faire mieux avec du texte ?


C’est juste parce que vous avez oublié de dire un truc important au lecteur ?
C’est pour éviter une description ?
C’est pour le plaisir d’entendre bavarder mes personnages ?

Si avez répondu oui une seule fois, alors méfiez-vous de votre dialogue.

2) C’est bien mon personnage qui parle… ou c’est moi ?

Si c’est vous, alors effacez moi tout ça et recommencez : ce n’est pas vous qui avez la parole, c’est votre personnage. Point. Vous ? Le lecteur s’en fiche, de vous. C’est malheureux mais c’est comme ça.

-Votre personnage est sans éducation ? Alors il parle mal, il fait des fautes de Français.
-Il a fait l’ENA ? Alors il parle un langage soutenu.
-Il est domestique ? Alors il parlera de façon plus ou moins servile à son maître.
-Il est noble ? Alors il parlera de façon méprisante à un roturier, et d’égal à égal avec un autre noble (dans un monde médiéval, bien sûr...).
-Il est cynique ? Alors il parlera souvent au second degré, il aimera les sous-entendus.
-Il est macho ? Alors il parlera aux femmes… en conséquence.
-Il est raciste ? Même idée.

Vous n’êtes pas macho, vous n’êtes pas raciste, vous ne faites pas de fautes de français ? Tant mieux pour vous, vous avez toute ma sympathie. Mais vous avez choisi un dialogue, non ? Alors vous n’êtes pas concerné.

3) Est-ce que mon personnage est un bout de papier ou un homme de chair ?

Entre nous, soyons sérieux : c’est effectivement un bout de papier. Seulement votre boulot, c’est que le lecteur, lui, oublie cette foutue feuille et qu’il accepte l’illusion du récit. Il doit avoir l’impression qu’il écoute une vraie personne de chair et de sang.

-Votre personnage est essoufflé ? Alors il ne fait pas de longues phrases.
-Il est loin de son interlocuteur ? Alors il crie quelques mots seulement, peut-être même qu’il n’entend pas la réponse.
-Il est plein comme une barrique ? Alors il bégaye comme un poivrot.
-Il est avec un vieux copain ou avec son supérieur hiérarchique ? Avec sa fille ou avec son père ? Avec le type qui lui a sauvé la vie ou avec l’ancien amant de sa femme ? Il est amoureux / en colère / ému / timide / jaloux / terrifié / blessé / frigorifié / traumatisé / ébloui / brûlé / surexcité / désabusé ? Alors faites-le parler en conséquence.

4) Est-ce que je viens d’écrire un dialogue de théâtre ou un dialogue de roman/nouvelle ?

Si c’est un dialogue de théâtre, alors changez de projet ou effacez tout. Le théâtre, c’est très bien, mais c’est autre chose.

Comment savoir si c’est un dialogue de théâtre ? Facile. Lisez une pièce de théâtre : on y voit des tirets, des dizaines de tirets les uns à la suite des autres, avec de temps en temps, une malheureuse didascalie.
Parce que le théâtre est joué par des acteurs ! Ils y mettent de la vie, de la flamme, des gestes, des rires… ils ont des costumes et un décor. Dans votre roman/nouvelle, rien de tout ça : il n’y a rien d’autre que ce que vous, vous y mettez.

Un dialogue, ce n’est pas statique, c’est une scène.
Une scène, ça doit être décrit, vivant, constamment clair dans la tête du lecteur, ça doit contenir des informations sur le paysage, les bruits, les odeurs, les trucs qui tombent/roulent/craquent/sifflent à côté des personnages, les gestes de ces personnages, les pensées qui les traversent, les associations d’idées qu’ils font, les souvenirs qui leur reviennent, les actions qu’ils entreprennent tout en parlant, etc.

N’oubliez pas cela : dans votre texte, il n’y a pas de dialogue, il n’y a que des scènes.

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Les dédicaces (2)

La seconde plus désastreuse eut lieu dans un petit salon que je ne nommerai pas non plus, mais juste parce que les organisateurs sont adorables et qu’ils n’ont sont pour rien.

Il n’y avait pas un chat – enfin, sauf Griffe d’encre. J’ai ma petite table dans un angle au fond de la salle, à côté du micro. Ma pile de Pucelles, avec laquelle je fais des tours, des châteaux forts, des éventails… J’ai mon stylo décapuchonné, prêt à l’action. Et heureusement, j’ai aussi ma chaise, qui sera ma plus fidèle amie pendant toute cette journée à attendre le chaland.

Je ne parlerai pas de désastre, cette fois, parce que j’ai rencontré Menolly et que j’étais avec Bénédicte Taffin avec qui on a bien rigolé, et qu’une des employées du libraire est venue me voir en me disant des choses absolument divinement gentilles sur mon roman. Mais de client, point. Des gens –peu nombreux– passant devant mes bouquins, totalement insensibles à mon sourire tendu. Que dois-je faire ? Leur dire Bonjour ? Rester assis ou me mettre debout ? Décontracté ? Sérieux ? Et si je faisais semblant de téléphoner sur mon portable, est-ce qu’ils auraient moins peur de s’approcher ?

Les gens jettent parfois un regard sur la 4ème de couverture, ou sur moi (pas souvent). Il y a moins de clients que d’auteurs. Un gamin de 4 ans vient jouer sous ma table. C’est avec cet inconnu-là que j’aurais mes échanges intellectuels les plus intenses. Je repars avec l’impression d’avoir volé le libraire qui avait acheté 20 exemplaires et qui repart avec 18 (j’en ai dédicacé 1 à Menolly et l’autre à l’employée en question)

 Le salon suivant, celui de Villepreux, m’a appris davantage sur les techniques d’alpagage du client.

C’est un salon de littérature générale assez coté. Les auteurs sont publiés par Albin Michel, Mercure de France, Grasset, enfin, ce genre de noms qu’on ne voit pas dans les rayons SFFF. Ma voisine de table est charmante, on rigole beaucoup, elle a un nom un peu connu, une cinquantaine d’année et une dizaine de romans derrière elle publiés dans de grandes maisons.

Je l’observe : elle dit bonjour (je note) quand elle voit des gens de sa génération, elle sort ses romans jeunesse et donne l’âge quelque cela peut être lu (je note) elle commente la couverture (ouais ouais !) elle raconte en quelques mots l’intrigue du livre (Waouh). Mais à la fin, elle ne vend rien du tout, et moi, je ne vends qu’à des gens qui achètent « pour leurs enfants ». Ils me demandent « c’est à partir de quel âge ? », question que je trouve tellement pertinente, moi aussi, que j’ai du mal à leur répondre. « Euh, c’est pour adulte, en fait. Mais ce sera sûrement très bien pour vos enfants. »

Je meure de honte quand, après avoir bafouillé, hésité, bégayé pendant dix minutes devant un monsieur pour lui expliquer de quoi ça parlait, il me répond avec un grand sourire embarrassé « euh, alors bonne chance ! »

Il n’y a presque personne à Villepreux. Ce n’est pas de chance : on est en plein grève des transports et c’est la pénurie de carburant. J’en vends trois (on progresse, me direz-vous).

 

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Les dédicaces (3 et fin)

 

Ensuite vient une autre dédicace, en librairie, cette fois. C’est une grande surface de la ville où j’ai mon antre.

Nous sommes vendredi soir –moins bien que samedi, mais on n’a pas eu le choix. C’est toujours la pénurie de carburant. Dehors, à cinquante mètre, il y a une file immense de clients devant… la pompe à essence, mais le magasin est désert.

Comme c’est grand, les gens passent à côté de moi sans avoir à me regarder. Parfois, certains me jettent un œil surpris du genre « Tiens, c’est quoi, ce tas de livres sur cette table ? ». Les couvertures attirent l’œil, parfois, mais quand les gens comprennent que c’est de la « fantasy » (oh my god) ils fuient à tire d’aile. Je me tourne les pouces, je souris, je dis bonjour à tout ce qui s’approche, cette fois. Je fomente le plan machiavélique de jouer avec les enfants des clients en espérant (nierk nierk) attirer les parents, sait-on jamais. Evidemment, je ne le fais pas. Parfois, quelqu’un vient lier conversation mais je dois être un très mauvais vendeur parce qu’ils n’achètent pas.

La vendeuse (je la connais, c’est une voisine et une amie) m’envoie un monsieur qui a lu Twilight et qui cherche un roman « qui ressemble ». J’essaye désespérément de lui trouver des points communs avec La Pucelle, sans pour autant mentir effrontément (ce bouquin n’a strictement rien à voir avec Twilight). Heureusement, sa compagne accroche et m’achète les deux. Elle ne lit pas de fantasy d’habitude mais les premières pages lui plaisent bien.

Victoire ! Un vrai client !

A peine remis de mes émotions, je m’apprête à replonger dans le sommeil, quand un couple plus âgé vient me voir. Ces gens-là ont lu l’article dans la presse et ils sont venus spécialement pour moi ! Ils achètent les deux tomes pour leurs petits enfants. Bon, ma petite femme vient aussi, m’achète le tome 2, quelques amis viennent étoffer les ventes. Tout cela n’est pas très brillant, mais vu le contexte, c’est honorable. J’en ai vendu 10. 

Les dédicaces suivantes, chers amis, sont moins intéressantes, parce qu’elles se sont divinement passées.

Celle de La Rochelle, où tous les gens qui m’ont fait sauter sur leurs genoux quand j’étais petits sont venus acheter leurs deux tomes (une bonne vingtaine de ventes)

Celle de la librairie du centre-ville, chez moi, surtout. J’y ai vendu plein de bouquins à des collègues, des amis de ma femme, des grenouilles de CoCyclics et même à de parfaits inconnus (jeunes, vieux, amateurs de fantasy ou non, pour eux, pour un ami, leurs enfants, un public très divers en fait) qui étaient là par hasard ou à la suite de l’article paru dans le journal. La commerçante d’en face en a même acheté un en me voyant discuter avec les gens ! C’est un bonheur, les mots me viennent facilement dans le stylo : les gens parlent beaucoup, chacun attend quelque chose de différent de ce roman (du rêve, de l’aventure, du dépaysement, de l’action, une héroïne…).

A certains moments, il y avait même deux ou trois personnes qui attendaient. Impressionnant, non ? Et quand il n’y avait personne, le libraire venait gentiment discuter avec moi – mais cela n’est pas arrivé souvent.

La meilleure, je la garde pour la fin… La soirée de lancement de La Pucelle à Paris ! Celle-là, je l’ai déjà racontée ici,  http://tintamare.blogspot.com/2010/10/le-dernier-article-..., pour ceux que cela intéresse.

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Un outil pour dynamiser l'intrigue : l'ironie dramatique

Sous ce nom un peu bizarre se cache une idée toute simple : pour dynamiser une histoire, dissimulez des choses à vos personnages. L’ironie dramatique consiste à donner au lecteur des informations qu’un ou plusieurs personnages ignorent et à regarder ces malheureux tâtonner plus ou moins près de la vérité.

Il recouvre des situations variées.

 

Exemple N°1 : un ou plusieurs personnages ignorent un fait que le lecteur, lui, connaît.

Tartempion frappe au 5 rue de la gare, il ignore que le professeur BoumBoum vient de piéger la maison à la dynamite et qu'elle est sur le point d’exploser. Personne ne vient lui ouvrir : Tartempion hésite, va-t-il essayer la porte de derrière ? Va-t-il rentrer chez lui ?

Si on ne sait rien de la bombe, on voit juste Tartempion hésiter sur le pas d’une porte close, ça n’a rien de passionnant... Et s'il finit vraiment par exploser, vous aurez l'impression d'avoir assisté à la scène en spectateur, sans ressentir beaucoup d'émotion pour le personnage.

 

Exemple N°2 : un personnage ignore un fait que le lecteur connaît, ET qu’un autre personnage connaît

Depuis dix ans, M Tartempion est secrètement amoureux de Mme BoumBoum, ce que le lecteur sait pertinemment. Or un jour, Mme BoumBoum sonne à sa porte, en larmes, et lui explique que son mari la trompe.

Tartempion rougit, pâlit, bafouille. Il souffre pour elle, mais ose croire à sa chance.

Si on ne sait rien de l’amour de M. Tartempion, la scène perd pas mal de sa tension, non ?

 

On pourrait décliner les exemples à l’infini sur ces deux modèles, l’idée étant toujours la même : le lecteur regarde un ou plusieurs personnages errer dans l'ignorance.

 

A quoi cela sert-il ? Eh bien, en principe, cela sert à créer un suspense, une attente, un espoir ou une crainte... Bref, cela donne de l’émotion au récit. Parfois aussi un certain plaisir intellectuel.

Comment l’exploiter ? L’ironie dramatique ne peut se conclure que de deux manières : soit le personnage n’apprend jamais rien du fait qui lui est caché, soit il l’apprend.

Les petits manuels de l'écrivain nous enseignent que la plupart du temps, il est préférable qu’il l’apprenne. La scène de cette découverte nous permettra de nous sentir proches de lui et de créer une forte émotion, c’est un scène de « paiement » de l’ironie dramatique.

Notez que de mon côté, je pense qu'il n’existe aucune règle en la matière, l’auteur fait ce qu’il veut. Mais se passer d’une scène de paiement, c’est se priver d'un moment fort : il faut donc avoir une bonne raison à cela.

Vous connaissiez déjà cette technique ? Fort bien. Maintenant, vous en connaîtrez aussi le nom…

 

Comment exploiter au mieux l’ironie dramatique ? Faut-il la préparer, la calculer, la provoquer intentionnellement ? Faut-il se laisser au contraire porter par son intrigue ? Je n’en sais rien, les p’tits loups, débrouillez-vous.

De mon côté, je n’ai jamais écrit intentionnellement une scène de ce genre, mais je m’aperçois que mes romans en sont quand même truffées, donc je pourrais dire que… hum hum, cet article ne sert strictement à rien ? Et pourtant non, car cette petite astuce m’a permis récemment de me rendre compte d’une erreur flagrante que j’avais commise. J’avais refusé à mon lecteur une scène de « paiement », c’est à dire qu’on ne voyait pas le personnage apprendre le "fait caché".

Je peux vous dire que ça gâchait une bonne partie du sel.

Savoir ce qui cloche, c’est déjà important, non ?

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