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28/11/2009

6) Que faut-il corriger ?

Quelques petits problèmes que l'on peut rencontrer.

 

1) les lecteurs ne sont pas d'accord entre eux.

Réponse : croisez les commentaires, voyez ce qui ressort le plus souvent et le plus fort. Si vous avez un doute, fermez les yeux, inspirez un grand coup et zou ! Choisissez ce qui vous plaît le mieux, à vous... mais n'oubliez pas d'être honnête avec vous-même !

2) ils vous suggèrent de revoir tout le texte trop profondément.

Réponse : si cet avis est isolé, ignorez-le. Attendez les autres commentaires et s'ils sont convergents, c'est que vos bêta-lecteurs ont raison alors décidez-vous : revoir un texte en profondeur, c'est possible ; d'autres que vous l'ont fait et ne le regrettent pas.

Vous pouvez aussi le mettre dans un tiroir et en écrire un autre. C'est souvent une bonne solution.

 3) votre bêta-lecteur veut constamment réécrire vos phrases.

Réponse : que le lecteur pointe des défauts ou repère des lourdeurs récurrentes, rien de plus normal, c'est son boulot. Mais vouloir changer le style d'un roman, c'est comme de vouloir planter des cocotiers au Pôle nord : ça ne marchera jamais.

Où se trouve la limite entre les deux ? C'est à vous de voir ; en général, vous le saurez. Si c'est bien le cas, alors dites-le lui ou ignorez ses remarques quand elles vont trop loin dans la réécriture.

4) il a pointé un vrai problème, mais vous n'arrivez pas à le corriger

Réponse : déplacer le changement à un autre endroit, une autre phrase, un autre chapitre, parfois, ça décoince le problème. Sinon, apprenez aussi à tailler dans le vif ou à écrire un nouveau passage et à l'insérer si c'est nécessaire. C'est difficile, mais on y arrive.

5) Vos bêta-lecteurs sont dithyrambiques. Ils ont des remarques à faire, mais ils adorent.

Hohoho, je vous ai bien eus, hein ? Ça, ce n'est pas un problème, c'est ce que l'auteur peut vivre de mieux dans sa vie d'auteur - mais le boulot n'est pas terminé pour autant.

Commentaires

Dit comme ça, tout à l'air facile ! ^^

Pour le point n°5, je ne peux que contredire : ça ne veut pas dire que le roman à de l'avenir. Tout ce que ça fait, c'est que l'auteur à la pression pour recommencer.
Dans un cas comme celui-ci, mon conseil est de savourer mais ne pas oublier les commentaires plus modérés. Sinon, on tombe de beaucoup plus haut.

Écrit par : NB | 28/11/2009

Il est évident que dans la phase de lecture/ correction, on doit avoir des moments difficiles à passer. Moralité, il faut faire la synthèse entre ce qu'ont pu évoquer les différents bêta-lecteurs, ne pas hésiter à réécrire, transformer les passages merdiques et après vogue la galère !

Misère le Goncourt, je n'y pense même pas, ça ne fait absolument pas partie de mes objectifs. Personnellement, chaque fois que j'ai voulu m'attaquer à lire un bouquin élu au prix Goncourt, je l'ai trouvé imbuvable. Mais ce n'est que mon avis ...

Écrit par : Dame Scoffield | 28/11/2009

Et zut, vous avez raison toutes les deux.

NB : je suis bien d'accord et j'édite pour que ce soit plus clair.

Dame Sco : bah, je ne suis pas très Goncourt moi non plus. Les livres primés me semblent perdus dans un autre monde...

Écrit par : Beorn | 28/11/2009

Sur le "3) votre bêta-lecteur veut constamment réécrire vos phrases."

Quand un bêta réécrit des phrases, c'est aussi pour permettre à l'auteur de se situer.
Entre l'image et son reflet dans le miroir.

Sentir l'idée autre, noter ce qui est compris, ce que l'on comprend dans la réécriture, et ajuster par rapport à ce que l'on voulait dire soi-même.

Trouver la voie du milieu, s'approcher un peu plus du lecteur, ou choisir de rester à sa place - parce que c'est ce que l'on souhaite - c'est avoir le choix.

On m'a toujours dit - dans ma scolarité - que j'avais une écriture lourde. (maladroit, lourd, mal dit, j'en ai bouffé des tonnes, et les notes qui vont avec)
Mais on ne m'a jamais montré ce qu'était une écriture légère, adroite ou bien dite... et là, comment comparer sans point de repère ?
On peut tourner mille ans autour du Pôle Nord sans jamais le trouver.
(Maladroit, mal dit, lourd... où est la boussole ? Si ce n'est dans l'exemple.)

Voir mon reflet dans les mots de l'autre, me permet d'ajuster ma propre image, et de comprendre ce que l'autre attend (ressent). ;-)

Certains auteurs refusent l'exemple, car ils sont persuadés qu'il y a une tentative d'imposer une formulation.

Or le bêta-lecteur n'est pas un éditeur, il n'impose rien, jamais. Il propose des choix, des pistes, des mots... pour trouver sa propre formulation.
Le seul qui a le pouvoir d'imposer les choses, c'est l'auteur.

A lui de tester, le goût et le son des mots, pour savoir si, sous sa langue, ça craque ou ça croque. Si tout colle par rapport à son texte, à son idée du texte.


Là, où je renuance les propos de Beorn, c'est qu'à souligner les lourdeurs ou les "défauts" d'un auteur, on modifie le style de l'autre (et son propre style au passage).

Il y a toujours un avant la bêta-lecture, et un après.

Prendre l'autre en compte, ça modifie obligatoirement le style.

Quand tu t'entraînes avec quelqu'un d'autre, ou quand tu joues avec lui, tu tombes toujours sur une sorte d'osmose entre les deux partenaires. Avec cette émulation qui permet le meilleur (on pourrait rajouter et le pire, mais dans le pire les joueurs cessent de jouer ensemble), donc qui permet le meilleur du jeu.

Bien sûr, on peut croire qu'il y a un maître et un élève. Mais là encore, devoir expliquer à l'autre - quand on est dans le rôle du maître - ça te renvoie au rôle d'élève, de celui qui doit apprendre pour mieux expliquer, qui doit s'assurer de ne pas dire de bêtise, qui doit "maîtriser", qui doit trouver l'astuce propre à éviter l'écueil.
Ou dire qu'il ne sait pas, mais qu'il va chercher.

Celui qui sait est plus élève que celui qui ne sait pas.

Un bêta-lecteur est là pour t'aider à progresser, pas à reculer.

Ce qui m'amène au point 4) et même au 5)

"4) il a pointé un vrai problème, mais vous n'arrivez pas à le corriger"

Si le bêta est écrivain, ou bon lecteur, demandez-lui comment lui aurait corrigé le problème.
D'une idée autre, on peut tirer une idée sienne. :-)

Quitte à échanger plusieurs courriers sur le sujet, jusqu'à tout explorer.


"5) Vos bêta-lecteurs sont dithyrambiques. Ils ont des remarques à faire, mais ils adorent.

Hohoho, je vous ai bien eus, hein ? Ça, ce n'est pas un problème, c'est ce que l'auteur peut vivre de mieux dans sa vie d'auteur - mais le boulot n'est pas terminé pour autant."


Malheureusement si, c'est un énorme problème.

Suppose un instant que tous tes bêta-lecteurs soient dithyrambiques, mais que tu ramasses refus sur refus par la suite. (le bêta-lecteur éditeur lui, l'est rarement dithyrambique, et même s'il l'est... il faudra que le bêta disparaisse pour laisser place au lecteur tout court ! :-)) )

Après plusieurs refus.
Qui est dans la merde ?
Quelle confiance peut-on accorder à ses bêta-lecteurs par la suite ?
Est-il temps ou non de changer de bêta-lecteurs dans ces conditions ?

C'est un énorme problème.

Toujours en sachant que le lecteur normal trouvera presque tout bien.
Le bêta-lecteur redira des choses.
Et l'éditeur sera beaucoup plus proche du refus que de l'acceptation.


En tant que bêta-lecteur, je ne suis jamais dithyrambique.
Je n'aime rien de plus ou de moins sur un texte. (surtout en bêta-lecture, sur un texte en devenir)
Je suis juste content quand il franchit avec succès l'étape de l'éditeur.
Mais j'attends le vrai moment : la rencontre avec le public.

L'épreuve de vérité, elle est là.
Et pas ailleurs.

Lorsque le lecteur qui ne te connaît pas applaudit, et en redemande, là tu sais vraiment.



Pour répondre à Dame Scoffield.

Oui, dans l'écriture, il y a des hauts et des bas.
Et quand on débute dans l'écriture, (ou dans l'écriture d'un texte) qu'on reçoit un retour tout barbouillé de rouge, on peut se dire : Ouh là, jamais je vais y arriver.

Sauf que le rouge disparaît vite.
Bien plus vite que si on écrivait seul.

Et si beaucoup d'auteurs écrivent à quatre mains, c'est pour profiter des qualités et des forces de chaque auteur, et des avantages de leurs forces cumulées.
Tout le monde est bon dans un domaine, deux auteurs sont bons dans deux domaines, voire plus.

Même si le bêta-lecteur n'est pas l'écrivain d'un livre, il y participe... et ne reste jamais longtemps juste un bêta-lecteur. A force de jouer au ping-pong ensemble, on en vient toujours à parler d'autre chose, ou même à se réconforter, à s'encourager. :-))


Qui a dit qu'un bêta-lecteur ne mettait pas un peu de pression ?
Peut-on décevoir, sciemment, son bêta-lecteur alors qu'il a investi lui aussi dans l'aventure écriture ?


En ce moment, Beorn explore le côté conflictuel avec le bêta-lecteur, la face rugueuse de l'iceberg.
Il en existe d'autres plus motivants, plus riches, quand on constate que oui ça marche ! :-)))
Et pas seulement au niveau de l'écriture.

On bêta-aider dans bien des domaines.

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 29/11/2009

On peut bêta-aider dans bien des domaines. :-)

Écrit par : Amibe_R Nard | 29/11/2009

Cher Amibe (bon ok elle était facile), tu nous as écrit un vrai roman dis donc !!!
Plus sérieusement, il est certain que le bêta-lecteur doit plus être considéré comme un collaborateur lié à la réussite d'un livre que comme un casse-pieds qui met du rouge partout rien que pour nous embêter, si j'ai bien compris tout ce que tu as voulu dire.
Petite question : dans le cadre d'une éventuelle collaboration avec toi, faut que je fournisse le stylo rouge ou t'en as en stock ??
Autre question : si tu bêta-aides dans d'autres domaines que ceux de la littérature, tu connais une recette de gâteau au choco sans gluten ?? Non je demande ça parce-qu'il me faudra ma dose d'euphorie quand j'aurai lu en long, en large et en travers toutes les corrections et avis que tu me soumettras ! J'ai pas fini de suer devant mon écran, mais je te préviens si tu es un bêta-lecteur persévérant qui tient son rôle à coeur, moi je ne lâche pas facilement le morceau non plus, faudra que tu sois convaincant !!
Bon aller avoue les aveux et donne moi le titre du dernier bouquin que tu as écrit que je sâche à qui j'ai affaire !!! héhéhé !!!

Bonne soirée à toi.
Dame Sco'

Écrit par : Dame Scoffield | 29/11/2009

Tonton Beorn continue sur sa lancée du mois de novembre... ;)
Pourvu que ça dure ! :D

Écrit par : Max Katarn | 29/11/2009

"Cher Amibe", oui, oui, on peut m'appeler ainsi.

J'ai rajouté, avec le temps R_Nard, parce que, visiblement, ça choquait pas mal. Mais bon, j'aimais bien l'Amibe. L'ami Be ! Meeeuuuh ! :-))

Le stylo rouge, c'est celui de Word, inépuisable.
Je ne travaille aucun texte par papier.
D'abord, j'ai une écriture horrible en filigranes de mouches.
Ensuite je ne répercute pas tout ce que je mets sur du papier, parce que c'est trop long. ;-)


Hum, pour la recette, j'en ai une.
Elle s'appelle tablette de chocolat... Gâteau ?
Mais pourquoi un gâteau, à part servir d'enrobage au principal ! Direct à l'essentiel !!! Toujours avec le chocolat. :o)))

Comme je te sens néanmoins inquiète, voici des recettes sans gluten :

http://www.linternaute.com/femmes/cuisine/recette/309563/1280796678/gateau-au-chocolat-sans-gluten.shtml

Pas de photos sur celle-là, voici mieux :

http://www.cfaitmaison.com/sansgluten/gateaussg.html

Maintenant, tu n'auras plus d'excuses ! ;-)


Pour l'écriture, même si je ponds des réponses romans-feuilletons, je n'ai rien publié en livres.
A peine en nouvelles, de SFF.

Pour le reste, il faudrait que je décompte les bêta-lectures. Une vingtaine de romans, et quelque chose comme 400-500 nouvelles sur un atelier d'écriture virtuel et ailleurs.
Même si ça ne veut pas dire grand chose au bout du compte, surtout pour les nouvelles.
Entre nouvelle courte et nouvelle longue, l'horizon est large.

Après, tout dépend des auteurs. Certains n'aiment pas ma façon de pratiquer, et je préfère qu'ils me le disent (question gain de temps mutuel).
Reste, qu'en général, ils se taisent parce que je bêta-lis multi-polaires avec chasse aux coquilles. :-) Mais c'est mieux de m'indiquer ce que l'on souhaite au début. (j'essaie d'éviter le dispersion et de maîtriser mon lutin.)


Si tu veux savoir à qui tu as affaires. Sache-le, je suis très méchant, avec de très grandes dents. J'ai toujours raison (ça, c'est ma maman qui me le disait)... et je me trompe aussi beaucoup (et là, j'ai encore raison ! ;-)) ).

Comme l'auteur choisit et décide, c'est son problème au bout du compte. :-)

Perso, je m'estime au même niveau que le correcteur orthographique : je souligne. Avec du temps, j'explique... ce que "je" ressens.
Et, le lendemain, je pourrai dire tout autre chose. Idem sur une V2, V3, V4. Ou maintenir une impression sur un seul mot (où je serai le seul à buter, à jamais)

Je souligne, c'est tout.

Le reste appartient à l'auteur.
C'est mon contrat de bêta-lecture.

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 30/11/2009

Max : merci m'sieur ! Et il me reste encore un septième point...

Amibe et Dame Sco : dites, les deux qui discutent dans le fond, je vous ai repérés... :o)

Amibe : la plupart des bêta-lecteurs ne conseillent pas la reformulation. Ce n'est pas tant pour "ne pas influencer le style" de l'auteur puisque -tu as raison sur ce point- la bêta-lecture influence le style, de toute façon.
C'est plutôt parce que l'auteur digne de ce nom va trouver sa propre solution, et que neuf fois sur dix, elle sera meilleure. Elle s'intégrera mieux à son texte.

Maintenant, suggérer un mot, proposer une tournure de temps en temps, illustrer son propos d'un exemple, ce n'est pas interdit non plus.

Quant aux bêta lecteur dityrambiques... Eh bien non, une fois qu'ils auront fait leur dithyrambe, le roman ne sera peut-être pas publié... Mais ça ne veut rien dire : si les bons romans étaient tous publiés, ça se saurait. :o)

Écrit par : Beorn | 30/11/2009

Mais Tonton, on t'écoute, enfin plutôt on te lit, notre cher Amibe et moi ne faisons que rebondir sur ce que tu as écrit ...
Alors comment je m'en sors pour éviter la punition ??!! Bon Ok peut mieux faire mais il est 22h30 et je commence à fatiguer ! hum...


Cher Amibe, je crois qu'on ne va pas tarder à se faire engueuler parce-que a priori on a l'air de squatter le blog de Beorn pour papoter.
Oh et puis après tout c'est ta faute, t'as qu'à avoir un blog pour discuter littérature nah !

Merci pour les recettes de gateaux, et j'avoue les aveux, je suis fan de chocolat surtout noir aux noix de pécan ... Un conseil : prévois la cargaison avec du thé au citron en accompagnement parce-que le café, un c'est bon mais plus ça énerve et après tu vas me rajouter des corrections en trop !
Synthétisons donc ton contrat de bêta-lecture :
- tu soulignes les fautes d'orthographe mais n'écris pas à cause des pattes de mouche (en plus de vouloir toujours avoir raison et de vouloir mordre les auteurs en devenir, l'a tous les défauts de la terre ce garçon c'est pas possible ... héhéhé !!),
- tu proposes éventuellement des remèdes aux coinçages dans les tournures de phrases et pointes les incohérences,
- enfin tu donnes ton ressenti en option mais c'est comme la carte d'un resto ... ça peut être modifié tous les jours ...
Eh bein avec ça je suis pas sortie de l'auberge tiens !
Ce qui m'intrigue dans tout ça, c'est que tu n'aies pas encore tenté de faire un bon bouquin que tu voudrais faire publier.


Dis donc Beorn, c'est quoi ton contrat de bêta-lecteur à toi ??!! Faut que je compare les options avant de me faire plumer :)

Écrit par : Dame Scoffield | 30/11/2009

Pour ma part, une petite phrase ou un petit paragraphe réécrit ça ne me dérange pas... tant que ça ne change pas le style...

Mais bon, j'ai 3 bêtas en qui j'ai entièrement confiance, dont un avec lequel j'ai co-écrit, ça aide sans doute à tolérer ces "intrusions".

Écrit par : Max Katarn | 01/12/2009

@ Beorn

Oui et non.
Oui, sans reformuler, c'est possible... mais comment doit-on formuler que la phrase est mal dite ? L'endroit où elle pêche ?
Et ce que l'on ne comprend pas.

Ok, on peut refuser de comprendre. Je pratique aussi :-)

Mais non aussi.
J'ai vu des auteurs saccager une phrase, un paragraphe lorsqu'il suffisait de changer un seul mot, ou de choisir un ordre entre les lignes, d'éliminer un peu.

J'en ai vu aussi partir sur un "à dégrossir" qui a effectivement dégrossi, emportant l'os avec le gras.

Certes, c'était la solution de l'auteur. Mais je me méfie lourdement des conseils vagues lorsqu'il est possible de travailler au scalpel ou à l'aiguille d'acupuncteur.
Tous les auteurs n'ont pas assez de retenue devant un texte barbouillé de rouge... et utilise la manœuvre de l'évitement : devant trop de rouge, je zappe... tout ! ou je râpe tout ! :o)))

Lorsqu'il s'agit de travailler par couches.
De savoir à quel moment on atteint le muscle, puis l'os du texte.

Certes la suggestion est envahissante, presque intrusive, cependant elle permet d'éviter le coup de râpe en trop. Le gros trou dans la feuille de l'histoire.

C'est pourquoi je défends l'idée de la reformulation.
Pas tout le temps, pas partout, et pas sur du long... juste pour montrer un truc.
Faire sentir.

Sans louper l'idée suivante : une reformulation bien faite, c'est preuve que tu colles au texte. (Max Katarn introduit la notion d'écriture à 4 mains, et je trouve l'analogie très juste. Un bon texte à 4 mains, tu ne vois pas les différences d'écriture, et les différences d'auteurs. Sinon, ça explose ! Comme un gros raccord plein de bave. :o) )

C'est aussi un jeu avec les mêmes mots, avec un style qui n'est pas le tien.
Et si ça ne marche l'auteur le note tout de suite : JAMAIS je ne dirai ça de cette façon !!!
Quand tu t'approches, il peut aussi dire : oui, c'est presque ce que j'aurais dit, mais de cette façon... et donc il trouve sa solution sans aller chercher une autre formulation plus destructive, lorsque le besoin ne s'en ressent pas.
L'étape ultime, face à une reformulation, c'est de récupérer ce qui plaît et, soit de se l'approprier pour le mixer à sa façon, soit de trouver sa propre voie. Dans les deux cas, on trouve sa propre voie.

On peut dire, oui, non, peut-être.
On a trois choix.

Face à une formulation vague, on se retrouve tout seul.
Fais mieux, ça n'a pas de sens, si tu n'as pas d'exemple contre lequel te mesurer.
Tu ne peux pas dire, je fais mieux les doigts dans le nez, ni dire : ok, c'est pas ça, mais c'est à moi !

Voilà pourquoi j'aime bien que mes bêta-lecteurs s'emparent de mes mots et me les resservent. J'aime avoir le choix et sentir l'investissement de l'autre, dans ce qu'il essaye de m'approcher (dans l'intimité du mot ?)

Mais peut-être y faut-il un esprit caméléon.

Peut-être aussi que cela effraie l'auteur. Surtout lorsqu'il se croit 100 % original.
Le problème, c'est qu'il oublie, ici, la phase publication.
L'éditeur va entrer dans ses mots et lui proposer d'autres formulations, qu'il pense mieux coller à son public.
Lui, n'a pas le temps de dire mal dit, lourd, à revoir. S'il a 250 pages à offrir, il y aura 250 pages, point barre. Et s'il propose certaines formulations, certains raccourcis, il s'attend à ce qu'une bonne part soit acceptée. S'il accepte le texte, le bébé va aussi lui appartenir.

Je me souviens d'un ami, que je bêta-lis, et qui ergote pas mal sur mes propositions, pour trouver sa propre formulation. (et j'adore ça, parce que je dois affiner ma suggestion, voire préciser pourquoi je pense que tel mot convient mieux - avec toujours en jeu : à mon avis. Bref, ça m'oblige à gamberger pas mal, et à aller fouiller les racines des mots, à comprendre et réapprendre - parfois - leur vrai sens. Et s'il maintient son mot, ou sa formulation, envers et contre tout mes avis, j'apprends à reconnaître son style !)

Donc, pour en revenir à l'histoire, cet ami, habitué à nos échanges, a agi de la même façon avec une éditrice d'anthologie. Et il a failli se retrouver avec son texte en travers des gencives, alors qu'il était prévu dans l'anthologie.
Malgré tout, ça c'est bien fini, puisqu'il a expliqué la façon dont il travaillait avec ses bêta-lecteurs... mais l'éditrice s'était sentie rejetée (et elle craignait un auteur chiant à la clef). Là, il a frôlé la ligne rouge, avec carton rouge = par ici la sortie, et tant pis pour les conséquences.

Voilà pourquoi, l'exemple est aussi un test.
Publier, c'est parfois, souvent faire des compromis, tout dépend de la souplesse que l'on rencontre en face. Et de la sienne propre. :-))


Et comme Dame Scoffield le clame :
Oui, c'est vrai, ça Beorn : "c'est quoi ton contrat de bêta-lecteur à toi ??!!

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard (qui est encore bien bavard, mais ton blog s'y prête)

Écrit par : Amibe_R Nard | 01/12/2009

Cher Amibe t'as encore fait un roman ! Tu sais vendre tes compétences, t'es commercial au moins dans la vraie vie ??!!

Alors Beorn, tu me rédiges un contrat de 10 pages en trois exemplaires, va falloir que je le montre à mon avocat pour que ce soit si long ??!!

Écrit par : Dame Scoffield | 02/12/2009

@Dame Scoffield.

Heu, non. Pas commercial... je suis très mauvais vendeur. :-)

Mais je cherche, je cherche. :-)
l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 03/12/2009

Cher Amibe,

Si t'es pas commercial, t'as loupé ta vocation d'avocat parce-que tu sais argumenter, c'est déjà ça !

Bonne journée à toi.
Sco'.

Écrit par : Dame Scoffield | 04/12/2009

Pas de contrat, Dame Sco : l'inspiration a besoin de liberté pour s'épanouir (hum hum, je suis crédible, là ?)

Écrit par : Beorn | 20/12/2009

Ouais bof ...

Écrit par : Dame Scoffield | 20/12/2009

Comme d'habitude Beorn, tes conseils et tes impressions sonnent très justes... surtout concernant la frontière en ce qui relève de l'auteur et du correcteur, pour les personnes ayant des égos bien gonflés, corriger peut devenir une sorte de pseudo pouvoir qui se retourne contre l'auteur. La confiance, comme dit Max, est essentielle :)

Écrit par : Samantha | 29/12/2009

Absolument, Sam !
Excuse-moi pour le retard dans les réponses, mais oui, absolument : le correcteur apporte ses idées, c'est vrai, mais son caractère et ses défauts aussi...
Dans ce qu'il dit, il faut prendre ce qui nous semble bon pour le texte et pour le reste, il faut apprendre à se faire confiance.

Écrit par : Beorn | 19/01/2010

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