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Rechercher : point de vue

Le conflit intérieur

Je vous livre ici telles quelles les réflexions de l'Amibe R Nard, commentaire laissé sur ce blog et plein de bon sens :

Un personnage sans conflit intérieur est un personnage mort, qui gît comme un poisson crevé.
Un personnage sans but clair est trop nébuleux pour être intéressant... mais si le but est trop clair, alors le lecteur va s'ennuyer parce qu'il connaît déjà la fin.
Et quand un personnage vise un but, qu'il n'arrive pas à l'atteindre, ses sentiments intérieurs changent : le conflit se tend, jusqu'à la rupture !!!

Seul le conflit entretient le feu bouillonnant sur la marmite de l'histoire.

Il faut que le personnage soit en conflit permanent - même s'il peut marquer des pauses, afin de ne pas rebondir partout ;-))), ou au moins porteur de conflit.

Vont-ils réussir la mission ?
Vont-ils s'en sortir ?
Vont-ils échapper au Balrog et aux armées de Sauron ?

Vous le saurez en lisant : Sauron et les petites poupées Balrog. Le retour de l'ombre ! :-)

Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard

Il a raison, évidemment, le conflit en général est le moteur du roman, et le conflit intérieur en particulier est le moteur du personnage.

Prenez quelques personnages connus au hasard et vous l'aurez, votre conflit intérieur. 

 1) Dans la guerre des étoiles, qui sont les personnages les plus charismatiques ?

Darth Vador (quelqu'un voit-il le conflit intérieur ? Non ?)

Han Solo (conflit : gagner de l'argent ou sauver ses amis, rester un contrebandier libre comme l'air ou épouser Leilla et devenir un héros de la rébellion ?)

 2) Chez Tolkien :

Bilbo : rester au chaud dans son terrier ou devenir un aventurier ? Rester à l'écart du groupe comme un paria ou en prendre la tête ? Trahir ses amis pour éviter une guerre ou leur rester fidèle même quand ils se trompent ?

Frodon (c'est simple) : se laisser dévorer par la fascination de l'anneau ou le détruire ?

Gandalf en a plusieurs : Assumer le rôle d'oiseau de mauvais augure chez les humains ou céder à la tentation du pouvoir comme l'a fait Saroumane ? Se saisir de l'anneau pour lutter contre Sauron ou envoyer Frodon le détruire ? Abandonner la lutte quand tout semble perdu ou continuer malgré tout à espérer l'impossible ?

 3) Dans l'Odyssée (eh oui, Homère est quand même le premier de tous les romanciers...) Ulysse veut-il rentrer retrouver Pénélope ou préfère-t-il découvrir le monde ? Et accessoirement forniquer avec de superbes femmes ?

 

Le conflit est nécessaire, il traverse les personnages. Cela dit, vous n'avez pas besoin de le torturer non plus à chaque page sur des questions existentielles. Il faut juste qu'il existe, qu'il soit relativement clair (il peut y en avoir plusieurs), comme un fil rouge qui peut expliquer chacune de ses actions et de ses contradictions.

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Comment faire aimer votre personnage / Partie I

Attention, je n'ai pas de recettes miracles, je ne vais donner que quelques trucs, histoire de faire tourner les méninges.

Le personnage porte le récit ? Il incarne les grands enjeux de l'intrigue ? Il est traversé par des conflits inérieurs ? Il est porteur de conflits entre les autres personnages ? Bien. Maintenant, il faut soigner les détails.

Un personnage trop terne, trop timoré, antipathique, neutre, risquera de vous fabriquer un roman à la Flaubert (certains aiment, peut-être ? Moi non !) : un instrument utile pour révéler des choses autour de lui, mais pas quelqu'un d'attachant. Pour attirer la sympathie, il doit sortir du rang d'une manière ou d'une autre, même s'il est humble, médiocre ou maladroit, il doit y avoir quelque chose de rare en lui.

Je vais prendre volontairement des exemples de personnages archi-connus, mais ils ne doivent pas faire oublier l'infinie diversité des situations.

 

Les personnages peuvent évidemment réunir PLUSIEURS de ces traits à la fois, aucun ne peut les réunir TOUS, et ils n'ont pas forcément besoin d'en avoir trop.

Mais si jamais vous vous demandez s'il ne manque pas un peu d'empathie à votre personnage, si vous le trouvez trop « instrument » et pas assez « être humain », je vous conseille de piocher dans ces idées, elles feront peut-être votre bonheur.

(Par ailleurs, je n'ai sûrement pas fait le tour de la question, si certains ont des grains de sels à ajouter en commentaire, n'hésitez pas)

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Comment faire aimer votre personnage / Partie II

Les « trucs » qui tiennent à la technique d'écriture

a) Se mettre directement dans sa tête avec une narration à la première personne. Malheureusement, il existe aussi de multiples inconvénients (impossibilité de décrire ce qui n'est pas sous ses yeux ou de parler de choses qu'il ne connaît pas, subordination du style au caractère du personnage etc.).

b) Dans les dialogues, essayer lui donner une âme, de la verve : le rendre surprenant (pas trop non plus, il est difficile de s'identifier longtemps à quelqu'un de trop « typé »).

Exemple type : Han Solo.

c) Dans sa description, trouver les mots, les détails, les images qui font vrai.

Exemple type : Grand-Pas dans l'auberge du Poney Fringuant.

d) Lui donner un passé, dans un flash-back, dans une anecdote racontée par un autre personnage, dans une coupure de journaux ou dans les pensées du personnage lui-même... Pas forcément raconter toute sa vie, lever un petit bout du voile peut suffire. Peu importe la technique et peu importe la longueur, mais faire en sorte qu'il acquière une existence en dehors de l'intrigue immédiate qui nous occupe, cette nouvelle dimension lui donnera de la profondeur.

Exemple type : Dans Réservoir Dogs, le flic infiltré, pour se faire accepter de ses compagnons gangsters, leur raconte une fausse anecdote : comment, pendant qu'il était dans des toilettes publiques avec un gros paquet de drogue sur lui, une demi-douzaine de flics se sont installés devant sa porte avant de se mettre à se dire des blagues entre eux. Le fait de raconter cette anecdote lui permet de "créer" son personnage de gangsters aux yeux des autres, et ça marche.

 

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30/05/2009 | Lien permanent

Comment faire aimer votre personnage / Partie III

Les « trucs » qui tiennent au personnage lui-même :

a) Il est trop fort !

La force, ça peut être du muscle, la précision d'un tireur d'élite, mais aussi de la ruse, de la répartie, de l'habileté au pilotage, une séduction incroyable ou n'importe quoi, tant que ça lui fait remporter la victoire sur ses adversaires...

Exemple type : Superman.

Ne rigolez pas, ce n'est peut-être pas suffisant, mais c'est important pour la plupart des personnages. Les exemples sont innombrables.

b) Il a une compétence à lui, très rare, voire unique : une capacité paranormale, un domaine d'excellence dans une compétence très pointue.

Exemple type : Bilbo-le-hobbit et son anneau magique qui rend invisible.

c) Un mystère. Un passé nébuleux, un geste ou une parole qui suggère un non-dit, une langue qu'il ne devrait pas connaître, une prophétie qui parle de lui, etc.

Exemple type : XIII, la BD. Mais il y en a des tas d'autres...

d) De la surprise : à un moment donné, lui donner un vrai choix et voir qu'il prend son destin en main en choisissant une option inattendue. Ça lui donne de la personnalité, le lecteur le respectera plus.

Exemple type : Ulysse disant « non » à Calypso qui lui propose, afin de la garder auprès d'elle, de lui offrir l'immortalité.

e) Il a des défauts.

Un personnage maladroit, qui s'emmêle les pinceaux, ça fait sourire, ça nous le rend sympathique. Un personnage capable d'erreurs et de faiblesse paraîtra toujours plus réaliste et plus humain (vous en connaissez, vous, des gens parfaits ?) et en plus, ça lui permettra de lui donner un défi : les surmonter.

Exemple type : Spiderman (ou plutôt Peter Parker)

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31/05/2009 | Lien permanent

Comment faire aimer votre personnage / Partie IV

Les « trucs » qui tiennent à ses relations avec autrui :

a) C'est une victime, il s'en prend plein les mirettes à chaque page, un vrai martyr. Je sais, c'est un peu éculé et personnellement, ça m'agace un peu à force, mais il faut reconnaître que ça marche bien.

Exemple type : Fitz Chevalerie (l'Assassin Royal), mais les exemples ne manquent pas.

b) Il aime quelqu'un, ça peut être de l'amour avec un grand A, ça peut être de l'amitié, de l'admiration, un idéal, un groupe, un animal, un fils, un maître, une vallée ou je ne sais quoi, mais c'est de l'amour. Savoir que ce personnage peut aimer, voilà qui lui donne à la fois de la force et de la faiblesse (il est vulnérable, humain, il est capable d'une belle chose).

Exemple type : Jaime Lannister (Le trône de fer), amoureux de sa sœur, c'est la cause de tous ses malheurs et c'est pourtant ce qu'il y a de plus touchant en lui.

c) Les autres personnages parlent de lui. Amis, ennemis, parents, disciples ou professeurs... Pas tout le temps, pas tous peut-être, mais ils ne l'ignorent pas. Ce que pensent de lui les autres personnages va nécessairement influencer le lecteur, en bien, en mal, peu importe : l'important, c'est que l'on s'intéresse à lui.

Exemple type : Harry Potter.

d) Il est aimé par quelqu'un. Quelqu'un qui est capable de faire voir au lecteur en quoi il est si intéressant. Et puis, qui n'aime pas être aimé ? Par identification, en général, on préfère les personnages qui sont aimés...

Exemple type : euh, Léo, mon personnage de « Le jour où... » ?

e) Ses relations avec son auteur. Malgré ses défauts, ses échecs éventuels, est-ce que vous aimez votre personnage ? Est-ce que vous pensez à lui avec tendresse ?

Si la réponse est non, il y a fort à parier que les lecteurs auront la même réaction que vous.

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La perte en ligne

Aujourd'hui, un nouveau concept de Tonton Beorn : la perte en ligne.

Ceux qui ouvrent de grands yeux et qui se grattent la tête risquent d'être déçus : je parle d'un phénomène bien connu des auteurs.

Vous parlez en page 4 de la cousine Jeannette qui a un bracelet rouge, et quand en page 345, vous dites qu'on a retrouvé un bracelet rouge au bord de l'étang, le lecteur est censé faire TILT : "le bracelet rouge de la cousine Jeannette !". Et patatra, ce crétin-là ne fait absolument pas tilt, pire, en vous bêta-lisant, il vous écrit en commentaire en page 366 "mais c'est quiiii, cette Jeanneeeette ?".

Et puis attention ! Dans l'autre sens, quand vous lui donnez trop d'indices, quand en page 15 le fameux bracelet tombe dans sa soupe en faisant un gros "splach", quand elle se fait piquer à la caisse de chez Eurodif en page 19 avec trois bracelets rouges dans son sac à main et quand, finalement, elle vomit six bracelets rouges en page 23... Il trouve le toupet de vous dire que vous êtes lourd ! Il faudrait savoir, quand même !

Eh bien, "savoir", c'est précisément l'objet de cette note.

Vous voulez que le lecteur retienne ce que vous lui dites, mais vous ne voulez pas que ça fasse téléphoné, vous voulez qu'il comprenne, mais vous voulez quand même arriver à le surprendre, dites, vous ne seriez pas un peu contradictoire ?

Alors d'abord, ami(e) auteur, sache que le lecteur ne retient que 50% de ce que tu lui dis. Le reste, c'est ce que j'appelle la "perte en ligne", ou, pour les poètes "la part des anges". Si tu veux qu'il retienne un élément important pour la suite, il va falloir l'introduire discrètement mais fermement.

Prenons un quelconque indice au moment T (un bracelet rouge, au hasard) et une scène au moment T+1 où l'indice a une importance majeure et où le lecteur doit faire "tilt".

1) Les lecteurs ne retiennent jamais les mêmes choses, ils sont tous différents, vous allez donc devoir composer avec un "lecteur moyen". Vous n'avez pas idée du peu de choses que ce lecteur moyen va retenir de votre roman. Non seulement six mois plus tard (euh, qui c'est déjà, Tom ? Ah, c'est ton héros ?) mais, et c'est ce qui nous occupe, en cours de lecture.

Evidemment, il y aura toujours des plus malins pour vous dire que c'est lourd et des moins malins qui vous diront qu'ils n'ont rien compris, mais ça, c'est inévitable, tâchez de savoir si ce sont des exceptions ou si c'est un problème dans votre texte.

2) Il y a des passages où le lecteur moyen ne lit qu'à moitié, en survolant : ce sont les passages sans intensité dramatique particulière. Pas de conflit à l'horizon, simple description, discussion apaisée, souvenirs, moments de calme et de repos. Ces passages-là sont nécessaires, mais le lecteur ne retient pas ce qui s'y passe. On ne peut pas lui en vouloir : on se souvient toujours mieux du jour où on a versé le café sur son pantalon que du jour où on se l'est tranquillement versé dans l'estomac.

Dans ces passages à faible intensité dramatique, les informations distillées ont peu de chance d'être retenues. Vous pouvez en inclure, bien sûr, mais soyez conscient que ça ne suffira sûrement pas. Ce seront juste des "pré-indices", vous devrez sûrement y revenir.

3) Il y a des passages où le lecteur est très attentif : un conflit éclate, une tension monte, on attend le moindre signe d'explosion. Chaque phrase est lue avec passion et reste gravée dans sa mémoire. C'est un bon endroit pour placer un indice important pour la suite. Problème : souvent, dans ces moments-là, on manque de place, on ne veut pas ruiner l'ambiance.

4) Pour éviter l'effet de "redite", votre indice ne doit surtout pas avoir une grande importance dans la scène où il est annoncé. Ou alors, il doit servir à totalement autre chose, et en le retrouvant par la suite, le lecteur doit pouvoir se dire "ah oui, le machin qu'on avait vu à la scène T".

5) Plus T et T+1 sont éloignés dans le temps, plus la perte en ligne est importante. C'est une évidence, mais il faut le rappeler. Et ici le temps ne se compte pas en temps du récit (peu importe que le personnage ait vécu deux secondes ou cinquante ans entre les deux) mais en temps de lecture. Et il faut encore tenir compte de ce qui s'est passé : ce temps paraîtra plus long s'il s'est passé des scènes de forte intensité dramatique entretemps.

Pour ceux qui aiment les math, il y a des équations qui se perdent...

Pour les autres, gardez bien ces 50% en mémoire. Ne faites pas trop confiance au lecteur, n'imaginez pas que vos clins d'oeil vont suffire à tout lui faire comprendre. Ne soyez surtout pas lourd, mais n'hésitez pas à corriger votre message de cette "perte en ligne".

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L'important, ce n'est pas le roman, c'est le romancier

 -Monsieur Beorn, le monde entier s'accorde à dire que votre dernier roman est absolument génial. Quel est votre secret ?

-Tu crois quand même pas que je vais le dire à tout le monde, eh, macaque !

-Euh, mais n'avez-vous pas un ou deux conseils à donner aux débutants qui vous adulent ?

-Un ou deux conseils ? Moui. Je ferai peut-être un blog un de ces jours.

-Ce roman, c'est l'aboutissement de votre carrière, c'est votre grand-œuvre, n'est-ce pas ?

-L'aboutissement de ma carrière, c'est quand je serai mort. Ce roman, c'est juste le dernier avant le suivant. L'important, c'est pas le roman : c'est moi.

-Je vous demande pardon ?

-Quand tu as du pain pour dîner, et que c'est une bonne baguette chaude, croquante, avec un bon goût de pain, pas un de ces pâtons surgelés avec la moitié de la croûte qui part en miettes dès qu'elle voit un couteau... Tu es content ?

-Certes, mais euh... Quel rapport avec euh...

-Alors tu te plantes. Pour ton dîner, tu auras du bon pain, tant mieux pour toi. Mais ce qui compte, c'est d'avoir la bonne boulangerie à côté de chez toi.

-Voudriez-vous par hasard, au moyen d'une subtile métaphore, nous indiquer que le boulanger est plus important que le pain ? Et par là même, que l'auteur est plus important que le roman ?

-Ben voilà, ça finit par rentrer dans la caboche, on dirait.

-Dois-je comprendre que vous encouragez le laxisme, que vous restez dans l'attente d'un hypothétique chef-d'œuvre, sans vous consacrer pleinement à votre tâche présente ?

-Répète un peu pour voir ? C'est mon poing dans la cheutron que tu veux ? Si tu écris un roman, tu le fais bien. Basta. Tu te renseignes, tu te relis, tu t'accroches, tu y mets tes tripes. Tu vas jusqu'au bout même si tu dois avancer sur les dents, et tu te fais relire, et tu te corriges. Dix fois, vingt fois. Le temps pour pondre un roman, il se compte en mois au minimum, et plutôt en années en général. Si tu comprends pas ça, t'arriveras jamais à rien, p'tit gars. Mais tout ce trinlinlin, ça fait partie de l'apprentissage, celui pour devenir un bon romancier : on n'apprend jamais rien les mains dans les poches. Seulement si tu te plantes sur ce roman, y'a pas le feu au lac. Il faut savoir tourner la page, tu en feras d'autres et des meilleurs.

-C'est donc un état d'esprit que vous préconisez, une manière d'accepter plus facilement un éventuel échec pour...

-Nan. C'est aussi une façon de travailler : il y a des auteurs qui se tuent à faire du sur-place au-dessus du même roman pendant vingt ans de leur vie. Bon, parfois, ça peut leur réussir, je dis pas. Mais le plus souvent, les débutants qui s'acharnent sur un roman ont tort. Le premier roman est rarement bon, il est souvent taillé de travers, en général, en arrivant au bout, on s'aperçoit qu'on a changé de style et qu'on s'est amélioré. Ou alors, on n'arrive jamais au bout parce qu'on n'en peut plus de cet univers et de ces personnages. Parfois, il vaut mieux carrément le réécrire entièrement. Parfois, il faut laisser tomber et passer à un autre projet. Moi il y a quelques années, j'ai écrit au moins deux romans juste pour m'entraîner, pour apprendre à être bon. Je ne les ai jamais montrés à personne : avant même de les écrire, je savais qu'ils n'auraient pas le niveau. Mais aujourd'hui, quand je suis devant mon écran, ils sont là, dans ma tête, dans ma façon d'écrire, ils m'ont appris et ils m'aident.

-Vous préconisez donc aux débutants d'écrire des romans pour rien ??

-Mais non, tout le monde n'est pas obligé de faire comme moi. Seulement, il faut voir les choses sur un long terme, sur des années et des années, sur une vie entière. Toujours penser à améliorer sa compétence, à ce qu'on doit apprendre, à ce qu'on doit lire, à nos faiblesses à travailler : le truc pour un écrire un bon roman, c'est de devenir un bon romancier. Si t'as compris ça, mon lapin, alors t'as tout compris.

(vous en conviendrez comme moi, ce Beorn est un rustre)

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3) Comment encaisser les remarques négatives ?

Il n'y a pas de remède connu, la critique négative fait toujours l'effet d'un coup de poing dans les gencives. Enfin, c'est l'effet que ça me fait à moi en tout cas.

Seulement, il faut apprendre à serrer les dents et à dire merci en plus, parce que le coup de poing, il vous aide à progresser, et, souvenez vous du 1) : progresser, c'est bien votre but.

Non ? Ce n'était pas vraiment votre but ? Ben alors, qu'est-ce que vous faites encore ici, je vous avais dit ne pas lire la suite ? Essayez plutôt la broderie !

 

NB après le commentaire de Dame Sco sur le 1) :  une fois qu'on a encaissé le coup de poing, on s'aperçoit qu'améliorer son style et en discuter avec un lecteur passionné qui connaît à fond votre texte, c'est aussi un grand bonheur. On attend ses mails avec une impatience d'ado à son premier rendez-vous amoureux, on lit ses avis comme l'augure d'un oracle, on a presque envie de le corrompre... Enfin en tout cas, il n'y a pas que de la souffrance : de l'excitation, de la joie, et souvent un(e) ami(e) de plus à la fin de la correction.

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4) Que répondre à son bêta-lecteur ?

Que répondre à son bêta lecteur ?

1) D'abord merci. Je l'ai déjà dit, mais bêta-lire, c'est beaucoup de travail, alors n'oubliez pas le "merci" même si vous avez mal aux gencives.

Toute personne qui vous fait la MOINDRE remarque sincère est un ami.

 2) Répondez toujours quelque chose. Personnellement, si je commence à bêta-lire un texte et que je n'ai aucune réponse, j'arrête tout de suite : je me demande ce qui se passe. Le bêta-lecteur qui travaille à l'aveuglette risque de donner des coups de bistouris là où il ne faudrait pas. Vous pouvez parler du travail que vous avez accompli d'après ses remarques, répondre à ses interrogations, lui poser des questions sur des passages qui vous posent problème... bref : répondez toujours. Le bêta-lecteur n'est pas un distributeur automatique : il a besoin de savoir à qui il a affaire. C'est dans l'échange qu'on fait les meilleures bêta.

 3) Digérez-le. Faites une première petite réponse polie en forme d'accusé de réception et réfléchissez avant de répondre autre chose. Laissez passer un peu de temps, un jour ou une semaine selon votre caractère. Relisez votre texte et essayez de tenir compte de ses commentaires. Là, vous aurez sûrement des questions ou des commentaires à faire.

 4) Encouragez-le, félicitez-le quand il a débusqué une faiblesse que vous allez pouvoir corriger. Il le mérite mille fois

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5) Trois attitudes à ne pas avoir

1) Chaque remarque négative vous blesse, vous démoralise et vous décourage.

Attitude à adopter : Répéter vingt fois devant sa glace « Je suis un auteur, c'est ma nature, je crois en moi. »

2) A chaque bêta-lecture, vous vous affolez et vous chamboulez tout votre texte façon girouette, en fonction du dernier qui a parlé.

Attitude à adopter : répéter vingt fois devant sa glace « C'est mon texte, c'est moi le chef. »

3) Vous êtes persuadé d'avoir raison. Toutes les remarques qu'on vous fait vous glissent dessus comme la pluie sur un toit, vous haussez les épaules de mépris devant les commentaires que l'on vous fait.

Attitude à adopter : répéter vingt fois devant sa glace « Hitler aussi était certain d'avoir raison. »

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