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10/02/2009

4) Vous voulez épater vos amis, votre famille, Fanny-la-blonde ou Max-aux-yeux-bleus ?

Malheureux !
Ecrire, c’est rester des heures tout seul devant son ordinateur. C’est expliquer à vos amis, à votre famille, à votre flirt du moment que non, vous ne pouvez pas les voir, vous n’avez pas le temps : vous êtes trop occupé à écrire un roman.

Et ensuite, leur avouer au bout de six mois que :

   a) Vous ne l’avez jamais fini
   b) Vous n’avez jamais osé l’envoyer à un éditeur
   c) Il a été refusé de partout
   d) Vous croyez encore au d) ? Bon, admettons… Vous réussissez donc à publier votre premier roman, petit veinard, vous êtes meilleur que 99,9% de la population des auteurs amateurs. Alors allons-y :
   d) Vous allez devoir avouer que votre roman a été publié par « Les Editions GNOUIC-BUBUC », que personne ne connaît (parce que 99 fois sur 100, ce sont les petites maisons qui publient les premiers romans), que non, il n’est pas en tête de gondole à la FNAC, que non, vous n’avez pas été invité à passer à la télé. Que eh oui, maintenant vous allez être absent un moment, parce que vous partez faire votre promotion au salon du livre de Plouchouc-les-dindons signer des autographes pendant deux jours.

Moi qui vous parle, j’ai quand même réussi à trouver une femme. Elle se fiche complètement que je sois auteur, et c’est même souvent un sujet de grmbleblage entre nous, vu que je passe trop de temps devant mon écran à son goût. C’est tout ce qu’elle en pense, voyez-vous.
Quand à ma famille, je ne lui en parle guère, parce que TANT QU’ON N’EST PAS PUBLIE, POUR LA PLUPART DES GENS, ON EST JUSTE UN AUTEUR RATE.
Et un auteur raté, ce n’est vraiment pas sexy.

3) Vous avez un message à faire passer ?

Très bien. Je vous félicite. La plupart des gens n’ont pas grand-chose à dire.
Toutefois, apprenez à vous méfier de vos emportements : un roman est très, très vite gâché par un enthousiasme naïf qui tord votre intrigue dans le sens de vos convictions et fait de vos personnages de simples rouages pour votre démonstration. Et finalement, votre roman devient un prétexte à déclamer des idées que vous auriez plus vite fait de gueuler à la prochaine manif, ou, si vous avez une voix trop fluette pour cela, sur les forums de discussion qui pullulent sur Internet.

Un roman est une œuvre de fiction, c’est au mieux une forme d’art, au pire une forme de divertissement. Vous pouvez espérer laisser transparaître votre vision du monde à travers un roman, mais jamais, JAMAIS démontrer quoi que ce soit.
Les lecteurs de roman ont horreur des démonstrations, ils veulent –et on les comprend– lire des romans. Logique, puisque ce sont des lecteurs de roman.

2) Vous voulez devenir célèbre ? Vous faites fausse route

Eh bien, euh… comment dire. Reportez vous à « 1) vous écrivez pour gagner de l'argent ? Jouez plutôt au loto ».
Vous y verrez qu’à part un tout petit nombre d’auteurs surmédiatisés, l’écrasante majorité ne vend que quelques milliers, voire quelques centaines d’exemplaires de leurs romans.

C’est une première forme de célébrité, me direz-vous, eh oui, sans doute ; une forme modeste.
Après tout, si c’est cette forme là que vous visez, alors vous avez votre chance, minime certes (il faut déjà se faire publier) mais possible.