10/02/2009
3) Vous avez un message à faire passer ?
Très bien. Je vous félicite. La plupart des gens n’ont pas grand-chose à dire.
Toutefois, apprenez à vous méfier de vos emportements : un roman est très, très vite gâché par un enthousiasme naïf qui tord votre intrigue dans le sens de vos convictions et fait de vos personnages de simples rouages pour votre démonstration. Et finalement, votre roman devient un prétexte à déclamer des idées que vous auriez plus vite fait de gueuler à la prochaine manif, ou, si vous avez une voix trop fluette pour cela, sur les forums de discussion qui pullulent sur Internet.
Un roman est une œuvre de fiction, c’est au mieux une forme d’art, au pire une forme de divertissement. Vous pouvez espérer laisser transparaître votre vision du monde à travers un roman, mais jamais, JAMAIS démontrer quoi que ce soit.
Les lecteurs de roman ont horreur des démonstrations, ils veulent –et on les comprend– lire des romans. Logique, puisque ce sont des lecteurs de roman.
20:37 Publié dans 6 bonnes raisons de ne pas écrire de roman | Lien permanent | Commentaires (7)
Commentaires
Ouf, ça va, pour ma part je veux juste écrire des histoires qui permettent aux lecteurs de décrocher après une journée de m****. Si j'arrive à les divertir, je serai déjà comblée (ce n'est pas si facile).
C'est bon, je peux passer à la question suivante ? :)
Écrit par : Roanne | 17/02/2009
A priori je suis tout à fait d'accord avec ça; je suis à ce titre POUR la littérature de divertissement et de masse qui vide le cerveau... Et c'est tout ce que j'aspire à écrire. Mais bon, je ne suis pas tout à fait d'accord pour les lecteurs, car j'adore les romans qui font réfléchir à plein de trucs super profonds. :D
D'ailleurs en y réfléchissant bien, les histoires "neutres" ou "apolitiques" existent-elles vraiment? Même en essayant de ne rien dire, on dit toujours quelque chose. Je ne suis pas spécialement fana de Marx, mais tout le monde le cite en train de dire cette chose paradoxale: on est tous déterminés, mais quand on connaît sa détermination, on l'est déjà moins. Il n'y a sans doute pas de divertissement pur qui soit libéré d'une certaine vision symbolique du monde, car l'idée même du divertissement et de sa possible séparation d'avec d'autres champs dits "sérieux" EST une représentation du monde spécifique.
Juste parce que j'aime être polémique. ;) J'aime bien cette série de 6 raisons.
Écrit par : Asia M | 01/06/2011
Asia : attention ! Ce n'est pas du tout ce que je dis.
Je ne fais aucun plaidoyer de la littérature de divertissement contre une littérature qui "fait réfléchir" (d'ailleurs, les deux sont souvent intimement liées).
Je me place en tant qu'auteur et technicien de l'écriture et je rappelle une évidence : il faut à tout prix éviter les démonstrations. Laissez couler vos thèmes favoris dans votre écriture et, bien sûr, vous allez faire réfléchir vote lecteur.
Mais ne vous prenez pas pour un mathématicien ou un avocat : écrire, c'est autre chose.
Écrit par : Beorn | 01/06/2011
Hmm, c'est-à-dire alors qu'il faudrait poser des questions au lecteur, mais ne pas lui imposer de réponse?
Écrit par : Asia M | 01/06/2011
À mon avis, c'est plutôt à dire qu'il faut raconter les histoires qui nous plaisent, avec les personnages qui nous parlent, et que notre vision du monde transparaîtra dans le texte.
Écrit par : Oph | 03/06/2011
Et voilà, Oph a tout dit. Je n'ai plus qu'à faire un smiley. ;)
Écrit par : Beorn | 11/06/2011
Non, pas de message à faire passer, car j'écris pour devenir riche et célèbre.
Scipion : one point !
Écrit par : Scipion | 03/01/2012
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