29/01/2009
Les forums où l'on trouve de vrais bons conseils
LES FORUMS
On trouve de tout : des forums déserts, des endroits où les gens s'auto-congratulent et tournent en rond, des quasi agences de pub où chacun essaye d'atttirer l'autre sur son blog ou autre... Mais il y en a aussi des bons, des bien, où l'on rencontre des gens qui se posent les mêmes questions que vous, et qui parfois même, avec un peu de chance, vous donnent les réponses.
On y rencontre des tas de gens qui écrivent un peu, beaucoup et surtout passionnément. Ils ont tous des tas d’idées sur les techniques d’écriture, ça discute là-dedans, ça bouillonne, ça se déchire parfois, mais surtout ça réfléchit, alors n’hésitez pas à y trouver votre bonheur. Vous pouvez juste passer en invité pêcher quelques pépites ou bien vous inscrire, ça ne coûte rien.
Bien souvent, les meilleurs sujets sont vieux et oubliés, mais ils ne sont pas effacés, il ne tient qu’à vous de les déterrer.
Je vous donne ceux que je connais et dont je sais qu'ils sont vraiment intéressants :
Des forums :
http://cocyclics.org/punBB/index.php
Cocyclics (rubrique « plume dans la palme) : petit coin rempli d’auteurs passionnés, pour la plupart non publiés. De plus, vous pouvez poster une nouvelle et vous trouverez forcément quelques uns de ces gens là pour la lire et la commenter, pourvu que vous fassiez de même avec les autres nouvelles postées. Sans doute ce qu'on peut trouver de mieux sur le web en ce moment.
Genre : littérature de l’imaginaire (mais pour la technique, le genre importe peu…)
Mille Saisons (rubrique « dissection de l’écrivain ») :
http://www.millesaisons.fr/forum/
Pendant longtemps un des endroits les plus bouillonnants, connu pour ses bagarres et ses grincheux, mais aussi pour ses débats de fond.
Il est aujourd’hui un peu endormi, mais il garde la trace de centaines de sujets d’écriture.
Genre : littérature de l’imaginaire
Maux d’auteur :
http://forum.aceboard.net/i-7663.htm
peu d’aide technique, mais une bonne ambiance, c’est ici qu’on trouve tous les appels à texte et concours d’écriture
Genre : littérature blanche
Dernier Mot (articles d’auteurs anglo-saxons sur l’écriture, traduits en français, et forum)
http://www.derniermot.net/_Leippya_.html
Des articles intéressants, d’autres moins, un forum un peu abandonné mais qui garde la trace de quelques sujets sur les techniques d’écriture.
Genre : fantasy surtout, mais beaucoup d’articles concernent aussi la littérature blanche
Bragelonne (de la maison d’édition du même nom)
http://www.bragelonne.fr/forum/
Je ne connais pas très bien, mais je sais que le forum est actif et rempli de jeunes auteurs de fantasy.
Genre : fantasy.
10:23 Publié dans Bons conseils d'écriture ailleurs sur le Web | Lien permanent | Commentaires (2)
28/01/2009
Je me présente
Bonjour les gens !
Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis tonton Beorn, 31 ans, auteur fort peu publié (quelques nouvelles par-ci par-là, tout de même), membre du comité de lecture « nouvelles » d’une petite maison d’édition et célèbre dans mon quartier ainsi que sur deux ou trois forums.
[petit bémol : je suis un peu plus publié aujourd'hui, cf la modification à la fin de cet article]
J'ai écrit plusieurs romans, une bonne trentaine de nouvelles et, publication ou non, il y a fort à parier que je continuerai d'écrire jusqu'à la fin de mes jours.
Je n’ai pas l’intention de raconter ici ma petite vie ni d’alimenter ce blog tous les jours, mais pour ceux que ça intéresse, je vais juste y mettre toutes mes petites réflexions sur cette activité étrange et essentiellement bénévole qu’on appelle « écrire ».
A force de le faire depuis l'âge de 6 ans, à force de lire des manuscrits et d’échanger avec d’autres auteurs, à force de recevoir des critiques intelligentes, aussi, j’ai découvert des trucs, des astuces et des voies-de-garage à éviter. Comme je suis bavard, je vais les placer ici au cas où quelqu’un les lirait, sait-on jamais.
Je ne ferai pas le moindre effort sur la déco (je suis d'ailleurs aussi doué pour l'informatique qu'un haricot vert) je ne ferai de pub pour personne, sauf pour les endroits vraiment utiles, et je suis totalement inconnu, ce blog ne sera donc probablement jamais célèbre... mais je n'en mourrai pas.
J'ai écrit dans des genres divers, littérature blanche, fantastique ou fantasy, mes notes seront donc parfois tournées vers tel ou tel genre, mais d'après mon expérience, peu importe le genre : la technique est toujours assez semblable à quelques nuances près.
Evidemment, tout ce que j'écris ici n’engage que moi. Peut-être que vous n'aimerez pas mon ton, que vous jugerez trop agressif, mais en fait, je suis beaucoup moins sûr de moi qu'il n'y paraît et je suis très sensible aux arguments opposés, que j'écoute toujours avec attention.
Si vous n’êtes pas d’accord avec un de mes articles, n'hésitez pas à le dire, tous les avis m’intéressent. Je suis un gentil, en fait, mes amis m'appellent nounours.
EDIT : En 2010, j'ai publié mon premier roman. Ne soyez pas surpris si tous les commentaires antérieurs à cette date ont été écrits par un auteur "non publié".
Mon site officiel : http://paulbeorn.com/
J'ai maintenant publié les ouvrages suivants :
- 2010, La perle et l'enfant, Ed Mnémos
- 2010, Le hussard amoureux, ED Mnémos
- 2012, Les derniers Parfaits, Ed Mnémos (réédité en poche sous la collection Helios en 2014) : finaliste Grand Prix de l'Imaginaire 2013, catégorie roman francophone
- 2014, 14-14 (co-écrit avec Silène Edgar, public 10-15 ans environ) Ed Castelmore-Bragelonne : Prix Gulli du roman jeunesse 2014
- 2014 Le club des chasseurs de fantôme, (public 9-12 ans environ) Ed Imaginemos
- 2014 Le jour où, Ed Castelmore-Bragelonne (public 15 ans et plus) : sélection Grand Prix de l'Imaginaire 2015, catégorie jeunesse
- 2015 Le septième guerrier-mage, Ed Bragelonne
Je vous livre un e-mail où me joindre, quel que soit ce que vous avez à dire : p.beorn[at]gmail.com
Ah oui, un dernier petit détail à confesser... J'ai maintenant 37 ans.
16:33 Publié dans Je me présente | Lien permanent | Commentaires (8)
Ce que je déteste dans vos textes
Du haut de ma grande expérience… d’auteur débutant, je me propose de dire ici publiquement tout ce que je déteste dans vos textes d’auteurs débutants, vous tous bandes d’affreux, ouais, ça s’adresse à tout le monde.
[note du tonton Beorn de 2015 : je ne suis plus tout à fait débutant, maintenant ^^ ]
Je précise que j’en ai lu pas mal au cours de ma vie. Assez, je pense, pour que leur compilation en papier suffise à alimenter une cheminée de fort tirage pendant tout un hiver de Picardie (et les hivers y sont longs et froids, c’est moi qui vous le dis).
Je précise aussi que j'ai fait partie du comité de lecture nouvelles de 5S.
Je ne vois peut-être pas la poutre dans mon œil, les copains, mais la paille dans celle du voisin, attention : je ne la loupe jamais !
LES DIALOGUES
I) Epargnez-nous les dialogues nunuches en pleine action
Conando entendit une lame siffler dans son dos, et, dans un réflexe désespéré, se jeta au sol et évita de justesse l'épée tranchante de l’homme serpent :
« Encore à m’attaquer par derrière ? Tu es vraiment incroyablement fourbe, Satanus »
Un second coup, porté avec une stupéfiante rapidité, entailla son pourpoint de cuir et c’est par miracle qu’il parvint à détourner le coup d’une parade réflexe.
« Hin hin, forcément, sinon je ne m’appellerais pas Satanus, ducouillon »
Nul n’avait jamais vaincu Satanus en combat singulier, et c’est avec une terreur grandissante que le guerrier humain se recula jusqu’au mur de pierre, détournant les attaques de son ennemi avec l’énergie du désespoir.
« Décidément, tu as une sale mine vieux frère, tu as encore bouffé trop de pizza, hier soir ? »
Pour votre gouverne, le lecteur ne s’est peut-être jamais battu à l’épée, mais ce n’est pas M. Ducouillon : il sait bien que ça doit être fatigant, qu'on doit se concentrer sur le combat, crever de trouille et économiser son souffle.
II) Arrêtez de coller à chaque réplique des verbes de dialogues :
-déjà là ? s’étonna-t-il.
-ben comme tu vois, minauda-t-elle
-tu es en avance, précisa-t-il
-j’avais hâte de te voir, roucoula-t-elle
-t’es trop chou ! s’extasia-t-il
-pas autant que toi, rétorqua-t-elle
-oh si alors ! protesta-t-il
-ah non vraiment, confirma-t-elle
Les verbes de dialogue, un peu ça va, mais pas plus de deux à la suite par pitié, et faites les simples : « fit-il » « dit-il » à la limite « répondit-il ».
III) Economisez les points d’exclamation et d’interrogation, et les trois petits points
-Oh... Eh bien! tu es belle !
-Mmh… Merci !
-de rien !
-si ! ça me fait plaisir !
-Ah ?! vraiment ??!
-Mais oui ! Comme je te le dis !!!
-Waouh ???!!!!! Génial !!!!!!! Je suis veinard…
IV) Evitez les dialogues linéaires, où chaque réplique répond trop directement à la précédente
-tu étais chez Francis ?
-Oui, chez Francis.
-Dans sa cabane ?
-Oui, dans sa cabane.
Préférez plutôt :
-tu étais encore chez Francis ?
-Tu as une sale mine toi.
-Dans sa cabane ?
-Tu as passé toute la nuit à m’espionner, c’est ça ?
LES DESCRIPTIONS
I) Pas de descriptions uniquement physiques des personnages !
« il était grand et beau, il avait des yeux bleus, des joues bronzées, des cheveux blonds »
heurk. Les personnages ne sont pas en photos ! Ils bougent, ils sourient, ils font la gueule, et puis ils n’ont pas que des yeux, hein, ils ont des vêtements, des bijoux, ils ont des mains et des oreilles, et même des grains de beauté, parfois… et puis ils ne sont pas tous blonds, grands et aux yeux bleus nom de nom !
II) Que ce soit un personnages ou une scène, surtout, pas de descriptions pseudo poétiques de la part d’auteur qui ne sont pas plus poètes que moi, et qui enchaînent les clichés et les petits ridicules :
a) Les clichés de « trucs beaux »
« la neige était un manteau blanc »
« Ses cheveux d’or cascadaient sur son dos »
b) Les trucs qui sont censés faire beau, mais qui font rigoler
« ses cheveux onctueux » (comme le dernier yaourt de chez Danone)
c) Les métaphores trop concrètes pour des idées abstraites
« son chagrin était un parpaing gris foncé coincé dans sa gorge »
« sa déception était une perceuse qui jouait à saute-mouton dans ses cotes »
III) La description d’un monde inventé : méfiance, laissez votre monde se faire découvrir au fur à mesure de l’action, ne nous en mettez pas plein les yeux !
a) Ma sainte horreur : les explications sur le monde inventé qui font « article d’encyclopédie »
« Il tira son épée, se retourna, et damn it ! se trouva face à face un Zagouzar géant !
Les Zagouzars géants sont de grands fauves ovipares que l’on trouve principalement au nord du fleuve Tini-Tana, de couleur mauve, ils possèdent un buste de cheval et les pattes avant d’un ours blanc. La femelle, plus grosse que le mâle, peut en période de nidation s’avérer extrêmement agressive, surtout si un intrus… »
b) Ne dites jamais que ce que vous décrivez est extraordinaire. C’est au lecteur de se faire une idée.
« la bataille navale dépassa l’entendement. Assister à ça, c’était ahurissant. Franchement, c’était stupéfiant, incroyable, carrément inimaginable ! »
Vous avez déjà vu une pub pour une voiture à la télé ? ça fait le même effet.
c) Ne tuez pas votre ambiance en mélangeant les genres :
« le monstre était gigantesque, il bavait comme un ogre et rugissait en s’approchant, ses bras noueux s’élevèrent au-dessus de la tête de la jeune fille, ils étaient prolongés par des pinces qu’il claquait l’une contre l’autre.
Un peu comme celles d’un homard, mais vert caca d’oie, et en 12,3 fois plus grosses environ, voyez. »
IV) Pas non plus de surcharge, quel que soit ce que vous décrivez :
a) Méfiez-vous des excès d’adjectifs
« c’était une riche et belle épée en solide acier bleuté dont le grand pommeau brillant portait une énorme gemme superbe, sur la large garde dorée figurait le magnifique blason secret de la noble famille elfique… »
b) Vous avez le temps, ne faites pas des phrases qui veulent dire trop de choses à la fois :
« La peur des elfes était si grande de voir ces monstres venus de l’âge des Dieux quand la Terre était jeune et que la faille n’était pas encore ouverte avant que surgissent les titans de leurs abîmes secrets, c’est à dire juste après la genèse et encore après l’âge du chaos, qu’ils ouvrirent leurs grands yeux, qui voyaient la nuit et détectaient toutes les créatures mauvaises qu’ils voyaient automatiquement en rouge, et qu’ils décidèrent d’attaquer en formation en quinconce, en l’honneur du maître de guerre Wotal, qui était le premier chef elfe à avoir jamais… »
c) Variez vos tournures de phrases, variez vos sujets, variez vos verbes !
"Elle avait le tournis. Elle vit un petit enfant avec un jouet entre les mains. Elle avait mal à la tête. Elle se fit bousculer. Elle était en colère. Elle était encore malade, tout de même !"
d) Les points d’exclamations, d’interrogation et de suspension : même topo que pour les dialogues.
Il était grand ! Son épée était belle ! Il monta sur son cheval, hop, comme on monte sur une chaise ! Et ses yeux, waouh, ils lançaient des éclairs ! Un vrai chevalier, oui !
De la simplicité !
Pas de mots compliqués juste parce qu'ils sont compliqués !
Soyez clairs, NA-TU-RELS !
Compris ??????? !!!!!!! ......
L’INTRIGUE
I) Ne laissez jamais un élément de l’intrigue oublié sur le bord du chemin !
Du genre, nos deux héros rencontrent une vieille sorcière dont ils se demandent si elle est ou non la princesse perdue royaume elfique, déguisée. Elle leur donne une super potion pour tuer le dragon, et à la fin, on ne sait toujours pas si la vieille était ou non la princesse.
II) Ne terminez jamais votre nouvelle par « c’était un rêve ! »
(sauf si les liens entre le rêve et la réalité sont tels que, en fait, ce n’était pas seulement un rêve)
III) Ne bâclez pas la fin parce que l’AT demande 10 000 ou 20 000 caractères.
Du genre pendant les 18 000 premiers, les humains montent une armée immense en alliant tous les royaumes des terres du milieu contre l’envahisseur orc, et à la fin, on nous dit :
« ce fut une gigantesque bataille, et les orcs furent vaincus. »
Plus vous aurez fait monter la pression, plus on attendra quelque chose d’extraordinaire ou de surprenant.
IV) Ne créez jamais de « coïncidence impossible »
Du genre : « aujourd’hui, mon fils, puisque je meure sur ce lit de souffrance, je vais te confier le secret qui me ronge depuis vingt ans : autrefois, j’ai défié Rug le Balrog et lui ai volé son rubis sacré.
Soudain la porte s’ouvrit à la volée sur une énorme créature rouge et fumante, et le père mourant s’écria : par tous les Dieux, justement, le v'là, Rug le Balrog ! »
V) Pour une nouvelle, ne faites pas deux intrigues sans rapport : ayez en tête votre idée principale et laissez-la devenir la star, à laquelle tout le reste est relié.
Si deux amis décident de chasser un monstre d’une grotte sacrée, et qu’ils rencontrent en chemin une énorme chauve souris géante qu’ils trucident en trois pages, alors ne me dites pas qu’après cela, ils vont trouver le monstre et oublier la chauve-souris. Quoi ? Elle n’avait finalement aucun rapport avec le schmilblick ?
Alors quoi ?
Vous trouvez ça caricatural ? Vous, ouarf ouarf, jamais vous ne feriez cela ?
Ouais, eh bien, relisez soigneusement vos textes, Padawans. Ce n’est pas toujours aussi caricatural en effet, parfois, c'est insidieux, mais le texte en pâtit quand même.
Et si, on y trouve TOUT ça, croyez-moi.
Vous n'êtes pas d'accord ? Vous voulez laisser une note rageuse ? N'hésitez pas ! La vérité ne sort jamais de la bouche d'un seul...
16:31 Publié dans Ce que je déteste dans vos textes | Lien permanent | Commentaires (32)