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08/03/2011

Tonton Beorn en conférence à Bagneux, heure de gloire pour CoCyclics

Cher vous tous,

Vous le savez peut-être ou peut-être pas, mais j'étais au salon Zone Franche à Bagneux ce week-end (où j'ai enfin rencontré Oph !!! Salut Oph !). Et j'ai pris la parole dans la première table-ronde de ma carrière (à moins que ce ne soit la dernière ? hum). Avec rien moins que Stéphanie Nicot (directrice du festival Imaginales), Magali Duez de Griffe d'Encre et Stéphane Marsan, directeur des Editions Bragelonne.

Pour ceux qui ne le savent pas, Bragelonne (avec ses labels Milady en poche et Castelmore en jeunesse) est LA plus grosse maison d'édition dans le secteur des littératures de l'imaginaire, en termes de ventes.

Et si vous regardez cette conférence, non seulement vous aurez l'ineffable joie d'entendre le son de ma voix enchanteresse, mais en plus, vous entendrez Stéphane Marsan dire des choses sur CoCyclics comme "c'est la meilleure chose qui pouvait arriver au monde de l'imaginaire" ou "c'est un véritable miracle" ou encore "c'est unique au monde"...

Hop hop, la voilà donc : http://www.ustream.tv/recorded/13130145

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A gauche : Silène (La saveur des figues, éditions du Jasmin) / Au milieu : monsieur Beorn / A droite : Stéphanie Nicot (directrice du festival "Imaginales", plus gros salon de fantasy en France)

 

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A gauche : Nadia Coste (Feydelins, Editions Gründ) / Au milieu : Stéphane Marsan (Directeur éditorial et fondateur des Editions Bragelonne) / Magali Duez (co-directrice éditoriale des Editions Griffe d'Encre)

Commentaires

J'avais déjà regardé la vidéo sur facebook. ^^ Elle était vraiment très bien cette table ronde. Vous vous êtes tous très bien débrouillés ! Et ça fait plaisir d'entendre autant d'éloges de S. Marsan sur Cocy. Encore bravo !

Écrit par : Nyna | 08/03/2011

Mais ce sont des éloges méritées pour Cocyclics, et c'est vrai que ça manquait pour le monde de l'imaginaire. (au moins en France) :-)

Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 09/03/2011

Tu as fais une intervention très touchante !
Et avoue, tu as choisi la photo où tu te trouvais le mieux. ^^

Écrit par : Siana | 09/03/2011

Salut,

Compte-rendu intéressant, je n'avais jamais entendu Marsan.

C'est okay, c'est tout à fait cohérent ce qu'il dit. Il n'y a absolument rien à justifier, c'est une vision comme une autre. Sauf, sauf, que sous couvert d'énoncer des vérités, il a tendance à simplifier son propos outre mesure, et à nous faire du corporate. Je relève deux passages où c'est significatif de ce que je veux dire : " pourquoi ne pas se rapprocher des éditeurs, et chercher à savoir ce qu'ils veulent."

C'est on ne peut plus logique. C'est même fondé, comme démarche. Sauf que le problème, la gêne en tout cas, elle ne provient pas seulement ici du côté très assumé d'un fait littéraire formaté "à l'intention de", mais elle provient aussi d'un type de collaboration (je voulais dire collusion, c'est un peu fort) nouveau, qu'il appellerait presque à standardiser.
C'est une vision à l'opposé de ce qu'on trouve dans beaucoup de maisons qui publient (je dis une bêtise ?), curieusement, des auteurs français, et qui sans les porter au firmament peut-être, font un travail de découverte et ont une vision de l'édition, à ce qu'il me semble, assez différente.

La conséquence d'un développement aussi important pour les éditions Bragelonne, c'est aussi un discours cohérent et logique, de fait : "j'ai cinquante bouches à nourrir, moi, mon rôle c'est aussi de les payer à la fin du mois". Raison invoquée pour expliquer la faible présence d'auteurs français au catalogue. Mais cette phrase, ce discours, m'en rappelle bien d'autres, dans tous les secteurs, dont certains fort éloignés de l'édition.
La position de celui qui assume tout en est aussi une fameuse !

On convoque toujours les mêmes esprits, à savoir les éditeurs outre-atlantique, leurs pratiques aux vertus totémiques, leur business model quoi ...
Maintenant, personne ne niera les impératifs économiques, évidemment...

De ce côté là, rien de nouveau sous le soleil... mais le coup de gueule tient peut-être plus qu'on en a déjà assez marre d'entendre àa à longueur de journée, pour en plus le retrouver à la même hauteur dans des discours qui ont trait à l'édition. Ce n'est sûrement pas un hasard non plus, dira-t-on ...!

Écrit par : Sylmar | 12/03/2011

@ Nyna : je dois dire qu'au début de CoCyclics, je n'aurais jamais pensé que Bragelonne se serait intéressé à notre cas, comme quoi, il faut se méfier des idées toutes faites sur les gens. Stéphane Marsan suit tous nos manuscrit de très, très près (je peux vous le dire, je suis les échanges en coulisse...)

@ L'Amibe : merci ! Oui, j'espère bien que nous aiderons à faire entrer un peu plus de francophones dans les catalogues des éditeurs !

@ Siana : euh, ok, j'avoue. ^^

@ Sylmar : cet aspect de son intervention est un reproche implicite à CoCyclics, quelque chose comme "vous devriez aller plus loin et ne pas encourager les auteurs à écrire dans des genres bouchés".
Or sur ce point, nous sommes en désaccord avec lui : nous encourageons tout et tout le monde, ou du moins tous les auteurs sérieux et motivés.
De ces auteurs sortiront peut-être des perles, des manuscrits inclassables avec un bel avenir -qui seront peut-être édités par d'autres maisons que Bragelonne.
De plus, même s'ils ne trouvent pas d'éditeur avec ces romans, ils auront déjà attiré leur attention pour un prochain texte, ce qui est déjà énorme (quand la plus grosse maison de l'imaginaire vous dit : "j'attends avec impatience votre prochain manuscrit", vous n'êtes déjà plus n'importe qui).

En ce qui concerne le discours de "chef d'entreprise réaliste", il ne me dérange pas du tout. On sait que Bragelonne est une maison qui vend énormément de romans et qui fonctionne bien. Beaucoup de monde les envie, d'ailleurs.
Nous, chez CoCyclics, nous défendons nos idéaux de gratuité, d'entraide et d'ouverture à tous, à mille lieux des règles du commerce.
On nous a souvent traités de rigolo pour cela, or le réalisme économique de Stéphane Marsan, son oeil de professionnel exercé, c'est pour nous la reconnaissance que tout cela est réaliste. On ne défend pas juste une belle idée : on défend une idée qui fonctionne.

Stéphane Marsan a pris le temps de nous écouter, d'étudier notre fonctionnement et de lire nos mauscrits avant de porter un jugement. C'est lui qui a insisté pour être présent à cette table-ronde où il n'était pas prévu au départ.
Moi, je dis chapeau, monsieur Marsan.

Écrit par : Beorn | 12/03/2011

Le discours du chef d'entreprise ne me dérange pas outre mesure non plus... tout ça est logique, d'un certain point de vue. Je ne nie pas son professionalisme, sa réussite, bien évidemment, ce serait stupide. Quant au fait qu'il fasse des envieux, c'est tout aussi évident.

Il y a mille choses que l'on peut envier à quelqu'un d'autre, même des choses comme l'absence de scrupules, ou la capacité à s'inscrire dans une réussite où le réalisme économique crée à la fois les besoins et les moyens.

Donc l'envie, certes, mais à plusieurs visages. Parmi tous ceux là il y en a peut-être un plus mignon que l'autre, je ne sais pas bien...pour ma part j'ai l'impression que de part et d'autre, ceux du métier qui s'observent en grognant ne font justement pas vraiment le même métier. Et qu'à ce titre, ces "envies" ne sont pas de nature à être toutes considérées de la même façon.

Ce que je voulais dire par rapport à son positionnement en tant qu'éditeur, c'est qu'il est conditionné par ses ambitions, et qu'à jouer la carte de l'économie toute puissante, il fait ses choix en matière d'édition. C'est ce qui l'amène à souhaiter certaines orientations quant aux projets de CoCyclics... tu as tout à fait raison de reparler du réalisme économique, parce que Marsan n'a pas de temps à perdre.


Quant au fait que vous souhaitiez aller à contre-courant de ce qu'il préconise, de mon banc de spectateur, je trouve ça bien.
Le problème, c'est que la portée de voix comme celles de Marsan créent des appels d'air parmi les aspirants auteurs. Ca, on n'en mesure les effets qu'avec difficulté.

Écrit par : Sylmar | 12/03/2011

Un moment mémorable ! Félicitations pour être parvenus jusque là, vous méritez les lauriers qu'on vous donne...
Et au passage, très bonne élocution, bravo ;)

Écrit par : Aelys | 13/03/2011

"merci ! Oui, j'espère bien que nous aiderons à faire entrer un peu plus de francophones dans les catalogues des éditeurs !"

C'est déjà le cas, non ? :-)

En tout cas, après avoir vu les différentes interventions, je suis certain d'une chose. Comme Stéphane Marsan, j'ai senti que sous Cocyclics se cachait une pépinière d'auteurs en devenir.
Par contre, je suis un peu surpris qu'il considère le collectif comme une nouveauté. Ce genre de rassemblement d'auteurs ne date pas d'hier... il oublie tout ce qui a trait aux fanzines.

Qu'est-ce qu'un fanzine ?
Un collectif d'auteurs.
Au début, ils se rassemblent pour s'amuser, puis ceux qui s'accrochent augmentent le niveau, la qualité, deviennent plus sélectifs dans ce qu'ils gardent ou laissent de côté.

Nadia l'a dit, à regarder le texte du voisin, on voit plus clair dans les siens.
(on est surtout plus exigeant ;-) )

Est-ce que les fanéditeurs ont gagné de l'argent dans leurs "collectifs" fanzines ?
Je crains que non, l'inverse est sans doute plus vrai. Et, tu vois, je me demande de combien Syven en est (ou en était) de sa poche avant la création de l'association.

Bien sûr, on peut regarder le seul côté monétaire, mais il y a aussi le temps investi à la gestion du forum. (ou du fanzine)
Sauf que...

Pour moi, c'est étrange que Stéphane Marsan ne voit pas ce qui l'anime, lui, dans son métier.
La passion !

Et quand j'en vois certains capables de réécrire plusieurs fois leur roman... j'ai le grand sourire sur le côté rapport monétaire d'un roman. (surtout au niveau de l'auteur)

Pour l'éditeur qui en vit, le monétaire est le premier rapport au texte. Ce n'est jamais le cas pour un auteur sauf best-seller, et encore je suis sûr que Stephen King n'écrit pas/plus pour l'argent. Pourtant il continue à écrire.

Tiens, ça vaudrait presque le coup de lancer un sondage sur Cocyclics, en demandant aux auteurs : le pourquoi ils écrivent ou le pourquoi ils voudraient être "publié".

L'argent
La gloire
Etre reconnu
Partager
Le plaisir d'écrire
Progresser dans l'écriture
Etc.

Pas sûr que l'argent apparaisse en tête du panel.

L'écriture, c'est comme la respiration.
On en vit, on la vit.
Bien avant le reste.

J'ai entendu l'amour du mot dans la conférence des éditeurs.
Est-ce un signe ?
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 15/03/2011

@ Sylmar : Tu penses que le fait d'inciter l'auteur a écrire autre chose que ce qu'il ferait spontanément est un risque pour la littérature ?
Je comprends ton inquiétude et le sens de ta remarque, mais personnellement, ça ne me fait pas trop peur. D'abord parce que de très grands écrivains l'ont fait (Balzac, par exemple), ensuite parce que beaucoup d'auteurs le font déjà, et enfin parce que, même en essayant de cadrer à une ligne éditoriale, on écrit toujours ses propres romans, thèmes et aspirations profondes, le reste n'est souvent que de l'habillage.
Evidemment, il faut tout de même qu'il existe assez d'éditeurs et de lignes éditoriales pour que le paysage ne devienne pas trop uniforme, mais pour l'instant, c'est le cas, je crois.

@ L'Amibe : Il y a plusieurs points très intéressants dans ce que tu dis, je vais les prendre dans l'ordre :

-Stéphanie Nicot a effectivement évoqué le fanzinat et l'émulation entre auteurs que cela produisait.
Avec CoCyclics, il y a évidemment une filiation.
Mais ce qui frappe Stéphane Marsan, chez CoCyclics (et c'est normal, puisqu'il est éditeur), ce sont les relations avec les éditeurs partenaires, qu'il assimile à un quasi travail d'agent.
C'est aussi le fait que le mouvement soit beaucoup plus large que le petit groupe d'un fanzine, et plus ouvert, matériellement, grace à Internet.

-Ce qu'a dépensé Syven avant la création de l'association, je crois pouvoir répondre que ce n'est quasiment rien (en argent, du moins) grace à la quasi gratuité du stystème des forums.

-Le fait que Stéphane parle d'argent dans la conférence ne veut absolument pas dire que la passion ne l'anime pas.
Non, le monétaire n'est pas le premier rapport au texte chez les éditeurs. Cela existe, bien sûr, et sans doute un peu plus chez Bragelonne, mais ce n'est pas tout.
On ne devient pas éditeur pour gagner de l'argent, et je suis à peu près certain que Stéphane Marsan, malgré toute la réussite de sa maison, ne paye pas l'impôt sur la fortune...^^

-Il me semble que la question "pourquoi écrivez-vous ?" a déjà été posée sur CoCyclics. En tout cas, tu as raison, il est évident que l'argent n'est pas la motivation... ^^
(ou alors, il faurait être fou pour écrire de la SFFF !)

Écrit par : Beorn | 15/03/2011

:) Tu vois juste, mais non, si je suis de tempérament inquiet à l'occasion, je ne m'en fais pas pour la littérature. Elle s'en tirera toujours, en fin de compte.

Je disais juste que la procréation assistée, sur "commande", ne me paraissait pas le chemin le plus pertinent pour soi, ni pour la littérature. Je trouve que c'est une façon assez commode de s'approprier les choses, pour S.Marsan, que de suggérer des pistes de publication, de réussite. Comme il ne fait pas le même travail que nombres d'éditeurs du milieu, il veille à l'option "bankable" plus que n'importe quel autre. C'est une option qui fait partie de sa façon de procéder. Encore une fois, c'est comme ça, et je ne le discute toujours pas.

Je dirais comme toi, si on veut gagner du pognon, on ne devient pas éditeur... il ne reste que des motivations comme la passion, on ne peut pas l'exclure.

Maintenant, pour faire une comparaison (qui n'a pas lieu d'être ?) avec l'édition classique, j'ai peu souvent entendu revenir l'argument de l'argent comme principe premier. Dans les faits, ça conditionne toute la production d'un éditeur, on est bien d'accord. Mais je trouve qu'il a une façon un peu frontale de le dire, et que cela sert de justification à un certain nombre de choses, de façon trop évidente parfois.
Je ne nie pas la passion de la personne, mais évidemment, en voyant ce que déverse la collection Milady sur les étalages, et les gros canons de publication souvent à l'oeuvre chez Bragelonne, on ne retient pas cet argument de prime abord.

Cela le passionnerait de découvrir encore d'autres auteurs, mais il n'en a plus le temps, plus les moyens... ça questionne son modèle économique dans un premier temps, ses intentions premières ensuite, sa ... franchise en dernier ?

Si tant d'éditeurs ont choisi de faire du français, en dépit de fait que Bragelonne boude ce type de publications, ont-ils choisi une activité moins lucrative, et plus passionnante ?

Si malgré des rentrées assurées par des titres très vendeurs, S. Marsan ne peut décemment pas découvrir de nouveaux auteurs, alors on se demande un peu ce qu'il lui faut, au final ... ! Quoiqu'il fasse, il ne le fera jamais à la hauteur des autres éditeurs, qui dominent nettement moins le marché.

Des conditions de réussite ont été créées, on n'a pas eu peur d'y mettre le paquet chez Bragelonne, maintenant, aujourd'hui, à quel point ces stratégies l'éloignent-elles d'un changement de régime ? S'agit-il seulement de ça, ou de goût aussi ? Plus que de rentabilité ?

C'est ce qui me poussait à dire que les métiers n'étaient pas foncièrement les mêmes dans le milieu, mais je pense que tu l'auras compris.

Maintenant, le collectif lui inspire quelque chose, et quelle que soit cette chose, c'est une source de satisfaction pour vous, vous auriez objectivement tort de déconsidérer le message. Je sais aussi qu'à travers ce qui est reproché de façon lancinante à Bragelonne, c'est le manque de découverte d'auteurs Made In France, et l'invasion du marché, avec les effets maintes fois discutés que l'on sait...

J'imagine que tant que d'autres éditeurs le font, on n'est pas franchement en droit de se plaindre ! Et puis, Bragelonne, c'est aussi une visibilité constante du genre (avec effets positifs et négatifs maintes fois discutés également), d'autres fois une publication intéressante, de temps à autre...

Voilà ce à quoi je pensais, ça n'est certainement pas brillant d'originalité. Pour avoir lu, croisé des discours de S.Marsan sur le web (ils ne sont peut-être pas nombreux, n'empêche que...), je pense qu'il n'a pas peur des déclarations tonitruantes, plus ou moins fébrilement appuyées sur le fait d'une réussite commerciale. (Ce que n'importe qui jouissant d'un tel succès ne manquerait pas de faire, même s'il n'est pas persuadé du bien fondé d'une association "marché qui répond=succès d'estime indiscutable)

Et je trouvais fort à propos que du moins actif des "découvreurs" de talent du marché, ce soit lui qui crie le plus, obscurément, son enthousiasme, sans avoir peur des mots qui plus est.

Maintenant, attendons la suite, qui sait ce qui peut se passer ?

Salut !

S.

Écrit par : Sylmar | 16/03/2011

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