03/11/2009
2) Comment choisir ses relecteurs ?
En général, les lecteurs qu'on a sous la main, spontanément, ce seront deux ou trois amis corvéables et quelques membres dévoués de notre famille.
Si vous avez de la chance, il peut s'en trouver un parmi ceux-là qui sera capable de réunir les deux conditions nécessaires pour faire un bon lecteur : pas peur de vous rentrer dans le gras et capable de faire le boulot correctement. Parce que lire, c'est facile, mais repérer les failles secrètes et traquer les centaines de micro-lourdeurs, ce n'est pas à la portée de tout le monde.
Et puis ces gens-là, vous les aimez, non ? Alors ce serait tellement dommage de se brouiller avec eux...
Or donc, si vous n'avez pas cette perle rare dans votre entourage, et même si vous l'avez d'ailleurs, il va falloir vous mettre en quête de lecteurs expérimentés. Et vous n'avez pas trente-six moyens d'en trouver : vous devez chercher soit des auteurs suffisamment aguerris, publiés ou non, soit des lecteurs qui ont appris l'art de la dissection de roman. Vous les trouverez dans les ateliers d'écriture, peut-être, dans le milieu de l'édition, si vous le connaissez, mais surtout sur Internet, et plus particulièrement sur les forums littéraires.
Repérez donc les gens qui vous semblent fiables, sérieux, pas trop méchants, proposez leur un échange de lecture et même s'il vous faudra peut-être un peu de temps, si vous êtes sérieux vous-mêmes, vous finirez probablement par vous trouver trois ou quatre « bêta lecteurs », ces lecteurs aguerris qui vous feront une lecture critique détaillée autant sur le fond que sur la forme.
Pourquoi trois ou quatre ? Parce que tout comme vous, ces lecteurs ont leurs faiblesses et leurs points forts, parce que parfois, ils tapent à côté de la plaque ou ils oublient un aspect important et parce que vous allez devoir croiser leurs commentaires.
(vous pouvez aussi vous adressez à Cocyclics, si vous écrivez de la SFFF, en lisant bieeeen le guide)
12:53 Publié dans L'art d'accepter la critique | Lien permanent | Commentaires (9)
Commentaires
Et encore, quand on a que des amis un peu trop timides, on peut leur demander de ne pas y aller avec les dos de la cuillère et de tout nous dire, histoire qu'ils n'occultent pas des choses qui "risqueraient de gâcher une belle amitié". Histoire aussi d'avoir des avis vraiment utiles, et pas (seulement) un fan club. ;)
(je plussoie pour CoCyclics, il faut bien touuut lire dans le guide ^^).
Écrit par : Feldo | 03/11/2009
Les relectures des membres de sa famille ne sont pas les plus faciles à digérer en effet...
J'ai frôle la brouille en me faisant relire par une de mes sœurs, institutrice en maternelle, qui a corrigé mon texte au rouge comme les copies de ses (petits) élèves... en tout cas je l'ai pris comme ça ;(
C'est souvent plus facile avec des lecteurs extérieurs ;)
Mais c'est toujours très efficace en tout cas
Écrit par : pandorasuceptible | 03/11/2009
Les proches ne sont pas à proscrire forcément comme lecteurs : comme ce sont des proches, ils peuvent vous encourager et suivre votre évolution sur un long terme. Et puis souvent, on a envie de leur faire lire, justement parce que ce sont nos proches et qu'ils sont importants pour nous.
Mais il ne faut pas trop compter sur eux pour la technique, il ne faut trop insister si ça les ennuie, il ne faut pas se vexer s'ils n'aiment pas.... bref, pour s'améliorer, rien ne vaut un bêta-lecteur extérieur à mon humble avis.
Écrit par : Beorn | 04/11/2009
C'est vraiment difficile de trouver un bon bêta lecteur. Moi, j'avoue avoir eu de la chance jusqu'ici et je les garde, mes bêta lecteurs, et refuse de les prêter à qui que ce soit. * montre les dents * Bon, ceci étant dit * toussote * le principal pour moi est que le bêta lecteur doit entrer aisément dans notre monde, dans notre imaginaire, dans notre logique de pensée sinon, ça ne collera pas. Il doit savoir dire les pires horreurs sur nos textes sans pour autant nous blesser. Ce n'est vraiment pas un métier facile que celui de bêta lecteur. Les proches sont souvent trop proches pour qu'on les écoute avec l'attention que cela présuppose et qu'ils nous sortent nos quatre vérités avec l'intensité voulue. En plus, je trouve, personnellement, que quelques kilomètres de distance entre l'auteur et le bêta lecteur, lors de la lecture par le premier des commentaires de ce dernier sur l'oeuvre du premier, ne sont pas superflus. ^^
Écrit par : Benedicte | 04/11/2009
Chose ardue, en effet, et complexe du point de l'investissement en terme d'énergie et d'affection. On ne se connait pas au début, parfois, mais on peut apprendre à se connaître. J'opte aussi pour des personnes extérieures :)
Écrit par : Samantha | 05/11/2009
Ah, choisir sa team de bêta-lecteurs ! Grande affaire !
Pas facile mais tellement efficace !
Écrit par : NB | 06/11/2009
Benedicte, Sam et NB : tout à fait d'accord et merci pour vos commentaires !
1) le bêta lecteur doit aimer le style de l'auteur, si si, pas l'aimer au point de n'avoir rien à dire dessus, mais l'auteur doit sentir qu'au fond, il y a du respect de son travail. C'est important pour être sûr que ce qu'il corrige n'est pas dû à une incompatibilité de techniques, et surtout pour que l'auteur accepte de lui donner sa légitimité de bêta-lecteur.
2) s'il n'a jamais bêta lu un auteur, un bêta-lecteur doit abandonner le texte si vraiment il sent que ça ne lui convient pas.
C'est une chose qui peut arriver à tout le monde et cela n'a rien de choquant de dire "excuse-moi, ce n'est pas pour moi".
S'il ne le fait pas, l'épreuve sera terrible pour les deux...
3) Sam a raison : au bout d'un moment, on noue des liens très forts avec ses bêtas et ils deviennent des amis (mais heureusement, ça ne les empêche pas de rester de bons bêtas).
4) Oui, Benedicte, quelques kilomètres, ça ne peut pas faire de mal... ;o)
Écrit par : Beorn | 06/11/2009
Ah ! Le choix des BL, vaste entreprise !
Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'il faut qu'ils accrochent à notre style, mais avoir un BL qui n'accroche pas nécessairement peut aussi être un bon point d'appui pour traquer les darlings que les amateurs mettraient sur le compte du style propre à l'auteur.
J'ai parfois tendance à me montrer grandiloquent dans certains textes, à la limite du soutenable même... ^^
Les BL qui apprécient mes textes pour cela ne pourront pas forcément me dire quand c'est réellement too much par rapport aux attentes du lecteur lambda. Alors qu'un BL qui ne rentrerait pas en osmose avec ces morceaux de "bravoure stylistique" n'hésiterait pas à pointer l'abus dont je fais preuve.
Pour le moment, on ne peut pas dire que j'ai une team de BL, pour cela il faudrait certainement que j'écrive avec davantage de régularité, mais un bon groupe de potentiels est en train de se constituer, tous lecteurs exigents et fortement intéressés par l'univers que j'essaie de développer. Et tous connus via le Net !
En tant que BL (trop) occasionnel, je plussoie ton point 2). Je suis déjà tombé sur un texte dans lequel je ne rentrai vraiment pas, ça n'a pas été évident de le dire à l'auteur, mais il a fallu le faire malgré tout ! Il faut vraiment le faire plutôt que de livrer une lecture peu approfondie.
(et +1 pour CoCyclics !!!)
Écrit par : Nicolas B. Wulf | 15/11/2009
Tiens, bienvenue chez moi, Nicolas et merci pour la visite ! Hop, je te débarrasse de ton manteau, prends un siège.
Un BL qui n'aimerait pas le style serait-il plus efficace ? Ahah, vaste question. A mon avis non : s'il n'aime pas, il va faire des commentaires dans le mauvais sens, il va tenter de ramener le texte dans un genre qu'il aime.
Un bon BL en principe, même s'il aime le genre, est quand même censé trouver les darlings.
En général les BL ont souvent leurs propres marottes, certains vont traquer les adverbes, d'autres les métaphores, d'autres encore les descritpions... C'est l'intérêt d'en avoir plusieurs.
Mais bon, tu as raison, de manière générale, les BL qui ne savent pas faire de commentaires négatifs ne sont pas très utiles pour s'améliorer (cela dit, ils peuvent faire du bien au moral ! :o) )
Écrit par : Beorn | 18/11/2009
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