27/02/2009
Polar, SF, fantastique et autres : mon point de vue sur les « genres » littéraires
Vous y croyez encore, vous, aux genres ?
Pour moi, tout ça, c’est de la littérature, il n’y a pas de différence.
Oh, je sais, certains n’aiment pas la SF, d’autres pas les polars, d’autres encore ne lisent QUE de la fantasy, bon, fort bien… Ce que je dis, c’est que ce n’est pas une histoire de genres, c’est une histoire de thèmes.
Prenons quelques romans de littérature "blanche" (c’est comme pour les verbes du troisième groupe : les romans de "blanche", ce sont ceux qui ne rentrent pas dans les autres cases) :
Est-ce que ça parle d’une histoire d’amour pendant la guerre de sécession (Autant en emporte le vent) ? Alors c’est de la "blanche".
Est-ce que ça parle de la protection des éléphants d’Afrique ? (Romain Gary, les Racines du Ciel) Alors c’est de la "blanche".
Est-ce que ça parle de dragon ? Ah, pardon, là, c’est de la fantasy !
Est-ce que ça parle de voyage dans le temps ? Non, là, c’est de la SF !
Est-ce qu’il y a un meurtre et un flic ? Halte, c’est du polar !
Mais il s’agit toujours de fictions, n’est-ce pas ? Il s’agit toujours de personnages, d’intrigues, de péripéties, de thèmes ? Alors pourquoi Autant en emporte le vent serait dans la même case que Romain Gary et pas dans la même que Le Seigneur des Anneaux ?
Est-ce que Scarlett O’Hara a quoi que ce soit à voir avec les éléphants d’Afrique ?
Au contraire, entre Margaret Mitchell et Tolkien, il y a au moins deux thèmes communs : celui de la guerre et celui de la nostalgie d’une aristocratie déchue. Et pourquoi s’en étonner, quand les deux auteurs parlent de ce qu’ils connaissent et de qui les intéresse ?
En quoi l’œuvre de Tolkien serait plus fictive que celle de Mitchell juste parce que son monde est inventé ? Est-ce qu’un auteur n’invente pas TOUJOURS un monde ? Est-ce qu’il ne le bâtit pas cependant TOUJOURS avec des matériaux plus ou moins réels ?
Mais voilà, quelqu’un a décrété qu’il existait certains thèmes qui enfermaient les romans dans des genres, et d’autres thèmes, non.
Les dragons, c’est rédhibitoire, les machines à voyager dans le temps et les flics aussi : si un roman a le malheur de contenir un de ces mots-clefs, hop, on s’empresse de l’ôter du rayon et de le classer dans une case.
Pourquoi ? Est-ce que ces romans sont vraiment différents ? Est-ce qu’ils sont mal écrits ? (mais alors beaucoup de romans de "blanche" ont du soucis à se faire) Est-ce que leurs thèmes sont moins nobles ? (mais au nom de quoi ? Qu’est-ce qu’un thème noble ?) Est-ce que la technique d’écriture est différente ? (alors je veux qu’on m’explique en quoi ?).
Vous allez me dire, peut-être, que certains lecteurs sont allergiques à certains thèmes. La fantasy par exemple, le fait d’inventer un monde. Bon, admettons. Mais ça ne justifie pas de les classer dans un genre à part comme des pestiférés. Peut-être que le thème des éléphants en Afrique, ça ne les intéresse pas non plus, et pourtant il n’y a pas de rayon « éléphants » en librairie.
Et si moi, je suis allergique aux histoires violentes ? Aux histoires d’inceste ? Est-ce que je devrais réclamer qu’on créée un genre « histoires violentes » ou « histoires d’inceste » et qu’on le mette à part en librairie, histoire que je sois sûr de ne pas tomber dessus ?
Pour beaucoup, le classement par genre, ça permet d’éliminer les « mauvais romans ». Moi aussi, je rêve d’un classement « bons romans » et « mauvais romans » mais ça ne peut pas exister, et heureusement. Alors pourquoi continuer à classer par genre ?
Le danger des genres, c’est qu’ils fabriquent des barrières. Ils créent des œillères, du mépris de part et d’autre, et beaucoup d’occasions perdues.
On refuse de lire un roman parce que par principe, « on ne lit pas » tel ou tel genre. C’est idiot : de bons romans, il y en a dans tous les genres.
Mais ça vaut aussi pour les auteurs : pourquoi ne pas essayer d'écrire dans un autre genre ? Passer de l’un à l’autre ? Au nom de quoi devrait-il y avoir une barrière infranchissable ?
Personnellement, j’aime lire des romans : certains me tombent des mains, d’autres me passionnent, mais le genre, je ne le vois pas.
Avant de choisir un roman, je me fais mon idée en le feuilletant, en repérant un thème qui me plaît, en demandant des avis… jamais en fonction du genre. Il y a de bons et de mauvais romans, il y a des thèmes qui me plaisent et d’autres pas, mais les genres, je ne comprends toujours pas ce que c’est. Une invention de libraire, peut-être ?
12:46 Publié dans Les genres littéraires: une invention de libraire? | Lien permanent | Commentaires (15)
Commentaires
Euh... Est-ce que tu permets que je ne sois pas d'accord avec toi ? ^^ Les genres de la SF et de la Fantasy sont mis à part de la littérature dite blanche, à mon humble avis, parce qu'ils présupposent des mondes tout droits sortis de l'imaginaire de l'auteur. Pour les lire, s'y impliquer, partager les émotions d'un elfe ou d'un nain, et non pas d'un homme ou d'une femme lambda, il faut faire preuve de beaucoup, beaucoup d'imagination. Il faut également faire preuve de ce qu'on appelle "le sens de l'émerveillement". Mais voilà, beaucoup de gens ne s'émerveillent plus, préfèrent les situations terre à terre parce qu'ils s'y retrouvent, peuvent s'y projeter, être cet autre si proche d'eux, oublier leurs soucis tout en se disant qu'à eux aussi l'histoire qu'ils lisent peut arriver. Ce n'est pas possible avec un roman de SF ou de Fantasy. C'est pour ça que les littératures de l'imaginaire sont mises à part... parce qu'il faut être à part pour s'en repaître. Et bien souvent, on les considère comme moins "bonnes" parce que ceux qui parviennent à s'émerveiller le plus demeurent les enfants et tout le monde sait que les enfants, ça se contente d'une écriture moins bonne... Ce dernier point étant bien sûr ironique, tous les auteurs de littérature jeunesse vous diront que c'est beaucoup plus ardu d'écrire pour un enfant que pour un adulte.
Bon, j'arrête de squatter, moi. Mais voilà ce qui arrive quand on me pique une idée pour mon blog. ^^
Écrit par : Benedicte | 27/02/2009
je suis d'accord avec toi pour la création des barrières. C'est très clair qu'on y fait référence en se disant "oh grands Dieux, c'est estampillé SF, vite reposons le livre sur l'étagère" alors qu'en fait, on ne sait pas si le livre nous plairait ou non. Il faut autant se méfier des genres que des quatrième de couv'!
Une autre chose qui me fait grinçer des dents à propos de cette classification est pour les auteurs: alors si j'ai une fée mais également un vampire, je le classe où mon roman hein ? C'est pas de la fantasy si j'ai pas de dragons, de nains ou d'elfes, alors ? Le genre de questions que l'on retrouve sur les forums!
Maintenant, je vais rejoindre Bénédicte plus haut sur le sens du merveilleux, la capacité d'imaginer.
Et flûte un pavé ^^
Écrit par : Black | 01/03/2009
Les genres, création artificielle des libraires ?
Oui mais non...
Comme le dit Bénédicte je crois qu'il y a une vraie différence entre les romans à monde imaginaire et les autres. L'immaginaire, que ce soit au travers de la science-fiction, de la Fantasy ou du fantastique nécessitent une capacité d'abstraction dont les autres romans n'ont pas besoin.
Maintenant il y a les polars. Eux justement résistent à cette séparation mais sont pourtant mis à part. Je crois que cette distinction, plus générale, entre la Littérature et la littérature est historique et ne relève, non pas des libraires, mais des éditeurs ou tout du moins du microcosme intellectuel.
D'un côté il y a la grande Littérature dans laquelle les auteurs vont se complaire à décrire notre société et à faire le portrait de telle ou telle personne. Si on regarde de près la littérature blanche, c'est l'étude sociétale et les personnages qui tiennent tous les romans. Jamais, ou presque, le scénario. Ce dernier n'est qu'un prétexte à mettre en valeur les thèmes sus-cités. Ca n'enlève d'ailleurs rien à la valeur de ces textes.
Dans la littérature policière mais également dans la SFFF, le scénario tient une place bien supérieure. Le monde et les personnages sont importants aussi mais c'est l'histoire qui prime.
La différence est là : dans un cas on se focalise sur une histoire dans l'autre sur une réflexion intellectuelle.
il n'en faut pas plus pour que les seconds regardent les premiers avec un air dédaigneux. C'est bien sûr une généralité et on pourra citer un tas de contre-exemples mais ce snobisme est la principale cause de ce fossé qui reste abyssal (en pourcentage, combien de romans de "mauvais genre" ont été nommés à des prix littéraires ?)
Écrit par : Ereneril | 05/03/2009
Je comprends au moins ta manière de voir, Béorn, les choses dans le sens où je dirais que les genres ne sont pas si cloisonnés dans le sens où ils finissent par se définir moins en fonction de ce qu'ils montrent que la manière dont ils le font:
On peut parfaitement imaginer (et ça doit sans doute exister) un roman de Sf avec voyage dans le temps mais dans lequel le voyage dans le temps passe complètement au second plan au profit des sentiments de nostalgie du héros, projeté dans l'époque de ses années FAC par exemple.
Pour le polar, c'est plus la structure du polar qui le définit je pense. Un polar a une intrigue autour d'un ou plusieurs crimes, un ou plusieurs enquêteurs et un coupable. A la rigueur, que cette histoire policière implique des êtres surnaturels n'en fait pas forcément un roman fantasy ou SF. D'ailleurs, beaucoup de polars de Brussolo jouent sur l'ambiguïté et jusqu'au dernier moment, on se demande si le surnaturel va pleuvoir ou pas, ce qui peut-être très savoureux.
Très bon blog, je l'ai lu d'une traite! ;)
Écrit par : Napalm Dave | 05/03/2009
Pour répondre à Bénédicte, et ça vaut aussi pour Ereneril et tous les autres vilains canards : non, il est strictement interdit de ne pas être d'accord avec moi. Nanmého, pourquiquçasprend ?
Ce point étant posé, merci pour vos pavés à tous. Moi, j'adooore les pavés et j'adore qu'on me fasse réfléchir.
Il y a beaucoup de choses dans vos commentaires mais pour résumer mon poin de vue... Vous n'arriverez pas à me convaincre, bande de crapauds !
Je vais donc répondre sur quelques points par-ci par-là.
Pour moi la littérature dite "de l'imaginaire", ce n'est pas la littérature "de l'imagination". Bien sûr, il faut de l'imagination pour bien faire parler un elfe, mais il en faut aussi pour faire parler un chat (Colette), un romain (Yourcenar) ou même seulement un personnage qui n'est pas de notre sexe...
A contrario, on peut inventer des elfes qui ne sont que de pâles caricatures d'humains vaguement aristocrates ou des nains qui ressemblent tous à des Arpagons à barbe, façon copains de Blanche-Neige, sans faire preuve de la moindre imagination.
Ereneril, je ne suis pas d'accord avec le fait de résumer la littérature "blanche" à une littérature de personnages. Le roman d'aventure, c'est aussi de la "blanche" : repense à Robin des bois, Notre Dame de Paris, Le Comte de Monte Cristo ou même Croc Blanc ! Ce "sous-genre" du roman d'aventure appartient de longue date à la littérature générale.
Quant au roman "de société", il se dilue aussi fort bien dans la SF : que dire de "1984", de "Fahrenheit 451", de "Bienvenue à Gattaca" ? Le roman "psychologique" se retrouve dans le fantastique comme un poisson : que dire de "Docteur Jeckyll et Mister Hide" ?
Je pense que Napalm a bien résumé mon point de vue : le genre ne fait rien à l'affaire, on peut très bien imaginer de la fantasy intimiste, de la SF introspective, de la blanche aventureuse et meme du polar métaphysique.
La vérité, c'est que les lecteurs et les auteurs se font des idées toutes faites sur les genres, qui les empêchent de penser et de créer : ils enferment la "fantasy" dans le "roman d'aventure" et le "polar" dans le "roman à énigme" comme on enferme des lapins dans des clapiers.
Mais c'est justement ce qui est désolant ! Oui, la fantasy peut produire des romans à personnages, oui, la littérature générale peut produire des roman à suspense, oui, le polar peut produire des romans comiques ! Et oui, comme dit Black, on peut très bien imaginer une roman de SF/fantasy/polar/historique/jeunesse !
(ah, zut, je voulais aussi répondre à Bénédicte sur la littérature jeunesse...)
Encore une fois, les genres fabriquent des barrières, renversons-les ! C'est la lutteuh, finaleuh !
(si j'ai parlé trop vertement, vous avez le droit de me taper sur la tête, mais alors pas trop fort)
Écrit par : Beorn | 05/03/2009
Tsss. Beorn... On ne disait pas que les écrivains avaient besoin d'imagination pour écrire des livres. On disait que les lecteurs avaient besoin d'imagination pour les lire... tsss... et que c'est pour ça que les libraires faisaient le distingo. Si tu préfères, les libraires mettent dans un coin les livres où il faut de l'imagination pour les lire et de l'autre côté, les livres qui parlent de notre quotidien et où tu n'as pas besoin de te projeter dans un monde étranfer. Et je maintiens mon point de vue, na ! Et j'aime beaucoup celui d'Ereneril aussi. Re NA !
Il n'empêche qu'avec l'explosion de la fantasy en littérature jeunesse, le lectorat de demain sera bien différent du lectorat d'aujourd'hui. On croise les doigts pour que les gamins d'aujourd'hui conservent leur envie de rêver ? La crise va nous aider. ^^
Écrit par : Benedicte | 06/03/2009
Eh bien, à ce qu'il semble, nos points de vue resteront opposés. Pour ma part, D'Artagnan et Robin des bois m'ont aussi demandé de l'imagination et ils m'ont fait rêver quand j'étais un gamin. :)
Cela dit, tu as raison, le lectorat d'aujourd'hui semble plus ouvert à la fantasy et je m'en réjouis. Ce qui m'inquiéterait, ce serait qu'il se ferme à d'autres influences tout aussi intéressantes.
Rester le nez au vent, à l'affût du talent où qu'il soit, voilà ce que je cherche en tant que lecteur ; et en temps qu'auteur, ouvert à toutes les libertés.
Écrit par : Beorn | 06/03/2009
Tiens, il me vient une remarque : au rayon jeunesse, il n'y a pas de classement par genre, au rayon BD non plus, ni dans les magasins de DVD.
Un auteur de BD comme Bourgeon a écrit de la fantasy, de la SF et de la BD "historique", et personne ne s'en est jamais offusqué : ses BD sont placées à la suite à la lettre "B" dans les bacs.
Vous me direz, la SF et la fantasy sont bien plus présents dans ces types de fiction, ces clientèles se fichent bien des genres et quand elles s'y intéressent, elles sont capables de se débrouiller sans qu'on ait à séparer les rayons...
Eh oui, et je vous répondrais : CQFD.
Alors pourquoi pas le roman, sinon parce que les lecteurs/écrivains/libraires se fabriquent eux-mêmes des barrières ?
D'ailleurs je constate que les marché BD et "jeunesse" se portent très bien et que la création y est foisonnante.
Écrit par : Beorn | 07/03/2009
Ca dépends des boutiques... Quand il y a assez de place pour séparer les genres, même en BD ou en jeunesse, il y a délimitation. C'est comme quand tu vas dans une toute petite librairie, des fois, il n'y a pas séparation entre littérature blanche et littérature de l'imaginaire.
Moi, j'aime bien cette séparation. Ca m'évite de chercher une paille dans une botte de foin. Quand on voit la profusion de littérature blanche et le peu de livres en littérature de l'imaginaire, si je devais chercher, ça me prendrait beaucoup de temps. Avant, quand j'étais petite, je me repérais aux couleurs des couvertures mais maintenant ça n'existe plus trop. Ah si, les couvertures des littératures de l'imaginaire sont plus colorées. :)
Tout ça pour dire que je t'ai taggué, tonton Beorn. ^^
Écrit par : Benedicte | 07/03/2009
Bénédicte, les couvertures des "genres" SFFF ne sont pas forcément plus colorées.
En tout cas, exemple concret, prend la dernière novella de Griffe d'Encre. Oui, elle est colorée, mais dans son style elle ne porte pas son genre sur elle.
Pour ma part, je ne peux qu'approuver l'intervention d'Ereneril.
J'aurais plein de choses à dire, pas forcément pertinentes (plutôt du ressenti) mais je n'ai pas trop de temps.
Tout ce que je peux ajouter (au niveau des auteurs), c'est qu'actuellement, si tu écris une histoire dans laquelle il arrive plein de choses à tes personnages, il vaut quand même mieux l'ancrer dans notre réalité, qu'elle soit contemporaine ou historique, même si tu prends des libertés avec.
A partir du moment où tu es estampillé "fantasy", tu te fermes énormément de portes, du moins dans l'édition francophone.
La SF et le fantastique (surtout "soft") s'en tirent nettement mieux.
Je me suis amusée au salon du livre à tenter de trouver des éditeurs qui pourraient potentiellement être intéressés par Roanne, bah franchement, il vaut mieux que je me consacre à un autre projet :D (oui, je sais, la micro-édition n'y était quasiment pas représentée, mais quand même !).
Même si par certains aspect Roanne est très proche de notre réalité et possède certains caractères chic-lit et polar à la fois, c'est tout de même "fantasy", donc ça ne passe dans aucune ligne éditoriale (je ne parle même pas de son "poids").
Écrit par : Roanne | 16/03/2009
Il est vrai que l'estampille "fantasy" sur un manuscrit (mais "SF" aussi, en fait) ferme les portes de presque toutes les maisons d'édition.
C'est d'ailleurs ce qui me paraît complètement absurde et qui motivait cette note, au départ.
Écrit par : Beorn | 16/03/2009
Tiens, j'avais loupé ce billet (et dix mille autres aussi, sur ce même blog !). Et bien je suis mille fois d'accord avec toi. Pas plus, parce que ça commencerait à faire beaucoup, mais voilà, au moins ça !
Par rapport à ce que dit Bénédicte, c'est drôle, mais je dirais le contraire :
[...]les livres qui parlent de notre quotidien et où tu n'as pas besoin de te projeter dans un monde étranger[...]
Je pense que pour se plonger dans ce que notre quotidien à de fantastique, il faut aussi de l'imagination. Beaucoup, parfois.
Tout ça est autour de nous, mais pas forcément évident à déceler. Si je poussais le vice jusqu'à prétendre qu'inventer un monde "fantastique", c'est une solution de facilité pour stimuler l'imagination ? Vous me jetteriez des pavés de polystyrène à la tronche, et vous auriez raison, j'imagine.
Mais il faudrait des cailloux pour me faire changer d'avis !
Écrit par : Sylmar | 22/04/2010
Dans mes bras, Sylmar ! Enfin quelqu'un qui me comprend !
Exactement, le fantastique est une solution de facilité pour l'imagination. Ce n'est pas une mauvaise solution pour autant, mais ce n'est pas la seule, en tout cas.
La machine à rêve qui est en chacun de nous peut être stimulée par une infinité de combustibles ! Il est tellement dommage de se limiter à l'un ou l'autre...
Ecrire et lire de la fiction, c'est toujours s'inventer un monde, même si ce monde peut avoir pour cadre notre bonne vieille terre.
Bref, si on te jette des pavés de polystyrène, je te ferai rempart de mon corps (mais euh... pour les cailloux, on en rediscute, d'accord ?)
Écrit par : Beorn | 23/04/2010
"Enfin quelqu'un qui me comprend" ! "
Eu le même tressaillement de joie (désolé, j'ai même gloussé!) ! C'est pas si fréquent d'entendre ce genre de choses ... et pourtant, ça paraît tellement logique. Ça élude certainement nombre de questions qui mériteraient d'être posées, mais j'avoue ne pas vraiment avoir le niveau...
Cette histoire de machine à rêves, c'est exactement ça ; et comme pour l'alimentation, il faut manger de tout, c'est plus sain (?).
Digestion stomacale, digestion littéraire ? Ce qui est bien, c'est que les deux fonctionnent automatiquement.
Je m'arrête là avant d'en laisser plus d'un perplexe...j'aurais d'autres métaphores tout aussi inspirées, et puis je risquerais de devenir mon propre gourou, à ce train là...!
Écrit par : Sylmar | 25/04/2010
(Je continue l'exploration de ce blog très sympa ^^)
L'article et les derniers commentaires datent, mais j'avais juste envie de le dire : tu as parfaitement mis les mots sur mon avis, Beorn ! (Et puis Sylmar aussi du coup ^^) Et c'est très agréable ^^
Les "littératures de l'imaginaire" assument finalement plus le côté inventé, alors que la littérature "blanche" feint davantage de ressembler à la réalité ^^ Je comprends qu'on puisse ne pas aimer être aussi dépaysé : ça brise un peu plus franchement l'illusion littéraire (on peut faire semblant de croire, un instant, que Scarlett O'Hara a existé, mais c'est plus dur de se persuader qu'il existe une école pour sorciers cachée au fin fond du Royaume Uni).
Mais les séparations collent une étiquette dépréciative à certains des genres.
J'ai failli m'étrangler quand une camarade de prépa m'avait sorti, jadis : "A la Croisée des mondes, de Philip Pullman ? J'ai adoré, c'est très bien écrit, c'est intéressant et original. Mais bon, c'est pas de la littérature, quoi !"
Ô monde cruel.
Lol.
Écrit par : Milora | 19/08/2011
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