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28/01/2009

Qu'est-ce qu'une bonne idée ?

Qu’est-ce qu’une bonne idée ?

Je me suis longtemps posé la question. En fait, tous les auteurs ont leurs certitudes sur ce point. Ou plutôt, ils ont leurs certitudes ce que c’est qu’une mauvaise idée.

Clichée.
Has been.
Loufoque.
Irréaliste.
Confuse.
Inexploitable.
Trop compliquée.
Déjà vue dans tel ou tel bouquin.
Pas assez drôle, flamboyante, originale.

Mais alors, qu’est-ce c’est, une bonne idée ? Et d’abord, qu’est-ce que c’est, une idée ?

Je me suis trouvé ma petite réponse à moi, vous en penserez ce que vous voudrez. Mais ça m’a ouvert les yeux sur pas mal de certitudes que je croyais solides…

----Une idée, et surtout une bonne idée, c’est d’abord quelque chose qui vous plaît à vous, qui vous inspire, qui vous excite les neurones (ou une autre partie de votre corps, c’est selon l’idée), quelque chose qui va vous donner de la force, de l’envie, de l’énergie pour écrire un texte.
Peut-être pas cette idée là, toute seule dans le vide, mais un ensemble de bonnes idées que vous pouvez lier ensemble.

----Une bonne idée, c’est aussi une idée qui fait des petits, qui se conduit comme le bout de la pelote de laine : la mauvaise idée n’a pas de pelote derrière elle, c’est juste un bout de laine, elle ne vous plaît pas vraiment, ou pas à ce moment de votre vie.
La bonne, elle a une pelote, si possible une grosse qui roule partout et qui s’emberlificote dans tous les coins.
Peut-être que vous laisserez tomber l’idée de base, d’ailleurs, et que vous ne garderez que la pelote…

Il n'y a pas d'étalon universel pour mesurer ce qu'est une bonne ou une mauvaise idée. L'instrument de mesure, c'est vous : ça vous plaît ou ça ne vous plaît pas.

D’accord, une fois que vous avez vos idées, vous pouvez toujours les modifier, les repenser, les tordre et les détordre pour qu’elles passent dans les filtres de vos certitudes (pas trop cliché, pas inexploitable, pas trop confuse etc.), mais ça me fait quand même tirer quelques conclusions intéressantes :

1) N’abandonnez jamais une idée avant d’avoir tiré la pelote ! Halte à l'auto-censure !

Eh oui, on l’a tous fait : sous le vague prétexte que ce n’est pas assez original, par exemple, ou pas réaliste. Ce n’est pas original ? Ce n’est pas réaliste ? Ce n’est pas à la mode ?
Tant pis !
Une seule question compte : ça vous excite, ça vous intéresse, ça vous met le brasier aux entrailles ? Alors basta ! Tirez-moi cette pelote, n’abandonnez pas, n’étouffez pas le feu de la créativité ! Au contraire, jetez-lui du combustible, tout ce qui vous passe par la tête, mélangez votre idée avec d’autres, furetez pour vous documenter, développez votre machin, que ça prenne du poids, de la forme, de la couleur !

2) Ne vous lancez pas dans une idée qui ne vous plaît pas, juste parce que vous pensez que ça va plaire.

Vous pensez que l’écologie est à la mode et vous vous lancez sur ce thème ?
Etes-vous sûr que ça va vous titiller la mitrailleuse à bonnes phrases ?
Pensez-vous que vous aller faire mieux que l’auteur d’à côté, dont c’est le dada, justement ?

Vous croyez qu’en ajoutant un peu de racisme par ici, un peu de mondialisation par là, un peu d’exotisme par ci-chi, vous aurez un roman dans les clous qui va plaire à tout le monde ?
Mais si en fait, vous avez secrètement envie de nous parler de scarabées bleus, de la guerre du Péloponnèse ou de la maladie de Parkinson, est-ce que vous serez bon ailleurs ?
Est-ce que vous n’arriverez pas à toucher et à émerveiller vos lecteurs, même sur un thème qui a priori ne les branche pas spécialement, si votre texte est bien écrit et que ça vient du fond de vos tripes ?
Est-ce que ça ne vaut pas le coup d’être tenté ?

Et puis honnêtement, qu’est-ce que vous avez à perdre ? Il y a un éditeur qui vous a passé commande ? Vous avez un contrat de cinq romans à finir ? Non ? Bon alors…

3) Ne rejetez pas les embryons d’idées.

Il vous en arrive sûrement des tonnes.
Ça fait un petit « toc » dans votre tête quand vous lisez un roman, quand vous regardez un film, et hop, sans même y penser, vous la classez « pas bonne » et vous pensez à autre chose.
Et la malheureuse petite idée ne sortira jamais de l’œuf et ne verra jamais le vaste monde, vous l’aurez oubliée avant même qu’elle soit née, vous n’en aurez même pas eu conscience.

Alors que cet embryon d’idée, il vous plaisait, il vous faisait sourire. Bien sûr, il n’était pas encore exploitable, pas encore une vraie idée, mais… Mais ça commence toujours comme ça, une bonne idée, non ?

Alors soyez en alerte, l’esprit ouvert, gavez-vous de bouquins et de bonnes histoires, parlez, voyagez, faites des tas de choses… Les idées sont en vous, elles sont à vous, elles sont des réactions à tous les signaux que vous recevez du monde.

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