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06/07/2011

Les secrets d'une bonne histoire, l'émotion, la dramaturgie

Aujourd'hui, je vais vous donner tous les secrets pour écrire un best-seller que s'arracheront d'abord les éditeurs, puis des millions de lecteurs aux yeux affamés. Haha, c'était une blague. Hum. Mais je vais quand même essayer de vous donner quelques pistes.

Comme vous le savez ou ne le savez pas, il existe aux Etats-Unis des universités où l'on apprend le métier d'auteur et de scénariste. Vous me direz qu'il n'y a nul besoin d'école pour cela, la preuve : il y a eu des écrivains bien avant qu'elles n'existent. Je ne prétends pas qu'il faille suivre des cours pour devenir un écrivain, ni même qu'il existe des règles géniales à suivre pour écrire un bon roman. Mais je crois qu'il est bon de connaître, au moins dans les grandes lignes, les règles de la dramaturgie que ces gens y apprennent.

Ces règles existent-elles ? Sont-elles nécessaires à la littérature ? Vont-elles formater la production littéraire ? Je n'en sais rien. Ce que je sais, en revanche, c'est que les Américains ont de bons auteurs. En ce qui concerne la fantasy que je connais bien, ils ont même d'excellents auteurs. D'une part, ils vendent plus que les Français, et vous aurez beau me donner deux ou trois exceptions, vous aurez beaucoup du mal à me contredire sur le fond. Ensuite, même si certains écrivent des nullités (mais les Français ne sont pas épargnés par le phénomène) il y a aussi de grands maîtres, extrêmement novateurs sur le fond et brillants sur le style. Bref, le formatage, je n'y crois pas. Je pense que les bons auteurs savent construire des univers personnels quelles que soit les règles qu'on leur a apprises - mais que ces règles ont pu les aider.

Mais alors, ces fameuses règles, quelles sont elles ? je vous invite à lire "La Dramaturgie", de Yves Lavandier, l'ouvrage le plus complet en français sur le sujet à ma connaissance. Mais si vous êtes anglophone, il existe de dizaines de titres de ce genre non traduits. Je n'ai pas le temps ni la place de vous faire un cours, et d'ailleurs, je n'en ai pas la compétence. Je peux juste vous donner quelques éléments très simples :

1) Vous devez choisir un protagoniste (qui peut être un groupe de personnages) ayant une motivation et un BUT, et rencontrant des OBSTACLES.

ex : Dupont, apprenti chevalier. But : tuer un dragon. Motivation : devenir un chevalier. 

2) Ce BUT doit arriver assez tôt dans l'histoire, soit immédiatement, soit après quelques dizaines de pages.

ex : Dupont commence par trousser la gueuse au château quand au détour d'un couloir, son maître le tire par l'oreille et lui dit : "si tu ne tues pas ton dragon d'ici ce soir, tu n'auras pas ton diplôme de chevalier."

3) Ces OBSTACLES ne doivent pas apparaître comme des interventions extérieures de l'auteur, mais comme un enchaînement logique (ils doivent avoir des liens les uns avec les autres, comme une toile de fils entremêlés), ils doivent le plus possible trouver un écho dans la personnalité du protagoniste et donc être le plus possible INTERNES.

ex : Dupont est un trouillard, il ne sait pas se servir d'une épée, il est allergique au poil de dragon et en plus, son propre père est un dragon. Chaque obstacle rencontré va révéler ses faiblesses et il va devoir les surmonter.

4) Le CONFLIT généré par ce BUT et ces OBSTACLES doit aboutir à un POINT D'ORGUE à la fin de l'histoire. Ce point d'orgue doit dépasser en intensité toutes les autres scènes de l'histoire et répondre à la question : "le protagoniste atteint-il sont but ou y renonce-t-il" ?

ex : Dupont a séduit la princesse Xena pour qu'elle zigouille le dragon à sa place. Après moult péripéties incluant une scène de scène de jalousie, un château en flamme et beaucoup de coups d'épée, Dupont finit par obtenir son diplôme de chevalier / ou Dupont renonce à son diplôme et se marie avec la riche Xena.

5) Une courte fin nous montre (ou non) la résolution du conflit. Une ligne ou quelques pages suffisent. Cette partie n'est pas toujours nécessaire.

6) chaque sous-partie du roman doit correspondre au même schéma en miniature.

 

Bien sûr, je simplifie à l'extrême et chaque point serait sujet à un bon millier de discussions. Il est évident que cela ne fonctionne pas comme une mécanique et ne donne aucun truc pour réussir de façon infaillible. Il n'y a pas de mode d'emploi pour écrire un roman, aucune règle n'est valable en toute circonstance, il y a toujours des exceptions. Et si vous êtes déjà familier de ce blog, vous savez qu'à mes yeux, rien ne remplace le travail acharné, notamment sur le style. Cependant, cela peut quand même aider à y voir plus clair si vous bloquez sur votre synopsis sans savoir pourquoi ou si une partie vous semble faible et que vous n'arrivez pas à en trouver la raison...

Avez-vous déjà passé le POINT d'ORGUE ? Le BUT a-t-il déjà été atteint ? Dans ce cas, toutes les péripéties ultérieures paraissent fades. A vous de trouver une solution.

Avez-vous vraiment donné un BUT à votre personnage ? A-t-il des faiblesses à surmonter ? Si ce n'est pas le cas, alors peut-être votre personnage aura-t-il du mal à accrocher l'attention du lecteur.

Vous êtes-vous trompé de protagoniste ? Avez-vous donné à un personnage secondaire un BUT et des OBSTACLES plus riches et plus forts qu'à votre personnage principal ? Alors il y a des chances pour que le lecteur s'intéresse plus à ce personnage secondaire. Faites-en votre protagoniste, pourquoi pas ? Ou si vous tenez à mettre l'autre sur le devant de la scène, débrouillez-vous pour que ses problèmes soient plus forts et plus émouvants.

Commentaires

Oui, il y a tout ça... oui...

... mais est-ce qu'on peut vraiment penser toutes ces choses avant de savoir ce qu'on écrit, et est-ce qu'on peut les porter en avant, avec soi, les garder perpétuellement en tête sans risquer de déformer son histoire, et de l'adapter, involontairement ou non, à un tel canevas ?

Moi je dis que : c'est peut-être un truc à lire, mais pour les auteurs hyper chevronnés. Ceux qui sauront l'utiliser n'auront plus rien à en "apprendre" au mauvais sens du terme.

(Mais on dirait ce vieux disque rayé que je me repasse en boucle. Pas grave.)

Écrit par : Sylmar | 06/07/2011

Oui, le commentaire en double, ça fait disque rayé...
*SBAFF*
Aïeuh !

M'est avis que ce sont de vagues guides, auxquels se référer surtout si on a un premier jet auquel on a l'impression qu'il manque quelque chose.

Non, surtout, ne pas se baser là-dessus pour créer son histoire !
Enfin, tel est mon avis. Il n'engage que moi, mais c'est comme d'habitude : je me méfie des recettes comme de la peste.

Écrit par : Oph | 07/07/2011

C'est ti pas malheureux qu'il faille aller sur le blog de tonton pour avoir vaguement de ses nouvelles ? De frustration, je viens de lire tes 10 derniers posts avec les quelques pièces jointes qui allaient avec (dont la première moitié de cette intervention filmée sur Cocyclics, très intéressante).
Et là, pour ne pas polluer ce dernier post sur ces bonnes recettes, qui ont certes un côté mécanique mais qui marchent assez bien, je m'interrogeais sur un autre aspect que je veux, que j'exige dans tout roman ou film : le héros doit avoir évolué entre le début et la fin, il doit avoir appris quelque chose qui l'a changé en profondeur. Sinon à quoi bon avoir fait tout ce voyage, pour le lecteur comme pour l'auteur ?
Qu'en pensez-vous vous autres ? (ne tapez pas trop fort, je ne suis pas du métier)

Écrit par : pipoulette | 07/07/2011

Pour moi, la Bible absolue en la matière est "le Voyage du Héros" de Joseph Campbell, un anthropologue qui a laissé tomber sa thèse pour étudier pendant dix ans les mythes de différentes civilisations. Hollywood a repris sa recette, pour le meilleur (l'Empire Contre Attaque) et le pire (Cf. toutes les comédies romantiques stéréotypées dans lesquelles le héros suit un parcours initiatique mais finit par rencontrer le grand amour). Sinon je suis d'accord avec cet article, mais en même temps il faut savoir mettre un soupçon de folie dans une histoire bien construite, et jouer avec les clichés, je pense.

Écrit par : Sycophante | 07/07/2011

C'est la faute à mon navigateur qui m'affichait pas la page actualisée, le saligaud.

Et puis sinon je sais pas, cette histoire de dramaturgie, on se demande si ce n'est pas une étude à posteriori sur des oeuvres marquantes d'un certain point de vue, dont on essaierait de tirer un enseignement. Je ne dis pas que c'est stérile, mais c'est une voie qu'il faut avoir envie de suivre, sans résultats certains.

Ca me fait penser à Henry Miller, qui se fadait pas mal de grands auteurs dans le but de décortiquer le procédé de leur "génie" (attention, terme polémique). Il disait : "je croyais percer leurs secrets, assez naïvement".

Si vous voulez épater votre bibliothécaire, ou en savoir au moins aussi peu que moi sur le sujet, lisez "Lire aux cabinets" de Henry Miller, Folio 2 euros.

Écrit par : Le rayé du disque | 07/07/2011

Sympathique article qui me rappelle un peu les Aventures de Robert ^^

Mais en le lisant, j'ai l'impression de ne pas le suivre du tout Oo

...Hum, quoique.

Baaaah.

J'vais y réfléchir.

Parce qu'en fait, ça dépend de ce qu'on considère comme la quête principale de monsieur personnage principal. Son petit but égoïste, oui, on le connaît rapidement. (Faire valoir ses droits et réparer l'erreur judiciaire dont il est victime. Quel égoïste :p).
En revanche, sa grosse erreur de jugement qui mène droit au... Euh... Boss final du bouquin, et dont la résolution est censée conclure l'histoire, ben, on n'en entend parler que partie... *recompte* sept.

J'y crois pas, je parle de ma gueule sur un article généraliste.
*facepalm*
Sinon, j'ignorais que "règle" était masculin. ("Ces règles existent-ils ?")

Bonne continuation.

Écrit par : @now@n | 07/07/2011

@ Sylmar : moi je fais mon feu de tout bois, mais chacun est libre de passer son chemin.

@ Oph : On en fait ce qu'on en veut. Pour moi, il est évident que l'inspiration n'a rien à voir avec les règles de la dramaturgie. C'est plus profond, plus puissant.
Cela dit, je pense que si on écrit, on doit les connaître. Elles existent, elles ne sont pas miraculeuses, mais ayons la curiosité de les étudier et de voir ce qu'elles peuvent nous apporter. Avec le même matériau de départ, elles peuvent aider l'auteur à mieux toucher le lecteur.

@ THE pipoulette : eh, y a aussi le téléphone, pour prendre des nouvelles ! :)
Le fait que le personnage évolue, oui, certains auteurs le considèrent comme un critère déterminant et d'autres, plus cyniques, prétendent qu'on ne change jamais vraiment et que les lecteurs le savent.
Je n'arrive pas à être dans le clan des cyniques, je me range donc à ton avis.

@ Sycophante : absolument, il faut de la folie ! C'est ce qui est déprimant dans ces règles : on a l'impression que tout est joué d'avance, que l'on peut décortiquer les histoires comme de vulgaire horloges. Où est le rêve ? Où est l'émotion ? Or pas du tout : on ne découvre là qu'une toute petite partie du voile. L'inspiration, c'est avant tout un peu de folie. :)

@ @now@n : tu as raison, le problème, c'est de passer de la théroei à la pratique. C'est quoi, exactement, un but ? et un obstacle ? Il y a tellement d'interprétations possibles... Et chaque lecteur peut avoir la sienne : untel trouvera le but clair et passionnant, tel autre passera complètement à côté et se demandera où commence l'histoire...

Écrit par : Beorn | 07/07/2011

Message reçu.

Écrit par : Sylmar | 08/07/2011

Chouette article ! Ça faisait longtemps.
Bon, bah je crois que j'ai à peu près tout, surtout les obstacles en toile d'araignée (mais pas forcément internes aux personnages...).
Mais mais mais... les règles sont aussi faites pour être outrepassées. Et souvent, c'est là où ça devient intéressant. ;-)

Écrit par : Siana | 08/07/2011

Aaahh (soupir de contentement :o) )

Tonton Beorn nous revient en pleine forme !

Quelque part, je savais que le Lavandier te plairait. :-)
Et je connaissais aussi la réticence (bien française) sur les "règles". (Les commentaires en sont l'exemple type)

Tu as raison, les américains bossent sur l'histoire, le story-telling. Ils apprennent.
Ils ont même des classes universitaires réputées sur le sujet.

Ça vient, très doucement, en France.
Comme il existe quelques écoles de scénaristes.


Perso, ce qui m'amuse toujours, c'est que les français sont toujours aussi revêches à apprendre les règles de la dramaturgie.

Allez, tiens jouons un peu à regarder l'histoire.
Dramaturgie (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dramaturgie) => 350 Avant Jésus-Christ, Poétique d'Aristote. (c'est pas tout jeune)

Si on préfère un français, on a Boileau et l'Art Poétique (dont les conseils sont masqués/cachés dans de la poésie : http://www.scribd.com/doc/17835/Boileau-N-LArt-Poetique)

Les règles du théâtre classique sont aussi d'un français :
François Hédelin, connu en littérature sous le nom d'abbé d'Aubignac (me dit la Wikipédia)


Des règles strictes, qui n'ont pas empêché les meilleurs de s'y frotter avec succès !

Et d'autres de s'affranchir de ces règles, ou de les déborder, avec autant de succès... après les avoir respectées ! :-)


"Ces règles existent-elles ? Sont-elles nécessaires à la littérature ? Vont-elles formater la production littéraire ? Je n'en sais rien."

Ça répond à tes questions, non ?


Pour ce qui est formatage, je vais juste te renvoyer le bâton de relais en passant par une autre spécialité française : la gastronomie.

Dans la gastronomie, tu as les Fast Food/ la restauration rapide, les produits tout prêts en super-marché et les cuisiniers professionnels (avec plus ou moins d'étoiles)

A la base, tu as les mêmes aliments... mais à la sortie, tu reconnais les pros !

En littérature, les mêmes mots, la même ponctuation... mais à la sortie, tu reconnais les pros !

Alors qu'est-ce qui les différencie ?

En gastronomie, tous les cuisiniers suivent des recettes.
Mais, pour autant, combien sont de grands chefs reconnus ?
Leur est-il impossible d'apporter une touche de fantaisie ?
D'ajouter leur propre patte ?

C'est clair : appliquer une recette, ça n'engendre pas un grand chef.

Mais qui applique vole déjà au-dessus de celui qui ne connaît aucune recette et improvise tout du long, au petit bonheur la chance.

C'est clair aussi : bien maîtriser une recette, ça permet d'en connaître toutes les nuances, toutes les profondeurs.

Et de la déborder. ;-)
(Si je n'ai pas d'oeufs, je me débrouille comment ? Si je chauffe à thermostat 6 plutôt que 7, que se passe-t-il ? Avec quels ingrédients puis-je chauffer à thermostat 6 et obtenir les mêmes effets ? Si mon four me lâche à mi-parcours, je sauve le plat comment ? etc.)

Autre avantage des recettes, chacun peut en trouver une où il excelle.

Le tout c'est d'en trouver au moins une.
Simple si possible...

Avant d'aborder des recettes plus osées. :-)

Les bonnes recettes s'améliorent toujours dans le temps. Soit par la dextérité du cuisinier, soit par ses innovations, voire les qualités des produits qu'il injecte... ou encore par une amélioration de tous ces points en même temps.

Bien sûr, on peut y voir un procédé mécanique, dénué d'âme.

C'est identique si on applique une recette de cuisine à la lettre, plutôt que dans l'esprit.
Or, le vrai cuisinier sait de quelle manière on pratique une "recette". Il corrige les proportions à son goût, tout autant qu'il adapte la cuisson aux proportions choisies et aux capacités de son four.

Cependant, et quand même, il fait intervenir un autre élément (qui n'est pas présent dans ta recette, Beorn) : il adapte sa recette à celui qui va la manger.
C'est le premier point crucial dans une recette. Pour qui ?


Je tique aussi sur une autre absence majeure dans ta recette Beorn. (que je résume - j'en ai établi une presque identique, il faudra que nous comparions un jour)


1) Un protagoniste (multiple) ayant une motivation et un BUT, et rencontrant des OBSTACLES.

2) Ce BUT doit arriver assez tôt dans l'histoire

3) Ces OBSTACLES doivent être logique, avoir des liens les uns avec les autres, comme une toile de fils entremêlés, ils doivent le plus possible trouver un écho dans la personnalité du protagoniste et donc être le plus possible INTERNES.

4) Le CONFLIT généré par ce BUT et ces OBSTACLES doit aboutir à un POINT D'ORGUE à la fin de l'histoire. "le protagoniste atteint-il sont but ou y renonce-t-il" ?

5) Une (courte) fin nous montre "une" résolution du conflit.

6) Chaque sous-partie du roman doit correspondre au même schéma en miniature.


Donc, pour moi, il manque un autre point essentiel qui pourrait être évoqué comme un préalable de l'étape 1

0) Un auteur ayant une MOTIVATION et un BUT, et rencontrant des OBSTACLES.

Quand je cuisine un plat, j'ai une motivation et un but.
Je rencontre des obstacles (*) dans les ustensiles et les ingrédients à préparer/rassembler.

(*) Pour ceux qui cherchent des nuances à "obstacle" peuvent lire : difficultés, empêchements, entraves, pierres d'achoppement, obstructions, oppositions, contretemps, anicroches, problèmes.

Pourquoi cette étape 0 ?
Pour avoir lu beaucoup de textes, je ressens une nette différence entre un auteur qui a une motivation et un but (à travers son récit), et celui qui n'en a pas.

Quand l'aventure n'est pas "gratuite", le courant souterrain est là, porteur.

Les contes, aussi, sont pourvus de ces motivations et buts souterrains.
Or, les contes sont les premières "lectures" des enfants, celles qui peuplent leurs rêves pendant de longues années.
Ce sont des textes très riches, bourrés de symboliques et de recommandations.

Vladimir Propp les a étudiés (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vladimir_Propp) et en a tiré une formulation globale.

Les contes classiques, les mythes, autant d'ingrédients ou de recettes qu'un auteur devrait connaître, pour pouvoir les utiliser dans sa propre cuisine. ;-)

Qui ne connaît le Petit Chaperon Rouge ?
Qui n'a remarqué que la trame du Seigneur des anneaux est tout à fait celle du Petit Chaperon Rouge ? Oh certes, améliorée par la patte de Tolkien, mais on est en plein dedans.
Une jeune créature naïve, qui vit dans un village, va porter un joli petit anneau à sa grand-mère Volcan. En chemin, elle sera poursuivie et même harcelée par le grand méchant Loup (vêtu de plusieurs formes : Nazgul, trahisons multiples, conflits d'intérêts)... Oh que votre armée est grande, Oh comme elle est puissante et conquérante, Oh comme vous me séduisez Sauron, Oh comme j'hésite à jeter l'anneau dans le volcan !
Sans le "chasseur" Gollum, l'histoire se terminerait mal, très mal.

Oui, la trame du Petit Chaperon Rouge. :-)

Ce qui me fait dire, avec le sourire : à moi, contes, deux mots !

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard (content d'avoir trouvé d'autres pistes aujourd'hui, dont "le Voyage du Héros")

Écrit par : Amibe_R Nard | 08/07/2011

Tiens tiens tiens, cet article me rappelle une conversation... :))

Contrairement aux autres commentaires, le mien serait plutôt : "Si j'avais su..." ^^
N'ayant aucune formation littéraire, je pense que certaines bases / règles / conseils (appelez ça comme vous voulez) m'auraient fait gagner du temps. Et me seront utiles (vitales ?) pour la suite si je veux continuer à écrire des romans.
Heureusement, j'ai la chance de beaucoup lire, donc je suppose que, la plupart d'entre elles, je les ai intégrées inconsciemment, ce qui m'aide pour "raconter une histoire". Mais pour rendre celle-ci efficace, accrocher un lecteur d'un bout à l'autre, séduire un éditeur, bah je ne suis pas certaine que cela me suffise.
Je sais très bien où sont les faiblesses de mon actuel roman. Si un peu de curiosité vis à vis des grands principes de dramaturgie peut permettre à d'autres "jeunes auteurs" de ne pas faire mes erreurs, gagner du temps, avoir un bon roman bien construit du premier coup et ne pas se décourager, franchement, je trouve ça dommage de cracher dessus.

Écrit par : Roanne | 09/07/2011

(oups c'était "vitaux" qu'il fallait écrire, pas "vitales", ahem, il faut que je mette plus souvent le nez dans mon dico et surtout que je me relise avant de poste, pas après... ^^)

Écrit par : Roanne | 09/07/2011

Oui, je pense qu'on peut apprendre à écrire à l'école. Je vois ça comme du modélisme. Les trucs, astuces, recettes sont des pièces que l'on nous donne. Mais on pourra en avoir autant qu'on veut, voire en emboiter certaines en forçant un peu, on ne pourra qu'écrire des histoires correctes. Par contre, si on a de la colle, soit du talent, ça fera tout de suite la différence.
En somme, si à l'école on peut apprendre à devenir écrivain, on ne pourra y apprendre à devenir un bon écrivain ; parce que le talent ne s'enseigne pas.

Écrit par : Croquelune | 09/07/2011

"on ne pourra y apprendre à devenir un bon écrivain ; parce que le talent ne s'enseigne pas."

Ouf ! Heureusement que personne ne naît avec des talents, sinon nous n'aurions soit que des bébés génies, soit que de parfaits crétins pour le reste de leurs vies.

Mais peut-être entends-tu le talent comme suit :

"Avoir du talent, c'est avoir foi en soi-même, en ses propres forces." Maxime Gorki ; Les bas-fonds - 1902.

Et là, tu as raison, ceux qui ne croient pas en eux-mêmes ne peuvent pas devenir de bons écrivains.

Mais, perso, je sais qu'après 10 000 heures de travail, le talent se révèle. C'est comme pour la lampe du génie, il faut la frotter longtemps pour que le génie sorte à son plein potentiel.

Pour l'école, elle cherche à te donner les bases.
Le reste, c'est l'école de la vie qui te l'apprend, l'école de la vie, l'école des amis, l'école de ceux qui te demandent plus.

Pas de talent sans défi.

Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 11/07/2011

J'aime beaucoup ce dernier commentaire qui redéfinit un peu le talent, je ne le concevais pas vraiment ainsi, et il y a du vrai.
Je viens de terminer "Écrire", de Stephen King, et là encore on retrouve travail et obstination, comme par hasard...

Écrit par : Sycophante | 11/07/2011

@Amibe : Tu es plutôt absolue. Tu ne crois pas qu'on puisse naître avec une certaine disposition pour tel ou tel sujet sans pour autant être un génie ?
Et donc, non, je dis ce que je dis, à savoir que je pense que pour être un bon écrivain il faut être doté d'un peu de talent inné au départ. Si tu es un mauvais écrivain sans talent, tu parviendras peut-être à devenir un écrivain correct en travaillant dur, mais je pense que ça s'arrêtera là.

@Sycophante : Si tu viens de finir ce bouquin, je t'invite à relire à partir de la page 165. King y dit, en gros, que si on est un mauvais écrivain, personne ne pourra nous aider à devenir bon, ce qui est encore moins optimiste que moi.

Écrit par : Croquelune | 11/07/2011

Beorn : je ne sais pas si cette constatation est si noire,
être réaliste fait aussi parti du dur apprentissage de la vie.

Je joue de la "cornemuse bretonne" (biniou) et je suis passionné par l'uilleann pipe, la cornemuse irlandaise*. J'ai économisé plus de 1000 euros pour en acheter une, j'ai attendu quasiment un an avant qu'un artisan breton me la construise sur mesure.
Le jour où j'ai commencé à en jouer, ce fut le drame absolu.
J'ai eu l'intime conviction que je ne le maitriserai jamais.
Et pourtant on m'avait déconseillé cet instrument, en me disant qu'il fallait 7 ans pour apprendre, 7 ans pour jouer correctement et 7 ans pour être excellent. Au final, ce fut une
immense déception, mais si je ne m'étais pas lancé à fond
dedans j'aurais vécu avec des regrets toute ma vie.
Au final, ça ne m'a pas tué de reconnaître mes limites.

* Mais qu'est ce que la cornemuse vient foutre dans ce débat ? se disent les abonnés de ce fil de discussion. Désolé.

Écrit par : Sycophante | 11/07/2011

@Croquelune

Oui, je suis assez absolu :-)

Et j'ai des raisons de l'être.
Car, un écrivain n'est jamais seul dans son écriture. Au pire, il a juste son éditeur en face de lui... et tu verras que cet animal a beaucoup de choses à dire sur un texte que l'auteur considère comme "fini".

Mais, avant l'éditeur, tu as des bêta-lecteurs, des gens qui te lisent et commentent ce qu'ils ressentent.
A lire la vie de beaucoup d'auteurs, on se rend compte qu'il s'agit souvent du conjoint ou de l'ami du club littéraire, ou d'autres personnes encore.

Un livre, ce n'est pas le seul talent d'un auteur.
C'est toujours le travail d'une équipe, avec un illustrateur par dessus le marché (et une couverture, ça assure 50 % des ventes... ou des rejets)

Où est le talent de l'écrivain derrière la couverture ?
Où est-il derrière la quatrième de couverture conçue par l'éditeur ?

Tu vois, on parle souvent du talent de l'écrivain, en masquant toute l'équipe derrière sa création. Mais cette équipe, elle existe... et on ne peut pas parler d'un seul talent, mais d'une multiplicité de talents.

D'où mon avis tranché sur le talent.

Je pourrais aussi te dire, mets une plante grasse en plein désert, elle va dépérir.
Mets-la à l'ombre ou dans le froid, elle va dépérir.

Malgré tous ses talents, elle ne vivra bien, à son plein potentiel qu'au bon niveau d'ensoleillement, de chaleur, etc.

Vrai ?

Faux !
Si personne ne s'en occupe, si personne ne l'arrose, la plante ne sera pas à son plein potentiel.
Comme pour l'écriture, c'est le jardinier qui fait toute la différence.

Oui, "le" jardinier ou les jardiniers d'ailleurs.
La vie sait en offrir plusieurs à ceux qui les cherchent. :-)

Et c'est le plus important.
Un bon écrivain sait s'entourer, à tout point de vue.

Ce qui donne une autre vision de la recherche d'un éditeur.

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 12/07/2011

@Sycophante

Je trouve que 1000 euros, ce n'est pas cher payé pour économiser 21 ans de ta vie. :-)

Même si, avec un bon prof et/ou un groupe, les 21 ans peuvent descendre à moins, bien moins...

Tout dépend de ce que l'on appelle l'excellence.
Où le talent d'ailleurs.

Stephen King n'est pas apprécié par beaucoup de gens.

Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 12/07/2011

Heu oui... m'enfin là on parlait du talent de l'auteur, je sais bien qu'il n'est pas seul dans l'aventure. Mais ce que j'ai à dire sera sensiblement similaire. Si l'auteur est mauvais et n'a pas un peu de talent qui, pour moi, est inné, il pourra être entouré d'un bataillon de lecteurs, il ne pourra que devenir correct, au mieux, pas bon. Mais je vais m'arrêter là, au risque de radoter et de monopoliser le coin. Il semble qu'on ne puisse pas tomber d'accord :)

Écrit par : Croquelune | 12/07/2011

@Croquelune

Oui, je crois bien qu'on ne puisse pas tomber d'accord sur le côté "inné" du talent d'auteur.

Pour être auteur, il y faut aussi le goût de raconter des histoires, avoir la discipline de poser ses fesses devant une feuille ou un clavier pendant des mois et des mois, avec un résultat médiocre le plus souvent... avant de le réécrire, encore et encore, pour arriver à en tirer quelque chose.

Où que je me sois tourné, je n'ai pas encore vu un seul auteur pondre un texte parfait d'un seul coup d'écriture.
Même des auteurs avec expérience et "talent".

Si c'était inné, ça devrait être bon d'un claquement de doigts.
A la fin du premier jet, tout est parfait !

C'est ce que croient les jeunes auteurs. ;-)
Or, le premier jet, ce n'est que 10 % de l'écriture. Voire le 1 % d'inspiration.

Tu sais, quand je lis les biographies des auteurs, et que je les vois passer 8 à 10 heures à écrire, tous les jours de la semaine sauf le dimanche, je me dis... houla, un talent "inné" ?
Quand je les vois trébucher sur une page blanche, parfois pendant plusieurs semaines... je me dis, mais où est passé leur talent inné ?

Maintenant, si tu me dis que le talent d'un auteur, c'est son envie d'écrire, alors je te rejoins à 100 %. Parce qu'une majorité d'auteurs sait, de très bonne heure, que la vie ne peut se concevoir sans l'écriture.
Ce sera dur, long, pas évident, mais c'est un souffle de vie.
Un souffle inévitable.


Pour ce qui est des auteurs médiocres, je peux juste te préciser qu'écrire à quatre mains, c'est possible.
Que s'il le faut, un éditeur est prêt à faire rewriter un livre... et qu'en général, un bon éditeur effectue ce travail avec son auteur (il faut souvent un an plein entre l'acceptation d'un roman et sa sortie en librairie... mais à peine un mois pour l'imprimer !)

Au pire, l'auteur (reconnu) possède des nègres qui écrivent à sa place. (Alexandre Dumas)

Toutefois, au niveau de la médiocrité, ne pas confondre oeuvres alimentaires et oeuvres véritables. Ne pas avoir à travailler pour assurer la subsistance journalière, ça aide bien à écrire. :-)

Etre nanti, c'est inné, mais ce n'est pas un talent. :o)

En tout cas, j'espère que, suivant ton idée, tu te considères parmi les auteurs aux talents innés.
Sinon, (ou même si oui) trouve un ou deux bêta-lecteurs (bien méchants) pour te motiver.

Sans défi, le talent végète.
Peu importe d'où il sort. ;-)
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 13/07/2011

Ce que je comprends, c'est qu'un bon écrivain est un écrivain professionnel.

Allez, si je recompte, durant mon année universitaire, j'avais pour écrire :
- 3/4 d'heure le matin avant d'aller au bahut
- 1/2 heure le midi
- trois à quatre heures le soir, et encore, seulement quand je faisais une croix sur les révisions.
Coup de pot, je ne sortais jamais. Pas mon genre.
Si on recompte, en tout, on doit obtenir cinq heures, grand max.
Non mais sérieux, comment un type normal peut faire tenir dix heures d'écriture dans sa journée ? Un type avec un boulot, je veux dire ?

Écrit par : @now@n | 14/07/2011

"Non mais sérieux, comment un type normal peut faire tenir dix heures d'écriture dans sa journée ? Un type avec un boulot, je veux dire ?"

Il met plus longtemps qu'un auteur pro !
Il écrit aussi tout le week-end. (2 * 12h00 + 5 * 5h00 = 49h00, ça équivaut à 6 * 8h00)

Avantage, il se consacre uniquement à ce qui l'intéresse, lorsque l'auteur pro joue aussi dans le côté alimentaire. (La sécurité de l'emploi a du bon quand il faut payer les factures à la fin du mois, sans oublier la sécurité sociale - les soins, la retraite...)

Et il espère pouvoir vivre un jour d'un emploi à mi-temps, lorsque les ventes compenseront son salaire.

Plus facile à faire aux USA qu'en France, ce qui explique que bien des auteurs français soient fonctionnaires, avec un bon nombre de profs. Question de temps libre !

Mais ce n'est pas impossible non plus. Tu as des femmes mariées, avec des enfants, et un boulot en plus, qui se débrouillent pour écrire et publier. :-)


Après, tu as différentes façons de rentabiliser ton temps d'écriture.
Si on te bêta-lit, tu économises 50 % de temps par rapport à celui qui écrit tout seul dans son coin.
Tu corriges des fautes que tu es incapable de voir, tu travailles aux bons endroits, tu sais si le texte tient la route ou non.

Tu peux aussi apprendre à écrire dans des ateliers, avec des bouquins, etc.
C'est du temps "d'écriture" que tu vas rentabiliser par la suite... si tu sais en jouer.

Connaître les règles d'un jeu, ça aide beaucoup à y jouer.


Comme quoi, ça reste possible... mais on parle ici d'un investissement à long terme, sur une carrière d'auteur.

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 15/07/2011

Oh... Vu comme ça.
Merci beaucoup pour une telle précision sur une question en l'air. :-)

(Je reste méditative sur :

- le bêta-lecteur (où le trouver ?)
- l'atelier (mais je n'y suis jamais allée, j'ignore à quoi cela ressemble)
- le bouquin (pour des raisons déjà développées par d'autres bien mieux et plus longuement que je ne saurais le faire sur les commentaires de cet article ._.)

Je vais méditer tout ça, hein.)

Écrit par : @now@n | 16/07/2011

Le bêta-lecteur ?

Au détour du web sur des ateliers d'écriture en ligne, Cocyclics (demande à Tonton), ou sur des forums : tu me bêta-lis, je te bêta-lis...

En créant ou en intégrant un fanzine.

Tu me bêta-lis, je te bêta-lis... c'est ce que font les auteurs pros, au moins pour certains de la SFF. (Et après tu les vois co-écrire ;-) )

Bien Amicalement
l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 17/07/2011

Eh bien... Merci encore.

(Si je rajoute quoi que ce soit, il trouvera encore le moyen de rebondir, au secours ! L'Amibe_R Nard a réponse à tout !)

(Oh, et puis, sait-on jamais : peux-tu me prouver la conjecture de Goldbach ? :D)

Écrit par : @now@n | 18/07/2011

@ : @now@n

Mais non, je suis juste très intéressé par le sujet :-)
Je regarde comment travaille toute la chaîne de l'édition, jusqu'aux commandes d'auteurs, voire même les auteurs qui arrivent à publier en proposant seulement des synopsis aux éditeurs.

Synopsis = rien d'écrit, juste le plan ou le schéma, la structure de l'histoire !

Voilà qui laisse rêveur. :-)

Si l'éditeur paye, l'auteur écrit.
S'il ne paye pas, l'auteur passe à un autre synopsis.



Pour la conjecture de Goldbach.

http://sciencetonnante.wordpress.com/2010/09/13/la-conjecture-de-goldbach/
Les machines l'ont vérifiée jusqu'à 10^18

D'autres mathématiciens ont trouvé une approche.
http://blogdemaths.blogspot.com/2008/09/pourquoi-la-conjecture-de-goldbach-ne.html

Le problème récurrent dans cette histoire de Goldbach est que nous n'avons pas la liste de tous les nombres premiers. Il s'agit même d'une recherche fondamentale tant leurs propriétés sont intéressantes (pour le codage en particulier). Mais prouver qu'un nombre est premier, c'est déjà walou les valises.
Prouver Golbach, c'est être capable de trouver au minimum deux nombres premiers... quelle que soit la longueur de l'entier proposé ! (1 million de chiffres, hop voici deux nombres premiers qui valident la démonstration. Cool ! :-) )

Est-ce qu'on s'éloigne de l'écriture ?

Oui, sans doute un peu, sauf que des gens sont en train d'étudier des systèmes d'écriture automatique. L'ordinateur écrit le texte.
Demain, les Intelligences Artificielles en seront capables (sinon, ce ne seront pas des IA ;-) ).

Mais si un ordinateur est capable d'écrire un texte, cela veut dire qu'il suit des recettes.
Ou au moins qu'il est capable de les repérer dans un corpus de textes, qu'il est capable de repérer le style d'un auteur pour se l'approprier.
Darlings, vocabulaire, structures inconscientes ? Tout serait reproductible ?

L'avenir nous le dira. :-)

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 19/07/2011

Ha ha ! Je me mords les doigts pour ne pas rire. L'Amibe_R Nard est un terrible individu. N'empêche qu'il doit animer les soirées. Peut-on le réserver ? Existe-t-il un site internet dévolu à cet effet, un code minitel ?
Bah, de toute façon je n'organise jamais de soirées.
(Et j'arrête de jouer avec l'homme qui a réponse à tout. Parce que c'est mal).

Merci encore de tous les petits messages très réjouissants à lire :)

Écrit par : @now@n | 19/07/2011

My god ! J'étais parti dans une galaxie lointaine, très lointaine, et quand je reviens, je trouve 28 commentaires au compteur.
Mille excuses pour cette absence absolument pas indépendante de ma volonté.
C'est promis, je lis tout cela et je vous réponds à chacun dès que je n'ai plus 40° de fièvre (les vacances, ce n'est pas bon pour la santé, qu'on se le dise...^^).

Écrit par : Beorn | 23/07/2011

@Tonton Beorn

J'espère que c'était un samedi soir !

Sinon, euh, oui, j'ai été bavard.
Mais on m'a cherché. :o)

@ @now@n
Non, je ne suis pas locatable, parce que pas loquace hors de l'écrit... et c'est Internet qui a réponse à tout, pas moi :-). Par contre, j'aime bien chercher de l'info.

Et pis, c'est vrai, il y a des sujets qui me sept-lieutisent. :-)

Content de t'avoir amusé.
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 28/07/2011

@ Roanne : exactement, je pense que ce genre de conseils peut grandement aider à gagner du temps et à détecter ce qui cloche.

@ L'Amibe : c'était deux semaines, en fait. ^^

Alors voyons, par quoi commencer ?
@ débat : talent inné / travail acharné.
Je pense que le débat est assez vain : vous avez tous les deux raison, il faut du talent et du travail acharné.
Le talent se résume souvent à l'envie furieuse (et idiote, et irraisonnée) de vouloir travailler avec acharnement sur un sujet. Mais pas toujours.
En clair, telle est ma limpide réponse : oui, non, ça dépend... Mais de toute façon, il faut s'acharner.

@ débat professionnel/non professionnel :
C'est un débat intéressant et qui déchire les auteurs entre eux. Ce que je vois, c'est que la grande majorité (l'immense majorité) des auteurs publiés ne vivent pas de leur plume. Donc ça doit être possible.
Personnellement, je n'ai pas le choix donc la question ne me touche pas : le jour où je gagnerai beaucoup d'argent avec mes romans, j'y repenserai peut-être ?

@ la bêta-lecture comme moyen de gagner du temps.
Là-dessus, vous connaissez ma position, OUI, je suis à 100% d'accord avec l'Amibe. La bêta-lecture est un formiable moyen de s'améliorer.
Les deux difficultés sont :
1) apprendre à recevoir la bêta-lecture (ne pas se braquer contre les remarques, ne pas non plus prendre toutes les remarques pour argent comptant)
2) trouver de bons bêta-lecteurs.
CoCyclics aide beaucoup d'auteurs qui font le choix de la bêta-lectures (en SFFF uniquement) mais il y a d'autres moyens, car le système ne convient pas à tout le monde. Je pense que ça vaut le coup d'essayer, quitte à se retirer si ça ne colle pas.

@ Frodon et le grand méchant loup.
Haha !

Écrit par : Beorn | 29/07/2011

Oui, bon, la bêta-lecture, je ne connais personne qui soit contre. J'ai déjà vu des positions "pas quand c'est mal fait", mais pas foncièrement contre. Ça c'est clair, c'est net, c'est dépourvu de bavures.

Et quand je me demande où je veux en venir avec le paragraphe précédent, je m'aperçois de ma lâcheté.
Il me faudrait une sacrée confiance dans le bêta-lecteur pour lui confier un texte récent. Là, dernièrement, j'ai reçu des aides pour les premiers chapitres d'une histoire - mais j'en suis au chapitre 32, donc le début, j'ai eu le temps de le désacraliser.
Eh oui, je suis une imbécile amoureuse de ses textes.
Galère.

Alors même que je n'hésite jamais à repasser les textes des autres - notamment de jeunes catastrophes orthographiques.

Ce message est si pourri de suffisance et de HS que j'hésite à l'envoyer.

Enfin pour en revenir au sujet, l'article, il est bien, hein !

Écrit par : @now@n | 29/07/2011

@ @now@n

Hum, je ne vois pas de suffisance dans ta réponse.
De la crainte, peut-être, ou alors un mauvais emploi de la bêta-lecture.

Un mauvais emploi, car un bêta-lecteur ne peut pas te faire changer d'avis. C'est toi le capitaine du navire !
Pas le second ou le mousse qui nettoie le pont des fautes et autres scories.
Toi ! :-)

Oui, c'est vrai, ça demande d'être fort.
De refuser chaque bêta-lecture comme une vérité absolue.

Le bêta-lecteur c'est un super correcteur orthographique/répétition/histoire, pas plus.

Et, il vaut mieux en avoir plusieurs.
Non pour l'assurance de la grammathographie, mais bien pour repérer "où" les bêta-lecteurs trébuchent avec ensemble. A quels endroits, l'ornière est trop violente pour tout le monde.

Après, on peut regarder le reste, mais en restant capitaine du navire.
(ie. en conservant bien au chaud sa V1, sa V2, sa V3, etc. Ce qui paraît bien sur le coup, paraît souvent moins bien un peu plus tard.)

Parfois oui, souvent non.
C'est le choix de l'auteur qui est le plus important. ;-)

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 01/08/2011

Post intéressant, commentaires tout aussi intéressants! :)

Moi je n'ai rien contre les recettes, parce que l'école m'y a bien rôdée... Vous n'avez pas tous fait des tas de schémas narratifs et le schéma actantiel de Greimas en sixième?

Mais la question du BUT m'a interrogée. Le perso principal ne peut-il avoir pour seul but de (sur)vivre normalement, et son histoire consistera surtout à échapper, le cas échéant, au véritable BUT du méchant de l'histoire? Cela en fait-il un héros trop pâle? Ce sont des questions intéresssantes à se poser pour ses propres histoires...

Sinon, une anecdote sur le talent: j'ai un talent en dessin. Pas en écriture. Mais dessiner ne me passionne pas (ça me relaxe juste une ou deux fois par an); écrire me passionne. On ne peut pas se forcer à faire ce pour quoi l'on est naturellement doué, et au final j'espère que c'est l'effort et la persévérence qui comptent le plus.

Je pense qu'il faut aussi relativiser le talent au vu de tout ce qui se publie et se vend de nos jours. Si je me comparais à mes auteurs préférés, je n'aurais aucune motivation à écrire car je ne m'en sentirais effectivement pas capable... Heureusement, de temps à autres on tombe sur des livres vraiment mauvais, et de là vient l'étincelle: "C'est cela que je veux faire!"

Il faut trouver son style, et il faut trouver sa niche. Si vous prenez le sport, vous vous rendez compte immédiatement que l'on est obligé d'adapter son jeu personnel à notre physique, et non à un quelconque goût abstrait que l'on aurait de jouer comme ci ou comme ça. De même, il n'y a pas UN talent pour l'écriture: il faut exploiter ses facilités et contourner ses faiblesses, comme toujours, comme partout.

Écrit par : Asia M | 09/08/2011

"Mais la question du BUT m'a interrogée. Le perso principal ne peut-il avoir pour seul but de (sur)vivre normalement, et son histoire consistera surtout à échapper, le cas échéant, au véritable BUT du méchant de l'histoire? Cela en fait-il un héros trop pâle? Ce sont des questions intéressantes à se poser pour ses propres histoires..."

Il faudrait s'entendre sur ce qu'est vivre "normalement". :-)

La survie est toujours un but, mais c'est un but faible, en général. (plus souvent un ressort dramatique).

Faible, car il est facile de se laisser mourir. (=> fin de l'histoire)
Faible aussi, parce qu'il n'expose pas le personnage au conflit, à l'évolution intérieure... et au fait de gagner et de dépasser la difficulté. De changer.

Quand il s'agit de survivre, c'est le côté animal qui prédomine. On sauve sa peau, on fuit.


La survie, telle que tu la proposes, dépend surtout du méchant : ton héros a de grandes chances de subir l'aventure tout du long. (Le lecteur, lui aussi, va subir toute l'histoire, et il risque de remarquer - d'un peu trop près - le côté pion que tu lui feras jouer.)
Ça risque d'être chaud à gérer... comme le fait que ton méchant, ne le soit pas trop, sinon c'est la fin de ton aventure.

Ce qui ne se débouche pas sur une impossibilité.
Les grandes révoltes ont aussi pour une part cette notion de survie (de vie normale). Sauf que les gens meurent pour défendre une idée, un idéal. Ils sont d'ailleurs prêts à se sacrifier pour cette idée. A mourir pour elle.

Mais tu as raison de dire que le protagoniste doit aussi avoir son anti-protagoniste. Chacun ayant un BUT, chacun rencontrant des obstacles sur leur chemin.

Protagoniste et anti-protagoniste sont des obstacles mutuels vers le BUT. Le BUT ou une partie du BUT.
Comme dans une course de voitures, chacun veut arriver sur la ligne d'arrivée le premier.

Dans l'histoire de Beorn, l'anti-protagoniste pourrait bien être la Peur de Dupont.
Son BUT (à la Peur), faire craquer Dupont. Et pour ça, elle va revêtir plusieurs formes : n'avoir pas son diplôme, la honte, son père, la princesse Xena, un dragon, etc.

Dans les mains de l'Anti-Protagoniste, toutes les armes sont bonnes pour que Dupont craque. :-)

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 10/08/2011

Des universités pour devenir écrivain ?
Je savais pas que ça existait.
Oh oui, je suis sûre que plein de gens pourront, au sortir de ces études, écrire des romans. Mais - c'est peut-être de la mauvaise foi de ma part - à mon avis ce seront des romans tous sur le même modèles, suivant une certaine école ; des espèces de romans à la chaîne.
D'ailleurs, je trouve pas que le fait que ça vienne des Etats-Unis soit particulièrement de bon augure, lol : c'est quand même eux qui ont la culture qui mise le plus sur l'uniformisation... (J'ai toujours eu du mal avec les auteurs Américains ; il n'y a guère que Robin Hobb et Ursula Le Guin qui trouvent grâce à mes yeux, et je leur trouve un style plutôt "anglais". Mais je n'ai peut-être tout bêtement pas lu les bons, c'est vrai ^^)

Euh, je m'égare ! Revenons au sujet !
De mon côté, je suis d'accord avec l'un des commentaires (de Sycophante il me semble) qui disait, si j'ai bien compris, que les règles c'est très bien... mais pour analyser quelque chose qui existe déjà. Pas vraiment comme modèle à suivre.

'ttention, je suis pas en train de dire : bouh, toute méthode est nulle, l'Auteur doit tirer lui-même de Son être profond toute la substantifique moëlle (...et rester paraplégique après l'opération. Euh pardon, je m'égace encore).

Mais je pense qu'il y a une différence entre réfléchir à l'écriture et appliquer un modèle.
Réfléchir à la dramaturgie, à l'expression, à la construction d'un roman, évidemment que c'est utile. Mais ça ne se fait pas dans l'abstrait. Ça se fait en observant les romans déjà existants, en comprenant comment eux, fonctionnent.

La différence est faible ? Ouais, sans doute. Mais à mon avis elle est essentielle. Quand on comprend (par soi-même ou parce qu'on vous l'explique) comment fonctionne un roman, je pense que la première réaction c'est : "et si on faisait autrement ?"
Et c'est de là que tout part : on trouve parfois une autre façon de faire, ou alors on se rencontre que non, quoi qu'on fasse, la le schéma qu'on nous a montré réapparaît. Mais c'est quand même ennuyeux de suivre une règle, non ? Alors sachant qu'elle est là, comprenant pourquoi ça ne marche pas quand elle n'est pas suivie, on va tenter de l'adapter à ça sauce.
En d'autres termes, à mon avis, c'est pas en disant : "c'est comme ça qu'il faut faire/c'est comme ça qu'on fait" qu'on avance. Plutôt en disant : "regardez comment on fait les autres... et vous, vous ferez quoi ?"
(Là je ne parle pas des trucs et astuces comme il y en a, donnés sur un ton très drôle, sur ce chouette blog. Je tente plutôt de m'imaginer ce que peut donner un cours dans ces universités pour écrivains ou dans ces manuels)

Vous me direz : c'est peut-être ça qu'on enseigne dans ces universités pour écrivains ? Hm... dans ce cas, c'est quoi la différence avec une fac de lettres ? (c'est pas du sarcasme, hein, je pose vraiment la question ^^)

En plus, je ne suis pas sûre qu'il y ait une seule règle immuable. Même celles évoquées par ce post très intéressant, et qui ont pourtant l'air quasi-évidentes tellement elles semblent universelles... Il me semble qu'on y trouve toujours des exceptions.
Par exemple, le point 2. Quand je l'ai lu, je me suis dit : "ah mais oui, c'est vrai ! C'est même évident maintenant que tu le dis !". Asia y a apporté une nuance ; c'est vrai que plus que but on pourrait dire "enjeu".
Mais en y réfléchissant bien, il existe des romans qui ne comportent pas cette composante (ou du moins, qui ne la font pas sentir au lecteur). Quel est le "but", "l'enjeu", dans Du côté de chez Swann ?

(Alors quand je sors des trucs comme ça, en général on me répond à demi mot que je suis vachement prétentieuse de me comparer à Proust. ^^ Donc j'anticipe : non, je me compare pas du tout à Proust, et d'ailleurs je parle ici en tant que lectrice. (De toute façon, je suis pas vraiment écrivaine, moi) )

Enfin voilà, comme je suis bavarde, ce message est trop long et répète plus ou moins ce qui a été dit. En gros, il me semble que toute démarche consistant à appliquer un modèle est vouée à produire quelque chose de stéréotypé.
Après, je fais peut-être des nuances là où y en a pas et c'est peut-être exactement ce que vous étiez en train de dire dans les commentaires ci-dessus...

Donc, je file ! ^^

Écrit par : Milora | 17/08/2011

Bonjour

Oui, ça existe... et ça commence à venir en France, dans les universités.
Autrement dit : ça devient enfin officiel.

On appelle ces cours "atelier d'écriture", mais ça cache souvent l'apprentissage de toutes les bases de la narration.

Dans ces cours, on apprend à écrire des histoires.
Comme on apprend les maths, la littérature, la sculpture, etc.

On apprend des systèmes qui fonctionnent.
C'est d'ailleurs tout l'intérêt, ça évite de jouer aux multiples tâtonnements "expériences-échecs-rare réussite" qui découragent la plupart des gens.

Répéter en quelques minutes (ou heures) une expérience qui a pris une vie à son concepteur, c'est un sacré gain de temps.


Est-ce que suivre une règle, ça crée des stéréotypes ?
C'est une bonne question.

Si je me base sur les études, on pourrait en déduire que tout étudiant est interchangeable. Que toute personne qui a suivi un cours équivaut celle qui a suivi le même cours.

On sait bien que ce n'est pas le cas. (d'abord, certains dormaient au fond de la classe... Tonton Beorn le dit souvent. Il en a sans doute l'expérience. ;o). D'autres ne suivaient pas, ou pas bien.)


Pour approcher le problème par analogie, je dirai que les cours d'écriture sont comme les cours d'auto-école.

Tu as ceux qui connaissent les bases du code de la route, et ceux qui ne les connaissent pas. L'école, le cours, t'apprend à les connaître.

A aucun moment, ça ne va entraver ta façon de conduire.
Mais il y a une différence fondamentale entre celui qui connaît les règles et celui qui ne les connaît pas.

O, certes, par expérience, tu peux finir par deviner qu'il faut s'arrêter à un feu rouge.
Mais ça risque d'être long

Et plutôt mortel dans la vraie conduite ;-)
Mortel pour soi (ce qui est un moindre mal), surtout mortel pour les autres !

Le lecteur, c'est l'autre, les autres.
Ou c'est ton passager.

Si tu cherches à le tuer à chaque fois, il ne va pas te fréquenter longtemps. ;-)


Après, quand tu sais conduire, tout est dit.
Le cours t'assure les bases, le reste, c'est ce que tu en fais, suivant ta personnalité.


Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

PS. Ah oui, une règle s'applique partout... jusqu'à trouver l'exception qui confirme la règle. Qui confirme, non qui infirme. ;-)

On aussi la règle et l'esprit de la règle.

Sauf que, sans avoir testé la règle, chercher aussitôt l'esprit de la règle, c'est un peu comme vouloir planter des clous avec un tournevis.
Ou se méprendre sur ce qu'est une règle. :-)

Petit exemple ici :
http://www.ursulakleguin.com/AboutWriting13-OnRulesofWriting.html


J'en suis presque à dire :
Une règle, c'est ce qu'on n'a pas maîtrisé.
Quand on maîtrise une règle, on dispose d'un outil.



Pendant que j'y pense, Tonton Beorn, sur ce sujet, je te conseille

http://www.booktrope.com/book/21642/34188
en particulier cette page 2
http://www.booktrope.com/book/21642/39329

Le reste est aussi intéressant :-)

Give it a try !

Écrit par : Amibe_R Nard | 19/08/2011

Hum...
Je suis pas trop convaincue, Amibe ^^

"Est-ce que suivre une règle, ça crée des stéréotypes ?
C'est une bonne question.

Si je me base sur les études, on pourrait en déduire que tout étudiant est interchangeable. Que toute personne qui a suivi un cours équivaut celle qui a suivi le même cours."
-->
Hm. (Oui, je "hm-ise" beaucoup ^^)
Si tu apprends à toute une classe à faire une dissert, à la fin de l'année, ce qu'ils te rendront au partiel est une dissert. Elle sera différente chez chacun. Certains électrons libres peut-être, auront rendu un devoir différent (et auront une mauvaise note). Mais en enseignant que c'est en faisant une dissert qu'on fait ce qu'il faut, les gens auront envie de faire des disserts...
...Avec toute les limites qu'offre une analogie^^

Quant à la comparaison avec le code de la route... Il me semble que l'équivalent du code, en écriture, ce seraient les règles du français. Si tu écris "il fallait qu'il fait sa", c'est comme griller un feu rouge ^^.
*Attention, analogie fumeuse : *
Par contre, une fois que tu sais conduire, si on te dit qu'il faut conduire qu'en ville, libre à toi d'aller conduire à la campagne. Au début tu prendras peut-être pas le chemin de traverse que tu voulais, et tu arriveras dans un village qui ne te plait pas et où personne n'est accueillant. Mais si on t'avait héliporté avec ta voiture directement au village où tu voulais arriver... Ton chemin t'aurait moins apporté, tu aurais moins à raconter aux gens que tu croises. Tout le monde serait dans les mêmes villages en plus (ce sera même pas forcément les plus accueillants, et à force de voir tout ce monde, ils laisseront les passagers-lecteurs parfaitement blasés) ; et avec ce système, on n'aurait pas exploré ceux sur lesquels on tombe par hasard.
Et euh... oui, vous avez raison : il faut vraiment que j'arrête les comparaisons, mdr !
J'espère que dans cet umbroglio de n'importe quoi, on comprend quand même ce que je voulais dire. (Non ? Même pas un peu ? *sifflote d'un air dégagé et essaie d'oublier cette envolée métaphorique vaseuse* )


Redevenons un peu sérieux et cohérents ^^

Je continue à me demander ce qu'on enseigne, vraiment, dans ces facs. L'équivalent de ce qui est sur ces liens ?
Je les ai regardés. Je sais pas trop quoi dire dessus... Ils semblent plus permettre de tester quelque chose de déjà écrit que guider réellement.
Si on remplit les cases des 7 pas pour une bonne histoire, est-ce que ce ne sera pas mécanique ? Pour ne prendre qu'un exemple, le tome 1 de la Pucelle de Diable-Vert (oui, je prends un exemple du coin :P) ne les suit pas exactement. On pourrait les résumer en "il faut que tout s'enchâine logiquement" (ou juste décrire un schéma narratif). Mais on peut écrire une bonne histoire qui soit différente (Le Déchronologue, par exemple ?), et en écrire de très mauvaises qui les suivent.
En fait j'ai pas trouvé ça foncièrement novateur. Je veux dire, j'ai fait pas mal de littérature en cours, et c'est sûr que c'est très intéressant d'analyser un texte, et même d'analyser les mécanismes de la fiction, etc. Mais te dire "voilà, une histoire ça se fait COMME ÇA", je vois pas en quoi ça permet de développer la créativité.

Les règles comme des outils ? Mais une histoire est pas une suite de recette à appliquer pour produire tels effets.
Enfin, je ne suis pas sûre que connaître les règles, parce qu'on vous a dit "c'est comme ça qu'on fait" permette réellement d'écrire. Comme tu dis, il y a la règle et l'esprit de la règle, l'important c'est de comprendre l'esprit...

Après, bien sûr, y a de très bons romans qui suivent les règles et les schémas classiques ! Mais si on va quelque part pour apprendre à faire ça... Ça risque de devenir réducteur, non ? (si la pratique se généralise)



Pour les ateliers d'écriture, j'en connais qu'un (indirectement : via une amie) et c'était une arnaque... J'espère que c'était juste une exception ^^


Il y a un dernier truc qui me chagrine avec l'idée qu'on enseigne à écrire dans les universités. Un truc qui se situe dans un registre bien plus concret.
C'est que si on institutionnalise la production artistique... est-ce que ça ne risque pas de fermer les portes à ceux qui ne passent pas par ces voies ? Ça revient à faire de l'écriture un métier, que certains exerceront certes mieux que d'autres. Mais le système serait assez limitatif, du coup.

Désolée : encore un post super long. *rougit*
Mais bon, c'est juste mon avis, je ne prétends pas à une vérité générale !

Écrit par : Milora | 19/08/2011

@ Asia : bienvenue sur ce blog !
Je réponds après deux ou trois siècles, toutes mes excuses... Donc, oui, survivre peut être un but. Ce n'est pas forcément le plus original, mais ça peut donner de très bonnes histoires.
Sinon, je suis d'accord avec le fait qu'il ne faut pas UN talent pour écrire mais DES talents. Des points forts, en fait - qui peuvent permettre de faire avec ses poins faibles.

@ Milora : sceptique ? Ma foi, je comprends.
Peu importe la façon dont on utilise ces règles, personnellement, je me sens incapable de construire un roman là-dessus. Peut-être certains peuvent-ils y arriver, pourquoi pas ? Moi, je les ai utilisées pour voir ce qui clochait dans un synopsis et elles m'ont vraiment aidé.
Non pas à faire un meilleur synopsis, mais à gagner du temps pour corriger ce qui n'allait pas.

@ L'Amibe : meci pour les liens ! ;)

Écrit par : Beorn | 20/08/2011

"Je continue à me demander ce qu'on enseigne, vraiment, dans ces facs. L'équivalent de ce qui est sur ces liens ?"

Alors quelques liens :
(obtenus par la recherche : course writing university USA)

http://education-portal.com/best_creative_writing_schools.html

http://education-portal.com/articles/Creative_Writing_Degree_and_Certificate_Programs.html

http://education-portal.com/creative_writing_courses.html

sans USA :
http://www3.open.ac.uk/study/undergraduate/course/a215.htm
http://www3.open.ac.uk/study/undergraduate/course/a174.htm

(descendre au paragraphe What you will study)

Comme quoi, même les anglais ont ce genre de formation.

Finalité de ces formations : ouvrir aux métiers d'auteurs, de scénaristes, journalistes, etc.

En France, on oublie un peu trop souvent qu'il s'agit de métiers. :-)
Vrai que le marché anglo-saxon permet d'autres opportunités "métiers" que le marché francophone.



" En fait j'ai pas trouvé ça foncièrement novateur. Je veux dire, j'ai fait pas mal de littérature en cours, et c'est sûr que c'est très intéressant d'analyser un texte, et même d'analyser les mécanismes de la fiction, etc."

Ok, je comprends mieux pourquoi ça ne te paraît pas novateur. Tu as des connaissances littéraires.
En même temps, MacDonald dit que la recette est simpliste.
Sauf peut-être le huitième pas, qui lui est essentiel.

Le défaut des études littéraires françaises (ou ce que j'en connais), c'est de ne travailler "que" sur des textes finalisés et édités.
Mais avant cette version finale, combien de versions intermédiaires ?
Combien de difficultés traversées ?

Et vaincues ! ;-)

Quand on a accès à toutes les versions d'un livre, à tous les choix effectués par l'auteur, on s'aperçoit de ce que représente le métier d'écrivain.
Du travail, beaucoup de travail.


Beaucoup de polissage, de rabotage ou d'affinage.

C'est presque les trois mamelles de l'auteur. :-)

Mais pour ça, il faut se créer des outils.


Comment se créer un outil, comment se servir d'un outil ? Ou d'une règle pour augmenter sa créativité ?

Exemple :
"Mais te dire "voilà, une histoire ça se fait COMME ÇA","

Allez, transformons cette phrase en outil. :-)

Regardons un peu ce que ça donne face à un auteur que j'aime.
Pour moi, une histoire (que j'aime) se fait "COMME ÇA" !

Sauf qu'il faut avoir la capacité d'analyser le "comme ça" pour chaque auteur.
A défaut d'analyser, certains relisent en continue leur auteur fétiche.
C'est de l'imprégnation subconsciente, ou très consciente quand on recopie les mots d'un auteur pour en sentir toute la finesse, toute la façon de "faire".

On a aussi l'idée que de bonnes histoires sont faites "COMME ÇA".
Si elles marchent "comme ça", si elles sont éditées et lues, autant essayer de maîtriser le phénomène. Non ?
On copie ce qui marche, on s'en imprègne et on l'attire à soi.

L'avantage d'une bonne règle, c'est qu'on peut aussi l'inverser.
S'il y a des histoires qui peuvent s'écrire "COMME ÇA", on peut en écrire d'autres qui vont prendre le contre-pied de cette règle. (Le Nouveau Roman est bâti sur ce principe, déstructuration du roman classique, démolition des règles.)

Voilà déjà trois façons d'utiliser la règle.

Je peux t'en donner une quatrième.

Repérer les textes qui ne sont pas écrits avec cette règle, et des textes qui marchent ! Soit des textes qui donnent de bonnes histoires mais qui ne sont pas "COMME ÇA"

Sans règle, j'ai souvent cette impression que l'on ne sait pas, on navigue au hasard.
Avec une simple règle "COMME ÇA", on peut déjà écrire de quatre façons différentes.

Et plus encore si on "louche" sur plusieurs auteurs. ;-))
Certaines façons d'écrire conviennent fort bien à certains thèmes, d'autres pas du tout.

Beorn t'en glisse une cinquième. On peut se servir d'une règle comme d'une Check-List pour vérifier les points qui manquent... qui manquent peut-être.


Il me semble que voilà un sacré boost pour la créativité.

Une règle, c'est toujours ce que l'on en fait. ;-)

Bien Amicalement
L'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 25/08/2011

Tonton Beorn ?

Où es-tu ? Que fais-tu ?

(ton de grand méchant loup) :
- Je prépare ma rentrée. :o)

l'Amibe_R Nard

Écrit par : Amibe_R Nard | 29/09/2011

Hello grand méchant loup.

Je viens d'être papa pour la troisième fois et j'ai deux romans sur le grill ! :)
Cela explique peut-être une certaine euh... absence. Mais revoilà un nouvel article !

Écrit par : Beorn | 29/09/2011

Ah oui, on peut dire que tu les prépares tes retours.

J'espère que chaque absence prolongée ne sera pas signe d'enfant et de romans :o)))

Sinon, tes futurs déplacements se feront vite en bus ;-)

En tout cas, mes félicitations.
l'Amibe_R Nard (content de cette bonne nouvelle)

Écrit par : Amibe_R Nard | 01/10/2011

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