30/01/2009
Qui parle, ne pas perdre son lecteur
Dans un dialogue long ou à plusieurs personnages, et à moins de truffer les répliques de « dit Tartampion » « répondit Bidul Z », il est facile de perdre son lecteur. Voilà quelques trucs pour s'y retrouver :
1) Emailler le dialogue de gestes et d’attitudes des personnages (celui qui vient d'agir est présumé être celui qui prend la parole + l'action permet de comprendre qui dit quoi)
Ex : Tartampion ouvrit la boîte de conserve et fit la grimace
« Encore des fayots. »
« Si ça ne te plaît pas, donne-moi ta ration. »
" Aïe, je me suis coupé avec cette saleté de boîte"
2) Donner à un ou plusieurs personnages des handicaps de langage.
Ex : si c’est un étranger, un accent ou des fautes de français, un parler petit nègre ou je ne sais quoi
« Encore des fayots. »
« Si toi pas content, toi donner moi. Moi faim. »
(Impossible de confondre avec un autre personnage…)
3) Donner à certains personnages des expressions favorites, une manière de parler.
Des tics/expressions favorites :
ex : dans « la quête de l’oiseau du temps », la BD de Loisel/Le Tendre, dans certaines images, on ne voit pas qui parle, mais si on entend « Sang et fumée », c’est Bragon et si on entend « sang noir », c’est Bulrog.
Des niveaux de langage différents : du langage très populaire « j’sais pas » au très soutenu « je l’ignore », chaque personnage utilisant toujours le même « niveau » de langage.
Cependant, tout cela est à utiliser avec subtilité, en gardant une lecture claire et qui évite les caricatures.
12:54 Publié dans Les dialogues | Lien permanent | Commentaires (2)
Commentaires
J'exhume, j'exhume... Dis moi dis moi, cet extrait de dialogue...
(...)
- Qui? (remise en place de la frange grâce à un déplacement stylisé de la tête de la gauche vers la droite). Qui? Va être notre petite Catherinette? (Silence suspendu) Cette année?
Elle attend ma réaction.
Je la sens qui observe ma pommette gauche qui exerce quelques frétillements nerveux, mon front se plisse, et mes yeux me trahissent. Je viens de réaliser l'énormité de la nouvelle qu'elle vient de m'annoncer. Et comme pour confirmer ce qui vient de jaillir dans ma petite tête de «cas», elle poursuit triomphante:
- C’est notre petite Soiziiiic qui a eu vingt cinq aaans cette année et qui n'est pas encore mariééée.
Gling gling fait le bracelet.
- Hein? Je ne me trompe pas? Aux dernières nouvelles, tu n’es pas mariiiée! Me trompe-je?
Elle répète en ajoutant des trémolos dans la voix, des trémolos qui m'emmènent à mille lieux de cet endroit, là où les historioj se lisent dans de petits cadres et où les personnages parlent à travers des bulles.
- Me troOooOoommmppe-je?
Houla, pardon, je m'égare, j'étais dans un Tintin... oui parce que la castaphiore et DRH... bon, bah oui, y'a quelques similitudes. (...)
Écrit par : kalei | 01/05/2009
J'ai bien rigolé. C'est bien écrit, aucun doute. Plein de vie. ça mêle scène et dialogue, ça donne à voir de vrais personnages et pas des voix désincarnées. J'aurais bien un ou deux trucs à redire -j'ai toujours un ou deux trucs à redire, je suis un ronchon- mais ce n'est pas vraiment l'endroit.
Le génial auteur de ce blog parle aussi des dialogues dans "ce que je déteste/ce que j'aime dans vos textes".
Sinon, tu connais Cocyclics ? La mare aux nénuphars ? Si tu t'inscris, tu peux poster des extraits de romans et hop, des foules de gens incroyablement intelligents et gentils comme tout, juste pour le plaisir des yeux, te font aussitôt une bêta-lecture. C'est souvent rude, mais c'est magistralement efficace (ah, mais c'est de la SFFF aussi... cela dit, tu peux aussi approcher des gens pour te faire lire de la littérature générale).
Bonne soirée ! (et t'inquiète : avant la prochaine Sainte Catherine, tu as encore un peu répit)
Écrit par : Beorn | 02/05/2009
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