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10/02/2009

1) Vous écrivez pour gagner de l'argent ? Jouez plutôt au loto

Vous avez en tête des comptes en banques célèbres comme Amélie Nothomb, Marc Lévy, Bernard Werber, ou même Stefen King, et pourquoi pas… J.K. Rowling !

Alors il est grand temps pour moi de vous inviter à un calcul simple.

a) Vivre de sa plume : combien de chances ?


Je vais sortir de mon chapeau quelques chiffres que vous contesterez si vous en avez le temps :
10 millions de Français environ écrivent, mettons grosso modo que 5 millions ont déjà écrit au moins 1 roman.
2000 auteurs à peu près vivraient aujourd’hui de leur plume en France en 2007 (il paraît que ce sont les chiffres de la sécu).
En ôtant tous ceux qui écrivent des recettes de cuisines, des livres d’art, des guides touristiques et autres honorables œuvres non romanesques, ce serait bien le bout du monde si on avait 1000 auteurs de romans dans le lot.

Je prends ma calculette, hop, hop :

1000 / 5 000 000 = 2 X (10)puissance-4
Voilà ce que les mathématiques répondent à vos rêves de fortunes.
Prenez un tas de 10 000 graviers. Fermez les yeux, plongez la main. Il y en a deux de gagnants là-dedans.

b) Gagner au lot, combien de chances ?


Pour un tirage ordinaire du loto, il y a 4 millions de joueurs réguliers, et 60 personnes auraient gagné plus de 1 million d’euros en 2007.

Mettons que vous jouez régulièrement au loto pendant 15 ans, voici vos chances :

900 / 4 000 000 = 2,25 X (10)puissance-4
Même tas de graviers, mais cette fois 2,25 gagnants. C’est peu, mais c’est plus.

Conclusions navrantes

Comme vous le voyez, vous avez moins de chances de vivre de votre plume que de gagner 1 million au loto.

Ah, mais attendez ! Mea culpa, j’ai oublié un détail : « vivre de sa plume », ici, est compris par la sécu comme gagner « 7335 euros de droits d’auteur par an », c’est à dire 611 euros par mois…
Pour ce qui est de gagner de l’argent, je vous conseille donc vivement le loto.

D’ailleurs, à mon avis, le loto coûte moins cher (pas besoin d’ordinateur, d’imprimante, de reprographie, de timbres, de milliers d’heures perdues etc.)


Bon. Oui. Je sais ce que vous allez me répondre.
Le loto, c’est le règne du hasard, alors que votre roman, ce sera un best-seller parce que c’est le meilleur du monde.

Certes. Je n’en disconviens pas. Je ne vous connais pas et vous avez peut-être bien raison après tout. On a déjà vu des auteurs partis de rien et qui ont fait fortune.

Vous qui avez l'intention d'envoyer votre manuscrit par la poste à des inconnus, je vous invite toutefois à vous renseigner sur la plupart des auteurs les plus vendus : leur vie, leurs diplômes, leurs relations, leur famille, ce genre de choses... Vous y verrez des choses surprenantes et fort chagrinantes.

Commentaires

Je n'écris pas pour gagner ma vie.
Encore moins pour payer des impôts.
Donc ça passe ? J'ai droit d'aller à la question suivante ?

Écrit par : Roanne | 17/02/2009

C'est bon Roanne, tu peux passer.
Au suivant !

Écrit par : Beorn | 18/02/2009

Le loto ou vivre de sa plume, c'est du rêve...

Le dernier paragraphe est inquiétant. Voudrais-tu nous faire comprendre que sans relations c'est impossible d'y arriver ?

Écrit par : Lud | 03/03/2009

Non, je ne suis pas un affreux cynique. Enfin, pas tant que ça.
Je pense qu'aucune maison d'édition ne lancera un inconnu si elle pense que le roman ne va pas lui rapporter, relations ou pas relations. Et puis il y a des inconnus sans relations qui réussissent, c'est indéniable.

Cela étant dit...
1) les inconnus sans relations sont souvent des gens hors du commun ;
2) c'est quand même plus facile quand on peut échapper au premier tri des manuscrits en passant par la porte de derrière...
3) Voilà qui laisse très peu de place pour un "3)"

Écrit par : Beorn | 05/03/2009

Sans vouloir à mon tour faire des analogies tirées par les cheveux :P j'aurais tendance à dire que calculer le nombre d'auteurs qui en vivent par rapport à celui des personnes "qui écrivent", c'est comme calculer le nombre de cuisiniers professionnels sur le nombre de gens qui cuisinent.

Il est clair que tout le monde qui cuisine ne peut pas en faire son gagne-pain, mais est-ce qu'on décourage pour autant celles et ceux qui veulent aller en école d'hotellerie en leur disant qu'il n'ont que très peu de chances de faire de l'argent? Quand on veut être publié, ce n'est pas vrai qu'on a la concurrence de toutes les personnes qui écrivent, ne serait-ce d'ailleurs qu'en raison du décalage générationnel.

L'argent existe, il faut juste trouver les moyens de le faire passer des poches des autres aux siennes. Pas besoin d'écrire le meilleur roman du monde pour cela; seulement de réussir à le vendre. Les belles lettres sont un biz comme les autres. :)

Écrit par : Asia M | 01/06/2011

@ Asia : si tu lis cette liste jusqu'à sont 6), tu verras que je ne cherche à décourager personne.
Cependant, oui, il y a horriblement peu de gens qui vivent de leur plume, surtout en SFFF. Or la vision classique de l'écrivain, pour beaucoup de gens mal informés, c'est d'abord un homme RICHE.
Je ne sais pas d'où vient cette image, mais certainement pas de leurs feuilles d'impôts. ^^

Écrit par : Beorn | 01/06/2011

Rhôôô, moi qui écris pour devenir riche, méga-riche, tera-riche, le maitre du moooooooonde, je dis "flûte !" et "zut !"
Tant pis, je continue la liste ! ^^

Écrit par : Scipion | 03/01/2012

Bienvenue sur ce blog, Scipion, avec un peu de retard !
Nénuphou et cacahuètes !
Eh non, ce n'est pas demain qu'on sera dans les cent premières fortunes de France... :)

Écrit par : Beorn | 07/01/2012

Les commentaires sont fermés.