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10/02/2017

La fantasy, un genre plein de clichés ? Où donc ??

Hé ! ils ne sont pas regardés, les autres genres !

Chers amis survivants, vous qui lisez encore ce blog, (peut-être ?)… Depuis des années et des années, j’entends toujours la même rengaine sur tous les tons : la fantasy serait un genre condamné à ressasser toujours les mêmes clichés. Oui, ce mal frapperait ce genre littéraire avant tous les autres : pas d’originalité, réutilisation ad nauseam des mêmes ficelles, effets de lassitude et de répétition constants chez le lecteur...

Et chacun de citer lesdits clichés en vrac : le héros orphelin aux origines inconnues, la prophétie, le manichéisme, les elfes des forêts aux oreilles pointues, les femmes qui combattent en petites tenues…

Pour les plus politisés, la fantasy serait pur spectacle, sans ambition, sans profondeur. Pire : elle défendrait une vision du monde naïve, machiste, hétéro et caucaso-centrée, bref, sournoisement réactionnaire.

Eh ! mais c’est dingue, ça ! Elle est passée où, cette fantasy à clichés ? Pas dans les rayons fantasy des librairies, en tout cas. Je la cherche partout ! Moi je lis plein de fantasy et je ne vois RIEN de tout ça !

Oh, je ne lis pas de romans des années 80, non, je lis de la fantasy des années 2000. Je lis Abercrombie, Rothfuss, Katz, Pevel, Hobb, Jaworski, Martin… Je pourrais en citer des dizaines. Pas d’elfes ou alors bien différents de chez Tolkien. Pas de prophétie. Pas d’orphelins aux origines inconnues. Pas de manichéisme. Pas de filles en petites tenues courant dans les herbes folles pour se jeter dans les bras d’un héros musclé.

Mais tout à coup, je suis pris d’un doute : quelqu’un s’est demandé ce que c’était que le polar ? Il y a toujours un cadavre. Et un enquêteur. Et une enquête avec des fausses pistes… Ouais, et souvent un univers noir, désabusé, avec une connotation sociale forte.

Et la SF ? Oh, il y a toujours des vaisseaux spatiaux, des extra-terrestres, des conflits géopolitiques compliqués…

La romance ? Bon sang, c’est pareil à chaque fois : un gus et une gussette se rencontrent, se détestent, et finissent par une partie de jambes en l’air.

Les romans historiques ? Oh, attendez, je sais : à une époque célèbre, des personnages célèbres vivent des faits célèbres dans des lieux célèbres… Toujours pareil.

La littérature générale, me direz-vous ? Cette catégorie fourre-tout qui monopolise tous les Goncourt ? J’ai bien peur qu’on y retrouve un grand nombre de personnages ayant une vie ordinaire, dans un monde ordinaire, qui parlent de faits de société.

Peut-être, vous qui aimez l’un de ces genres littéraires, pensez-vous que j’exagère, que je caricature, que je simplifie à l’extrême avec mauvaise foi. Je ne vais pas me défendre bien longtemps. Oui, pardon, j’avoue tout, je rends les armes : vous avez entièrement raison ! Dans chacun de ces genres, on trouve d’excellents romans où ces clichés n’existent pas, ou bien sont traités avec tellement de brio que ça ne dérange personne.

Mais alors, pourquoi tant de gens exagèrent, simplifient à l’extrême et sont de mauvaise foi en ce qui concerne la fantasy et la fantasy SEULE ? Conspuée, non pas par ces gens qui ne la connaissent pas (ces médias dominants qui nient son existence, qui refusent d’en approcher, qui font le signe de croix quand ils passent devant le rayon…) mais par ceux qui devraient la défendre : les amateurs des littératures de l’imaginaire eux-mêmes. Souvent les amateurs de SF, parfois de fantastique. Et même, entraînés par le mouvement… les amateurs de fantasy eux-mêmes !

Ma petite intuition, c’est que la raison de ce discours à sens unique est à chercher dans un problème de légitimation du genre : la fantasy est trop récente pour être honnête. Elle est trop peu étudiée à l’université. Elle peine à trouver des œuvres de référence au cinéma et dans les autres arts. Elle est aussi très présente en littérature jeunesse (littérature fortement méprisée, elle aussi).

Je, moi, en ce qui me concerne, selon mon humble avis personnel, trouve cet acharnement absurde et, disons-le, intellectuellement douteux. Pourquoi un genre littéraire serait-il plus « légitime » qu’un autre ? Tout mépris, quel qu’il soit, me semble toujours frappé au coin de la paresse intellectuelle.

Vous n’aimez pas la fantasy ? Parfait, chacun ses goûts. Mais de grâce, messire, ma dame, de passage sur ce blog, n’allez pas raconter partout des mensonges à son sujet, juste pour hurler avec les loups. Moi les polars ou la SF, j’en lis peu mais je tombe parfois sur des titres qui m’intéressent. Je ne crache pas dessus comme un footballeur sur la pelouse. Alors, peut-être pourriez-vous, vous aussi, laisser tomber les idées préconçues et essayer au moins une fois, pour voir ?

En fantasy, je vois tout le contraire de clichés ressassés : je vois un formidable bouillonnement d’idées et d’imagination, un renouvellement constant. Moins de sorties, peut-être, mais des titres jubilatoires, pleins de mordant, qui renversent tous les codes et qui gardent un rythme trépidant !

 

Alors aujourd’hui, je voudrais crier un bon coup : J’AIME LA FANTASY ! VIVE LA FANTASY !

 

 

Commentaires

Amen.

Écrit par : Escrocgriffe | 11/02/2017

Amen tout pareil.

Écrit par : Calirose | 12/02/2017

La fantasy, trop récente pour être honnête ! Mais elle trouve ses racines dans les contes de fées et les mythologies anciennes ! Et ce glorieux baron de Munchausen, et Cyrano de Bergerac (le vrai, l'historique), et Diderot, et Marivaux, ils écrivaient quoi ? Eux aussi ont fait de la fantasy (et ceux qui ne sont pas d'accord peuvent lire les récits du baron, l'histoire comique des Etats et Empires de la Lune, Les bijoux indiscrets, Arlequin poli par l'amour). Notre genre a des racines fortes et une belle légitimité littéraire. Zut à la fin :)
Sinon, amen.

Écrit par : Sabine | 15/02/2017

Ah, le blog de Beorn vit encore, avec un joli poste en plus ! :D

Écrit par : Max Katarn | 15/02/2017

Fandieu, où sont tous ces bâtards qui critiquent la fantasy, que je pourfende leurs groins d'orcs attardés, leurs barbes de nains râleurs, leurs oreilles en pointe de tapettes efféminées.

Roulement de muscles et de testostérone !
Musique martiale du découpeur de monde.
Bruit sinistre du banc qui ploie, à la limite de la rupture.

Bande d'innocents, va.

Mais... hum.

D'abord, de quelle fantasy que qu'tu causes, toi ?
Il faut peut-être donner une définition de ce que tu entends par fantasy.
C'est que le genre est riche ventregris !

Cf. : https://mooc-francophone.com/cours/mooc-fantasy/
que je conseille à tout amateur de fantasy.

Harry Potter, Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones...
A la Croisée des Mondes, La Tour sombre, le cycle d’Elric.

Tout ça, c'est de la fantasy.
Et tu oses me dire : "ces médias dominants qui nient son existence", "Elle peine à trouver des œuvres de référence au cinéma et dans les autres arts."

Sans déconner ?
BASTON GENERALE dans la taverne !

Regarde aussi :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_plus_gros_succès_du_box-office_mondial

Fantasy, SF, Super-héros, dessins animés trustent le plus haut du box.

C'est pas un genre de clichés.
C'est un genre jalousé !

Pas la peine non plus de te rabattre sur les clichés des autres genres.
Le polar, c'est pas du tout ce que tu dis. Sors de ton trou, Hobbit ! Et va enquêter ! :-)
La SF ? Prends ton scaphandre, chausse tes bottes-fusées pour te téléporter sur un autre monde.
La romance, regarde comment se termine Roméo et Juliette, et on reparle de ta partie de jambes en l'air.

La littérature générale qui monopolise tous les Goncourt ?
Regarde le sujet du premier Goncourt (https://fr.wikipedia.org/wiki/Force_ennemie), et on en rebave auprès du feu.

Tout ça, c'est du cliché.
Tu ne peux pas brandir les armes de l'ennemi si tu veux lui servir autre chose que des spaghettis bolognaise.
Avec de la viande avariée.

C'est pas bon pour la BASTON !!!

Et pourquoi ?
Tu demandes pourquoi ?

Mais parce que... c'est de la jalousie, sacrebleu d'un dragon empalé !!!

Balancer un cliché pour contrer un autre cliché, c'est comme embrasser le cul d'un nain au fin fond de la Moria.

Il faut pousser plus loin, distribuer des :
- Va donc, eh gros bâtard de jaloux.
- Moi aussi je te vorpale un soir de pleine lune.
- Ton genre, je te l'entoure autour du cou et je te pends avec.
- Tu veux que je te tire les oreilles en pointe, pour t'apprendre la sagesse.
- Viens que je te taille la barbe, t'arrêtera de me barber.
- Passe-moi une choppe de bière que je te l'écrase sur la gueule !

BAAASTON !


Arrête ta préciosité de chevalier à dix balles : "Mais de grâce, messire, ma dame, de passage sur ce blog"
Il y a des circonstances où il faut, franchement, laisser parler l'Ogre en soi.

Pan dans la tronche.
Zap entre les guiboles.
Avale-moi ce pavé, j'en ai plein d'autres dans mon sac en dragon pour te bourrer l'oignon.

Et si tu me balances un cliché éculé, je te démonte la gueule avec ma masse cloutée.

Mon genre préféré, c'est
Bruit et fureur,
Sang et os brisés,
Baston et steak haché !

Pis si t'aimes pas, c'est pareil.

Apprends à connaître avant d'avoiner.


Rhâââ, sans déconner.
Ça fait du bien de te revoir sur ce Blog, Tonton Beorn.

Par contre, si tu craches encore sur la pelouse d'un stade, foi de nains, on te fera bouffer ton dentier.
Le Nain Croyable.

Écrit par : Nain croyable | 16/02/2017

Je me permets tout d'abord une remarque suite à la lecture du commentaire du Nain croyable, citation à l'appuis :
"La romance, regarde comment se termine Roméo et Juliette, et on reparle de ta partie de jambes en l'air."
Objection votre honneur !
Roméo et Juliette n'est PAS une romance. C'est une comédie dramatique.
Justement, le genre "Romance" est sans aucun doute celui qui possède les "codes" les plus forts car défendus pas ses lecteurs et une fin "heureuse" (même si en ton de gris) en fait partie. Je n'invente pas cette règle, je ne la sors pas de mon chapeau, c'est ce qui fait l'unanimité sur les sites / fofo spécifiquement dédiés à la romance que j'ai fréquentés à une période. La romance étant aussi, accessoirement, bien plus décriée que la fantasy, ces communautés ont une très forte personnalité, nécessaire à la défense de leur genre de prédilection.
Roméo et Juliette met en scène une histoire d'amour mais ce n'est PAS une romance, c'est même plutôt de l'anti-romance (parce qu'ils sont assez pathétiques, ces deux adolescents, quand on lit le texte original !).
J'arrête là l’aparté.

Beorn, désolée, je plaide coupable, je suis la première à être réticente avec la fantasy. C'est juste que j'ai beaucoup de mal à me convaincre d'en lire, je ne suis sans doute pas tombée sur des titres qui étaient faits pour moi à une période et ça m'a éloignée du genre. Pourtant, j'ai aussi lu beaucoup de fantastique "bas de gamme" et je continue d'être curieuse de nouveaux titres... je pense que c'est plutôt une histoire d'affinités personnelles. Je préfère l'urban fantasy.

Écrit par : Roanne | 23/02/2017

T'un v'là une dame qui vient me taper la chopine.
Qu'elle me relance avec astuce sur la Romance, et que l'Roméo et la Juliette y seraient pas d'la Romance.

Même si'c'que la whiskypedia, elle bave que
"Des lecteurs admettent des histoires sans fin heureuse si le cœur de l'intrigue est l'histoire d'amour entre les deux personnages principaux (exemple : Roméo et Juliette)."
https://fr.wikipedia.org/wiki/Romantic_fantasy
Et que les lecteurs y z'entravent que dalle (cf. Roméo et Juliette sur babelio.com ou booknode.com, classé en thématique Romance)

Elle a rudement raison au niveau de la définition générale.
Et si c'est une générale qui vous l'dit, y a plus qu'à saluer... Bien haut, avec sa chopine.

Allez Tavernier Beorn, remettez-nous le couvert, et servez à la petite dame, une petite bière de Romantic Fantasy, toute droit pondue de la whiskypedia. Des fois qu'elle aimerait ça.

A moins qu'elle préfère aut'e chose.
Un peu de fantast'hic, c'est pas pour déplaire quand y a du sang et des tripes qui s'égouttent aux étendoirs.

Chopines !

Par le grand bouc, Tavernier, ça vient-y ces chopines ?
Mais, où est-ce qu'il s'est encore fichu le camp ce satané Tavernier ?

Tudiou, il a encoe été craché sur un stade de foot !!!

Écrit par : Nain croyable | 01/03/2017

Et v'la t'y pas que, dans ma colère, je m'emmêle les poils de la barbe !

Sacré cracheur de stade foot.

Puisse le dragon te dévorer les entrailles.

Écrit par : Nain croyable | 01/03/2017

Mais euhhhhhhhhhhh, qu'est-ce que vous avez tous à pas aimer les prophéties !!!!!
Moi, j'adore les prophéties !!
Et y en aura dans mon histoire, Na !
(et j'ai eu chaud, l'héroïne n'ayant perdu qu'un de ses parents, oufffff !)
En tout cas c'est sympa de voir quelque chose de neuf écrit ici. (dixit la fille qui débarque un mois plus tard :p )

Et question publications, il n'y aurait pas quelque chose de nouveau prévu pour bientôt ? Mon petit doigt m'a dit que si... ;)

Écrit par : Nathalie Bagadey | 26/03/2017

"Erreur à l'envoi de ce commentaire" ?! Mais qu'est-ce que ?

Bon ben tant pis pour mes deux centimes sur la fantasy, désormais perdus dans les limbes.

Disons juste que j'étais contente de passer ici pour voir que le tonton Béorn postait toujours ! :B

Écrit par : @now@n | 04/05/2017

Je feuilletais le programme d'un festival quand j'ai vu passer le nom "Paul Béorn" et me suis demandé ce qui se passait encore ici.

Et huzzah ! Un article.

Bon, que dire sur l'article ?

--> En fait, on parle de la loi de Sturgeon, quelque part. 90% de la fantasy est remâchée, 10% ne l'est pas - sans que ces 10% soient nécessairement les 10% qui cassent les codes.

--> La fantasy n'existe pas que dans les librairies des années 80 et les librairies des années 2000. La fantasy existe aussi sur les forums d'écriture et les sites d'autopublication comme FF.net, et là, didjou, c'est la foire. Quand je dis que je me méfie de la fantasy, j'avoue que j'ai plus tendance à parler d'Internet : nul éditeur n'y a fait le tri.

--> Pour nuancer mon point de vue, j'ai moi-même écrit un début de roman nul avec une élue de la prophétie dotée d'une épée magique qui devait tuer le chef de guerre envahissant son pays, mais qui n'arrive pas à s'y résoudre parce qu'elle angoisse fort fort. J'avais quatorze ans. C'est très douloureux à relire aujourd'hui.

Voilà voilà c'était mes deux centimes sur le sujet.

Ah non, il me reste quelques centimes :

--> J'exècre les prophéties auto-réalisatrices pour les mêmes raisons que j'exècre les voyages dans le temps qui sont leur propre cause pour les mêmes raisons que j'exècre les méchants (ou psychopathes) qui déclarent au milieu du bouquin que les actions des gentils (ou policiers) faisaient partie de leur plan depuis le début. Je suis trop attachée au libre-arbitre.

Ça m'a fait plaisir de revenir ici, tiens : je lisais beaucoup les conseils d'écriture, dans le temps. Ça vaut peut-être le coup d'y jeter un nouvel oeil.

Bons projets à vous, tonton Béorn ! Et puis au plaisir.

Écrit par : @now@n | 05/05/2017

Eh oui eh oui. Eh non. Je ne vous ai pas répondu, messires et gentes dames. C'est fort malpoli de ma part. Escogriffe, Calirose, Sabine, Mac, Nain croyable, Roanne, Nathalie, @now@n, compagnons de blog de longue date ou non, je ne vous répondrai pas à chacun sur le fond. C'était un billet d'humeur, tout personnel. Certains sont d'accord, d'autres non. J'ai lu chacune de vos réponses avec attention parce que, si j'écris des billets d'humeur, alors vous avez bien le droit de le faire aussi.

Mais je vous fais un câlin à tous et à toutes.

Écrit par : Beorn | 15/05/2017

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